Samedi soir, le club des yodleurs « Edelweiss » de Sainte-Croix tenait sa 77e soirée annuelle. La salle communale de Sainte-Croix a résonné au son des musiques folkloriques.
Le ton estival du fond de scène, composé de fermes jurassiennes, des monts régionaux et de « nos » sapins, contraste avec les frimas extérieurs d’un printemps dont le Jura a le secret. Mais le froid est bien resté à l’extérieur de la salle. L’ambiance est chaleureuse. Le public est accueilli au son des trois accordéons et de la contrebasse du quatuor brenassier « Écho du Pillichody ». Aux tables, sises sur le parterre de la salle, les discussions vont bon train. Les gradins se remplissent également peu à peu jusqu’à faire le plein. Parmi le public, on remarque des membres de sociétés de yodel amies qui sont venus soutenir leurs pairs.
À 20h15 précises, les vingt-deux membres de l’Edelweiss font leur entrée sur scène. Ils ouvrent leur soirée par une première pièce, « Youtser », avant de céder la parole à leur président, Jonathan Bögli, pour le mot de bienvenue. Salutations sont faites, notamment à Maurus Gerber, président d’honneur de la société et présent pour l’occasion.
Le chœur d’hommes reprend en chanson avec « Les Cloches du soir ». La voix des yodleurs chante cette fin de journée. Le refrain est marqué par des « Bam bam », le son des cloches, imagé par les voix des chanteurs. Il suffit alors de plonger son regard dans le panorama du fond de scène, appuyé par un éclairage rappelant les couleurs d’un coucher de soleil, pour se mettre à rêvasser. On se retrouve dans cette atmosphère si singulière d’une fin de journée d’été, lorsque l’herbe vient d’être fauchée, au moment où la journée laisse enfin un peu de répit après avoir été rude et harassante pour les femmes et les hommes qui la travaillent.
Les yodleurs enchaînent sur le chant « À la maison » et son texte tout aussi rassurant. Les chants sont maîtrisés. Les musiciens sont à l’aise, le public apprécie et le fait savoir par des applaudissements nourris. On sent tout le travail qui a été nécessaire à cette prestation. « Nous répétons pour la soirée depuis le mois de septembre », explique le président. « Nous sommes actifs toute l’année, un peu moins lors de la période des foins puisque beaucoup d’entre nous sommes agriculteurs et donc moins disponibles à cette période, travail oblige », ajoute-t-il.
L’Oberland bernois en invité
Après ces trois morceaux d’ouverture, les membres de l’Edelweiss laissent la place au groupe Grubenchörli venu de la région du Saanenland près de Gstaad. Les Oberlandais ont été invités par Jonathan Bögli, dont une cousine est membre de la formation. Ils saluent le public dans la langue de Molière avant d’entamer plusieurs chants de leur répertoire. Ils interprètent « Jean l’armailli du Lac Noir » en français, le public apprécie le geste et le fait savoir. En guise de bisse, le chœur mixte interprète un chant en « Bärndütsch ».
Place à l’entracte. En seconde partie de soirée, les deux ensembles alternent leurs prestations. À la suite des remerciements et félicitations aux jubilaires (lire encadré), l’Edelweiss interprète « Là-haut sur nos monts ». Ce morceau concours sera présenté à la prochaine fête romande des yodleurs. « Soyez indulgents, nous devons encore le travailler », précise le président. Une petite hésitation à la reprise d’un couplet est le seul petit moment qui trahit cet état de fait. Bissés par leur public, les yodleurs ont entonné un dernier chant avant de laisser la place à l’« Écho du Pilichody » pour animer la partie familière.
0