L’accès au sol helvétique est restreint depuis mi-mars. Nous avons approché Donatella Del Vecchio, porte-parole de l’Administration fédérale des douanes, afin d’en savoir plus sur les nouveaux dispositifs aux postes frontières de L’Auberson et d’ailleurs.
Depuis le vendredi 13 mars, le Conseil fédéral a mis en place des contrôles prévus dans l’accord de Schengen, pour les voyageurs en provenance de l’Italie. Dès le lundi 16 mars à minuit, la canalisation du trafic frontalier s’est étendue aux frontières allemande, française et autrichienne. L’entrée sur sol helvétique est autorisée uniquement aux citoyens suisses, aux personnes titulaires d’un titre de séjour en Suisse ou pour des raisons professionnelles à démontrer. Enfin, les personnes ayant des raisons impérieuses sont également autorisées à entrer en Suisse. Le trafic de marchandises n’est quant à lui pas limité et les contrôles douaniers continuent. Évidemment, toutes ces mesures visent à protéger la population suisse et à préserver les capacités de notre système de santé.
Sur le terrain
Des contrôles systématiques ont été réintroduits aux frontières et beaucoup de petits postes ont été fermés, comme celui de L’Auberson. Afin de permettre l’entrée accélérée du personnel soignant et des services sanitaires et sécuritaires, des mesures spécifiques ont été adoptées, avec des voies prioritaires, comme c’est le cas au poste de Bardonnex à Genève, ou avec des barrages filtrants, à l’instar de ce qui se fait à L’Auberson du lundi au vendredi entre 5h et 9h. Quant aux postes frontières de Vallorbe et du Brassus, ces derniers sont désormais ouverts 24h/24h. À noter aussi qu’une surveillance a lieu aux zones frontières entre les points de passage officiels ceci afin d’éviter que les restrictions en vigueur ne soient enfreintes.
Situation extraordinaire
Avant que la décision du Conseil fédéral tombe, l’Administration des douanes (AFD) était prête à faire face avec plusieurs scénarios, tout en étant consciente que cela allait engendrer des engorgements. C’est pourquoi dès le 18 mars, des mesures supplémentaires ont été mises en place aux postes frontières afin de fluidifier le trafic. L’AFD comptait aussi sur le fait que les jours, voire les heures suivants, cette restriction serait plus largement connue et que les voyageurs qui n’étaient pas autorisés à entrer dans notre pays, ne seraient plus sur les routes, comme cela a été constaté à la frontière sud. Pour l’accompagner dans ces dispositifs, l’AFD travaille en étroite collaboration avec ses partenaires nationaux, notamment avec l’Office fédéral des routes (ORFOU). « Nous assurons les contrôles systématiques et avec l’aide de la police cantonale, nous pouvons assurer la fluidité du trafic », déclare Donatella Del Vecchio. Du côté des usagers, les mesures appliquées par les gardes-frontières sont globalement bien comprises et le retour est positif. L’AFD a même reçu des félicitations de la part de ces usagers frontaliers, pour le travail accompli aux frontières. Notons encore que depuis la mise en place de ces mesures, une baisse de 73 % a été constatée dans le trafic entrant au niveau national, par rapport au mois dernier. L’AFD suit l’évolution de la situation et reste en étroit contact avec les autorités cantonales, nationales et internationales. Et comment cela se passe-t-il du côté des gardes-frontières ? « Les collaborateurs de l’Administration fédérale des douanes font preuve d’un engagement considérable dans le cadre de ces contrôles systématiques et des tâches qu’ils effectuent habituellement. Le directeur de l’AFD, Christian Bock, n’a d’ailleurs pas manqué de leur rendre hommage à l’interne et devant les médias », conclut Donatella Del Vecchio.