Ce samedi, la 20e édition de la Fête de l’oignon proposera aux visiteurs d’arpenter son marché d’automne, à la grande salle de Vuiteboeuf, mais surtout d’acheter les fameuses tresses d’oignons. Les semaines qui précèdent l’événement, les bénévoles sont à pied d’œuvre pour les assembler. Un travail intensif, mais surtout un moment convivial qui réunit petits et grands.
Mardi 3 octobre, 19h30 à Vuiteboeuf, le temps est à ne pas mettre un chien dehors. Pourtant, un petit groupe de personnes a fait le déplacement jusqu’à la salle des sociétés. C’est là que depuis près de trois semaines, les 400 kilos d’oignons importés du Seeland se trouvent métamorphosés en tresses, entre les mains des volontaires réunis. « On vise l’objectif de 380 chaînes, comme l’année passée », commente Aurélie Duret, bénévole depuis 2008. Elle a rejoint le comité d’organisation de la fête de l’oignon en 2010. « On pourrait sûrement en vendre davantage, mais on manquerait de forces pour les fabriquer », explique-t-elle.
Il faut dire que d’années en années, le nombre de bénévoles au tressage est stable : de cinq à onze par soirée. Un noyau dur d’habitués, quelques personnes qui viennent de manière épisodique et puis, de temps en temps, des nouveaux. « Certains n’osent pas venir », explique Aurélie. D’où l’idée de démarcher les bénévoles directement en face à face. L’action effectuée dans la journée à la déchetterie de Vuiteboeuf a ainsi permis de démarcher deux nouvelles personnes ce soir-là, dont Brigitte. Elle habite le village depuis longtemps mais n’avait encore jamais participé à la fête comme bénévole.
Le tressage, un vrai savoir-faire
« Comme c’est la première fois que je viens, j’ai demandé à être au stand le plus simple », explique la nouvelle recrue, affairée au nettoyage. À ce poste, il s’agit d’éplucher les oignons et de placer ceux endommagés dans un gros cageot. Ils serviront à préparer la fameuse soupe. À quelques pas de là, on tresse. Un bon coup de main est nécessaire pour serrer les oignons les uns contre les autres sur une tige. Les plus habiles peuvent réaliser une chaîne longue de sept oignons en quinze minutes. Si d’après certains bénévoles, le tressage s’apprend vite, la tâche n’est pas sans difficulté. « Tenir la chaîne devient lourd pour le poignet au bout d’un moment », confesse une bénévole qui vient chaque année.
À une autre table, on agrémente les chaînes d’épis de blé et de fleurs séchées. Des immortelles, cultivées par Eliane dans son jardin. Elle est l’une des premières à avoir rejoint l’amicale de la fête de l’oignon, fondée par Antoine Menthonnex, alias « Toto ». Encore actif comme bénévole pour le tressage, il prépare aussi la raisinée qui servira à confectionner les 120 tartes dont les parts seront vendues lors de la fête.
Une fête conviviale et solidaire
Événement devenu incontournable à Vuiteboeuf, il est pourtant relativement nouveau (une vingtaine d’années). Et pour cause : la région ne produit pas d’oignons. La fête a été imaginée afin de rassembler et créer du lien entre les habitants du village, mais aussi pour soutenir une bonne cause. Chaque année, les bénéfices de la vente des chaînes d’oignons, tartes, soupes, hot-dogs (aux oignons caramélisés !), etc. sont entièrement reversés à une association. « Ça fait plaisir de retrouver des gens du village qu’on côtoie peut-être moins souvent. Et puis l’investissement physique pour une bonne cause est source de motivation. C’est différent que de simplement faire un don financier », explique Aurélie.
En 2022, la fête a permis de reverser 5’000.- à l’Association Porte-Bonheur. Cette année, les bénéfices iront à la Fondation Sauvetage Faons Vaud.
Dans la salle, le tressage continue entre les bavardages, les rires et le partage d’une tarte à la raisinée bien méritée. Pour goûter à cette atmosphère et prendre part à une bonne cause, le comité invite déjà les intéressés, de Vuiteboeuf ou de l’extérieur, à participer au tressage des oignons en 2024.
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