Le Rapid Responder, soit une ambulance de nuit avec un ambulancier formé spécialement a été mis en place au 1er juillet 2020. Le bilan est positif et l’expérience va se poursuivre.
« Le bilan est conforme à nos prévisions, tant en nombre de sorties que du genre de pathologie », annonce Philippe Michel, directeur du Centre de Secours et d’Urgences du Nord Vaudois et de la Broye (CSU-nvb). Depuis le 1er juillet 2020, le dispositif cantonal des urgences pré-hospitalières a mis en place un « Rapid Responder » la nuit sur le Balcon du Jura vaudois, piloté par un ambulancier chevronné. Ce dernier intervient de façon autonome, en stabilisant le patient dans l’attente d’une ambulance, si celle-ci est jugée nécessaire. Pour optimiser les ressources de secours en plaine, l’ambulance de Sainte-Croix a été transférée en plaine la nuit à la même date.
Le directeur du CSU-nvb fait le point sur cette expérience pilote dans la région, qui a totalisé soixante missions.
JSCE : Quelle était la gravité des cas pris en charge ?
Philippe Michel : Dans notre jargon, nous parlons d’indice « naca », ce qui indique le degré de gravité et ces chiffres vont de 0 à 9. Plus le chiffre est haut, plus le cas est grave. Sur soixante missions des « rapid responder », il y a eu 52 « naca » inférieurs à trois, ce qui se traduit par des prises en charge de patients stables. Pour les 8 interventions plus graves, les patients ont été pris en charge dans de bonnes conditions et dans les temps requis. Il y a eu 14 médicalisations, et deux missions ou le médecin a accompagné l’ambulance jusqu’à l’hôpital, mis à part la REGA.
Dix personnes ont été transportées par le « Rapid Responder », leur état ne nécessitait pas une ambulance.
Quelle est la spécificité des ambulanciers qui assurent ce service ?
Le fait d’être seul amène une autre approche dans l’intervention. Nous avons sélectionné seize ambulanciers diplômés afin de prodiguer des soins pré-hospitaliers avec des protocoles délégués par nos médecins conseils. Ils ont bénéficié de deux journées de formation, avec le soutien de l’école d’ambulancier ES-Asur du Mont sur Lausanne ainsi que d’un accompagnement afin de mettre en place des protocoles spécifiques de prises de décision.
Y a-t-il eu des interventions pour des cas inattendus ?
Non. Nos ambulanciers formés sont aptes à prendre en charge toutes les sortes de pathologies. Bien évidemment, rien ne se passe comme dans les livres, mais le propre de l’ambulancier est d’anticiper, ce qui permet de garantir une bonne prise en charge. De plus, nous pouvons compter sur un Rému (médecin d’urgence) et sur la REGA. Le système Momentum (appel de personne pour réanimation en cours) est également déployé sur Sainte-Croix et sa région, et en cas de mission de réanimation, il est possible de compter sur des laïcs qui ont appris les gestes de réanimation.
Est-ce que le véhicule, l’équipement à bord et son accessibilité se sont révélés totalement adéquats ?
Nous avions débuté cette activité avec un véhicule de remplacement qui nous avait été donné. La Direction générale de la santé (DGS) nous a subventionnés afin d’acquérir un véhicule adapté à la région, un Mercedes pick-up d’une année avec 10’000 km au compteur, vendu par les ambulances de Fribourg. Il possède tout l’équipement nécessaire à l’activité périphérique de la région du Balcon du Jura. Nous y avons aussi mis un dispositif de massage mécanique. Un groupe de travail a proposé de nouveaux sacs d’interventions et l’intégration de tout le matériel de ce véhicule.
Pouvez-vous déjà dire si ce service va être pérennisé ?
À l’heure actuelle, nous allons maintenir ce profil de « Rapid Responder » sur le site de Sainte-Croix, au vu de la confirmation des prévisions avec la réalité de ces six mois de tests.