Les tenancières de la buvette et le garde-bain avaient le sourire à quelques jours de la fermeture. Malgré une période plus maussade en juillet, la vénérable piscine des Replans a été bien fréquentée.
Gérer la météo estivale s’est révélé le principal souci des gérantes Claudine et Jessie Schaer, ainsi que du responsable des bassins et de la technique Thibaud Pillard, lors de la saison d’ouverture de la piscine des Replans, à Sainte-Croix. « Encore que, sourit Thibaud Pillard, la météo ne se gère pas, elle se subit ! ». Il a fait le compte : « sur les 86 jours de fréquentation, les bassins n’ont été fermés que quinze jours, dont plusieurs fois à la demi-journée seulement. Et le dernier mercredi a été celui de tous les superlatifs : 163 entrées adultes payantes, 126 sésames enfants et 41 tickets AVS et étudiants, sans compter les porteurs d’abonnement.
« Pour ma première saison, c’est une belle expérience », salue le responsable des bassins, qui s’est jeté dans le bain de la technique et du traitement de l’eau. « J’ai beaucoup appris, j’ai dû comprendre comment « vit » la piscine et trouver rapidement des solutions à de petits problèmes… », confie-t-il. Il relève une défaillance d’une sonde qui a lâché un peu trop de chlore et entraîné la fermeture momentanée d’un bassin. Ou des signes de la présence d’algues lors d’une des analyses obligatoires de l’eau, une situation rapidement corrigée.
Du renfort
Pendant les journées caniculaires, la température de l’eau des bassins est montée à 24 degrés. À l’inverse, lors « de 5 à 6 nuits fraîches », la chaudière à gaz a maintenu la température des bassins à 20 degrés. Le système de chauffage par le soleil mis en place aux débuts de la piscine a fait le reste.
Responsable de la sécurité des baigneuses et baigneurs, le gardien a pu compter sur son père ainsi que sur quatre auxiliaires pour le seconder en cas de forte affluence. Il dit avoir plongé trois fois dans le grand bassin pour récupérer des enfants d’une colonie qui ne savaient pas nager et soigné quelques bobos et autres piqûres d’insectes. Une fillette blessée au menton lors d’une chute du toboggan a dû recevoir quelques points de suture à l’hôpital.
Si certaines années, des incivilités avaient quelque peu gâché la quiétude des amateurs de baignade, tant Thibaud Pillard que Claudine et Jessie Schaer soulignent le bon comportement des juniors. « Je n’ai dû réprimander qu’une fois un garçon qui ne respectait pas les consignes sur le plongeon des trois mètres », note le premier. Tandis qu’à la buvette, les deux femmes confient que « les enfants ont toujours été polis et respectueux. Ils ont en outre bien pris soin du matériel de jeu prêté ».
Un espace pour tous
Des animations ont ponctué l’été : une slack line a été tendue occasionnellement au-dessus des bassins et des concours de saut et de plongeon organisés, précise Thibaud Pillard. Une séquence DJ a également animé l’espace de baignade un après-midi. Le même soir, les restauratrices ont organisé un « blind test », où les participants devaient découvrir des titres de chanson. Autres prestations musicales : Marianne et André Stauffer ont donné un concert classique, et l’Ensemble vocal de L’Auberson (EVA) s’est également produit pour le public attardé à la piscine. Seule la soirée « guinguette » a manqué sa cible. Tandis que la « hot fondue party », prévue jeudi soir dernier, « a fait quelques heureux », souligne Claudine Schaer.
« Nous avons voulu faire de la piscine un espace pour tous, où l’on vient boire un café ou prendre un verre, que l’on soit baigneur ou non », confie Jessie Schaer, très solidaire de sa maman. Déjà engagées au GSFR, et titulaire d’une licence en restauration pour la maman, habituée à œuvrer dans les festivals pour Jessie, les deux femmes reconnaissent « n’avoir pas mesuré la quantité de travail que la tenue des entrées et de la buvette implique, souvent au boulot de 7h30 à 22h ou 22h30 ». « Pendant trois mois, nous avons pensé, mangé et dormi piscine », relève la jeune femme, photographe de métier. Les deux tenancières n’ont pas ménagé leur énergie : « Le mot que nous avons le plus souvent prononcé, c’est : j’arrive ! Et si nous parvenions à tirer un café, nous l’avons généralement bu froid ! »
Le bar à salades – un équipement que la gérante a financé elle-même – a bien fonctionné, « mais n’a pas attiré autant de monde que souhaité. « Nous avons mangé beaucoup de salades avec ma fille », sourit la gérante à la fin de la saison. La diversité de la clientèle, des bébés aux personnes âgées, en passant par de nombreux habitués très attachés à « leur » piscine, s’accompagnait de sollicitations diverses. Certains assidus auraient bien vu une mise en évidence des menus ou d’autres propositions gustatives. En revanche, ils et elles étaient unanimes à saluer la gentillesse et la bonne volonté des tenancières, à l’image de cette dame qui les a embrassées à son dernier passage, lâchant : « je vous regrette déjà ». Le responsable des bassins recueillait également des éloges des baigneurs. Appréciation positive également du côté de la Municipalité, dont Yvan Pahud relevait : « Je suis très satisfait du super travail du gardien Thibaud Pillard et de la tenancière de la buvette Claudine Schaer. Je n’ai reçu que des commentaires positifs. J’espère qu’ils seront présents la saison prochaine ». Le garde-bain se dit prêt à rempiler et la restauratrice confie avoir besoin d’y réfléchir.
La saison 2024 pourrait se dérouler dans la même configuration que cet été. Une situation acceptable aux yeux du Canton, selon Yvan Pahud : « Nos installations sont vieillissantes, mais tout à fait conformes. Le Canton tolère la situation, car nous avons un projet de rénovation ».
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