Mercredi 22 novembre, l’avancée du chantier du Musée unique, démarré il y a près d’un an et demi, a été présentée aux médias, à la Municipalité et aux représentants de la Vaudoise Assurances de la région. Les clés seront remises aux exploitants à la fin de l’année.
Blancs du sol au plafond, encore nimbés de poussière, les grands espaces vides contenus dans l’ancien bâtiment du CIMA laissent pourtant entrevoir le potentiel du Musée qui réunira les collections du Musée Baud, du Musée des Arts et des Sciences et du CIMA. Mercredi, les médias, une partie de la Municipalité de Sainte-Croix - le syndic Cédric Roten, Rachel Gueissaz (responsable du domaine de la culture) et Lionel Numa-Pesenti (en sa qualité de conseiller en assurance pour la Vaudoise Assurances) -, ainsi que plusieurs acteurs-clés du projet, ont pu effectuer une visite de chantier, menée par la conservatrice, Diane Esselborn, et l’architecte-conseiller du maître d’ouvrage, Bernard Zurbuchen.
Un don bienvenu
En préambule à la visite, un chèque d’une valeur de 30’000 francs, offert par la Vaudoise Assurances, a été remis par François Martinet, agent général du Nord vaudois, au Musée de la mécanique d’art et du patrimoine de Sainte-Croix. Acteur économique installé depuis bientôt 15 ans dans la région, la Vaudoise Assurances en profitait ainsi pour rappeler son implantation à Sainte-Croix et son soutien au rayonnement de son patrimoine. Elle annonçait également son intention d’agrandir ses bureaux, témoignant de son essor dans la commune.
Le montant rejoindra un pot commun, déjà alimenté par plusieurs mécènes et donateurs privés, aidant à financer la construction du Musée.
Visite guidée
Au rez-de-chaussée, un espace boutique d’un côté et cafétéria de l’autre, comme dans tout musée « moderne » qui se respecte, accueilleront les visiteurs à l’entrée. « Les piliers centraux et poutres apparentes seront peintes de couleur foncée pour accentuer la perspective et souligner le caractère industriel du bâtiment d’origine », explique la conservatrice. C’est à cet étage, volumineux, que seront disposés les grands objets de collection, comme les orchestrions, dont le son pourra être apprécié par les visiteurs.
Puis, à l’étage, un parcours libre intitulé « Il était une fois Sainte-Croix » permettra de découvrir l’histoire de la ville via des objets, du néolithique (grâce à l’apport du Musée des Arts et des Sciences) à nos jours. La très grande majorité des collections sera disposée en « Schaudepot », terme allemand signifiant que c’est le dépôt des collections qui est exposé… soit près de 15’000 pièces tout de même ! Un travail de grande envergure attend donc les petites mains des bénévoles, probablement recrutés parmi les membres de l’ADAM (l’Association des Amis du Musée) en décembre. Ils auront pour tâche d’installer les différents objets dans les bonnes zones. La mise en place des collections aura lieu tout au début de l’année 2024.
Une visite guidée, sur demande, sera également proposée, consacrée à la thématique de la mécanique d’art. Plus loin, une exposition temporaire dévoilera aux visiteurs toiles et photos prenant pour objet les mains des artisans...
À noter que l’ange de François Junod trouvera également sa place, suspendu dans les cieux du premier étage.
La visite du chantier se termine au deuxième, actuellement l’étage le plus avancé en termes de travaux. C’est là que se trouveront les boîtes à musique et les automates. « Les objets tourneront tous les trois à quatre ans, l’idée étant que le musée reste modulable et flexible », explique Diane Esselborn. La dernière salle sera consacrée au passé industriel de Sainte-Croix.
Un écrin préservé
Tout au long de la visite, Bernard Zurbuchen complète les explications de la conservatrice sur les aspects techniques. La structure du bâtiment, son caractère, a pu être conservé grâce à une isolation intérieure, rendue possible par la présence de dalles en bois au sol. « Une isolation extérieure, consistant à recouvrir le bâtiment de sagex, aurait probablement gâché son expression », explique le conseiller du maître d’ouvrage. Au plafond des couloirs, les structures resteront apparentes, comme dans une usine, rappelant le passé industriel du lieu. « C’est un bon moyen de lui rendre hommage, car c’est un témoin du passé », relève Bernard Zurbuchen. Matériaux bruts et vieux carrelages ont aussi été pleinement exploités. Les couleurs, développées par le muséographe Laurent Pavy, rappelleront celles des boîtes à musique, en laiton et en acier.
« On peut saluer l’excellent travail des architectes du bureau EO architectes à Lausanne », continue le maître d’œuvre. « Les délais des travaux ont été respectés, et un bon compromis entre contraintes économiques et esprit du projet ont pu être trouvés. La collaboration entre les différents acteurs intervenant sur le chantier s’est aussi très bien passée ». Seul changement, quasiment de dernière minute : la porte d’entrée ne retrouvera pas son emplacement originel, lorsque le bâtiment était alors l’une des usines Paillard, mais à l’autre bout du premier étage, côté rue de l’Industrie.
Prochaines étapes
Les clés « de la maison » pourront donc être remises, comme prévu, d’ici à la fin de l’année. Sur tous les fronts, Diane Esselborn a encore du pain sur la planche avant l’ouverture du Musée. « On va entrer dans un tunnel jusqu’à l’année prochaine ». Elle sera heureusement assistée par Maria Caramia, confirmée dans ses fonctions d’administratrice, ainsi que par les guides du Musée et bénévoles qui l’aideront à la mise en place des collections, apportées par les déménageurs en janvier.
Comme annoncé, le Musée ouvrira ses portes aux visiteurs au printemps 2024, entre les deux dernières semaines de mai et les deux premières semaines de juin. Une grande fête sera alors organisée sur un week-end lors de l’inauguration du site pour le public.
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