Le vieillissement démographique a fait couler beaucoup d’encre. De plus en plus de baby-boomers progressent vers la retraite. L’espérance de vie ne cesse d’augmenter. Cette nouvelle réalité nécessite de repenser l’offre médico-sociale. Comment répondre à la future demande ? Comment restructurer la prise en charge et favoriser davantage la qualité de vie de tout un chacun ? Le jeudi 16 janvier, le Réseau Santé Balcon du Jura (RSBJ) a présenté la vision globale et l’implémentation progressive. Un tour d’horizon : « Quel système de santé pour 2030 ? La réponse à l’urgence ».
Une audience variée. Autour de la table des seniors, des proches-aidants, des infirmières indépendantes et des bénéficiaires de prestations. « C’est le public cible de ces séances d’information à la population », affirme Corinne Girod, responsable du département des soins au RSBJ et cheffe de projet d’intégration du service d’aide et de soins à domicile. En effet, l’intégration des différents acteurs est une des caractéristiques du modèle de fonctionnement de demain. Le futur client et son entourage direct se profilent comme protagonistes. Infographies à l’appui, Alain Périat, directeur du RSBJ, esquisse cette approche. « Jadis très hospitalo-centré, le système de santé souhaite placer désormais le soigné et son encadrement quotidien au centre de l’équation. Pluridisciplinaires et anticipatives, les prestations s’articuleront à l’avenir autour de, et en concertation avec le patient », souligne-t-il.
Esquisse d’avenir
Sans aucune modification, les services actuels arriveront à saturation. « Par moments, dans les grands centres urbains, les urgences rencontrent déjà des difficultés à répondre aux entrées. La restructuration relève d’une optimisation des ressources financières et humaines, tout en veillant à préserver la qualité », évoque Alain Périat. Une vision à 360 degrés s’est élaborée à plusieurs niveaux. D’abord, la trajectoire médicale prévaut sur l’intervention ponctuelle. Cette perspective résulte en la mise en œuvre de mesures personnalisées et préventives. Une prise en considération du client dans son cadre quotidien favorise le maintien à domicile. Puis, la collaboration étroite de professionnels médicaux et paramédicaux consolide cette autonomie. Des dispositions variées et sur-mesure naissent. « À titre d’exemple, quelques repas livrés et donc un suivi par un nutritionniste peuvent pallier les éventuelles carences alimentaires et ainsi garantir l’autonomie d’une personne », explique Oscar Daher, médecin gériatre et directeur médical.
À court terme
Centré sur la préservation de la qualité de vie, le concept vise l’autonomie au sens large. La coordination entre les différentes disciplines ou encore la promotion de la santé entrent en ligne de compte. Ces dispositifs se traduisent par une attention portée à l’orientation adéquate des clients. Cette démarche permet d’adapter les services au nouveau paradigme. Toutefois, le passage de la théorie au terrain fait émerger quelques observations et défis. « Ces remarques nous permettent de peaufiner notre approche. Cependant, cette année, notre objectif est de consolider la réponse médicale 24 heures sur 24, de proposer une réponse médico-technique dans un délai d’environ deux heures pour toute situation non urgente, et de mettre en place des procédures de tri et d’orientation visant au maximum le maintien sur le lieu de vie de la personne », annonce Alain Périat.
Microcosme particulier :
Le Balcon du Jura se profile tel une fenêtre sur l’avenir. Le troisième âge y vit sa deuxième jeunesse. Le « papi et mamie boom » est un fait. L’adaptation à la nouvelle réalité se fait progressivement. Plusieurs méthodes testées sont déjà intégrées. « À titre d’exemple, pendant une hospitalisation d’une personne âgée, l’activité physique adaptée sous l’œil d’un physiothérapeute est proposée. Un maintien voire une amélioration des capacités fonctionnelles est enregistré et montre l’efficacité de cette mesure. L’exercice personnalisé favorise donc la récupération et la réintégration » indique Oscar Daher. Autre formule opérationnelle dès 2020 : le « CAT 48 ». Il s’agira d’un service qui permet la prise en charge urgente de clients pour une durée limitée de maximum 48 heures dans un cadre sécurisé et professionnel. Le but étant de soulager ponctuellement les proches.
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