Le mardi 16 avril, les spectateurs du cinéma Royal ont été transportés dans les hauteurs de l’Himalaya indien grâce au programme de ciné-conférence « Cap sur le monde ». Au cœur de cette soirée se trouvait le film captivant « Semeuses de joie », réalisé et présenté par Caroline Riegel, une conférencière passionnée et aventurière.
Le Zanskar, cette haute vallée himalayenne nichée dans le nord-ouest de l’Inde, est bien plus qu’une simple région géographique. C’est un monde à part, imprégné de la culture tibétaine et préservé du tumulte moderne par son isolement hivernal. Caroline Riegel nous emmène au cœur de ce paysage enchanteur et nous présente onze nonnes bouddhistes, véritables semeuses de joie au sein de cette communauté. « Les nonnes ont partagé leur maîtrise du langage de la joie avec moi », déclare la réalisatrice, témoignant ainsi de l’impact profond de cette rencontre sur son propre voyage.
Le film « Semeuses de joie » est bien plus qu’un simple documentaire. C’est le récit émouvant d’une rencontre entre deux mondes, entre l’ancien et le moderne, entre l’isolement et la globalisation. À travers les yeux de ces nonnes, nous découvrons la beauté simple de la vie dans le Zanskar, mais aussi les défis auxquels elles sont confrontées dans ces montagnes reculées.
Pendant quatre mois, Caroline Riegel a accompagné ces femmes dans un voyage initiatique à travers l’Inde, leur offrant ainsi une rare opportunité de découvrir leur propre pays. Le film témoigne de cette aventure humaine, de cette amitié qui se noue entre elles, mais aussi des questionnements et des espoirs qui naissent de cette confrontation avec la modernité. Au retour de leur périple, ces nonnes rapportent avec elles non seulement des souvenirs, mais aussi des idées et des rêves pour l’avenir de leur communauté.
En plus de son travail cinématographique, Caroline Riegel, ingénieur hydraulique de métier, a fondé l’association « Thigspa », signifiant « Goutte d’eau » en dialecte tibétain. Cette association œuvre pour le développement durable dans la région du Zanskar. Pendant leur voyage en Inde, une école a été créée dans le petit village, où les jeunes nonnes sont éduquées. Les fonds levés par l’association ont permis la construction d’un réservoir d’eau, d’une centrale solaire, ainsi que l’aménagement des bâtiments, contribuant ainsi à améliorer la qualité de vie de la communauté locale.
À travers les images et les récits touchants de Caroline Riegel, nous sommes transportés dans un monde où la joie réside dans les liens humains plutôt que dans les biens matériels. En fondant l’association « Thigspa » et en soutenant le développement durable dans le Zanskar, Caroline Riegel montre que le cinéma peut être bien plus qu’un simple divertissement, mais aussi un catalyseur pour le changement positif. « Semeuses de joie » nous rappelle que, malgré les défis auxquels nous sommes confrontés, la solidarité et le partage peuvent illuminer même les endroits les plus reculés de notre monde.
C. Alkabes