Quoique discret et en douceur, c’est un changement important qui a pris place à la Gourmandine le 1er janvier. Reynald Jaccard a remis les clés de la boulangerie à son fils Flavien. Un nouveau visage à la tête de l’institution gourmande, 29 ans après la reprise des lieux par Reynald à Frédéric Fuchs. Dans les faits, les clients devraient peu remarquer de changements.
Au laboratoire de la Gourmandine, à 8h30, les boulangers sont à pied d’œuvre. Certains sont debout depuis 2h du matin pour préparer les pains, croissants, gâteaux et autres délices qui feront saliver les clients tout au long de la journée. Dans cette atmosphère chaleureuse et odorante, on retrouve Reynald Jaccard qui, bien que désormais jeune retraité, n’a pas encore tout à fait raccroché son tablier. «Un des boulangers doit se faire opérer, alors je vais continuer à 100% pendant encore six mois, mais en tant qu’employé», explique en souriant celui qui a officiellement passé le flambeau le 1er janvier à son fils. Puis ce sera, selon ses mots, une «demi-retraite», Reynald Jaccard ayant prévu de continuer à travailler durant les matinées. Difficile de quitter la Gourmandine ? «C’est vrai que ça ne me pèse pas du tout de devoir poursuivre car j’aime mon travail, admet-il, «c’est plus par plaisir que par nécessité. Et qu’est-ce que je ferais autrement ? Rester assis devant la télé ?»
Le goût du pain, de père en fils
Adolescent, dans cette même boulangerie qui s’appelait alors encore Fuchs, il y a d’abord fait des plonges pour quelques sous, avant de choisir assez naturellement, à l’âge de 15 ans, d’y débuter son apprentissage de boulanger-pâtissier-confiseur. Après l’école professionnelle de boulangerie à Lucerne, il effectue chez Frédéric Fuchs sa maîtrise fédérale, pour finalement reprendre la boulangerie, le 3 décembre 1993. Il la renomme «La Gourmandine». Son épouse Sylvie se chargera alors de la vente. Puis, leur fils viendra rejoindre les rangs pour faire son propre apprentissage de boulanger-pâtissier-confiseur. «Ce n’est pas venu tout de suite, mais maintenant c’est devenu une passion», explique celui qui est tout de même arrivé premier apprenti du canton et 4e aux championnats suisses. Le business, devenu familial donc, se transmet assez logiquement aujourd’hui à Flavien, 34 ans, qui tiendra boutique avec sa compagne Maelyn. Elle-même a effectué son CFC de vente à la Gourmandine où ils se sont rencontrés.
Une continuité familiale
«Je suis très fier que ce soit Flavien qui reprenne. On est super contents que cela reste dans la famille», reconnaît Reynald Jaccard. Les deux nouveaux patrons, parents de deux enfants en bas âge, pourront compter sur Reynald et Sylvie (pas encore à la retraite !) pour les aider à concilier vie professionnelle et familiale.
Les clients doivent-ils s’attendre à des changements ? Jours d’ouverture et horaires resteront inchangés. Quant aux produits : «Il faut toujours chercher à évoluer, mais on veut conserver la même qualité et une continuité des produits qui plaisent à la clientèle», rassure Flavien. Avis aux amateurs donc, les Amandines, spécialité aux amandes et au miel datant de la période Fuchs (30’000 pièces produites par année tout de même!), continueront à ravir le palais des gourmands.
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