La filière mécanique a repris du galon, avec une vingtaine de nouveaux apprentis. Les volées des futurs médiamaticiens et informaticiens sont dans la moyenne des dernières années.
« Cela va dans le bon sens, avec une jolie volée de 20 apprentis en mécanique au CPNV qui entament un cursus de quatre ans », se réjouit Alain Dugon, doyen de la filière. La branche enregistre encore sept pré-apprentis polymécaniciens et 9 futurs techniciens ES en génie mécanique. C’est beaucoup mieux que les deux années précédentes où les effectifs n’atteignaient pas la dizaine.
Autre sujet de réjouissance du doyen : « Nous accueillons cette année un certain nombre de jeunes du Balcon du Jura ». Alain Dugon y voit plusieurs explications : « au fil des années, la région a de plus en plus besoin d’employés qualifiés. C’est un métier où il y a du travail, et les parents en ont sans doute parlé avec leurs enfants ». D’autre part, constate en substance le doyen, « certains se lassent du numérique et du virtuel et ont de nouveau envie d’un contact physique avec des objets qui durent ». En outre, les activités déployées au Technopole, que les classes sont invitées à découvrir, ont sans doute incité quelques jeunes à embrasser la filière mécanique.
Où sont les filles ?
L’attractivité du métier auprès des jeunes filles, en revanche, reste à stimuler. Pourtant, le Club des inventeurs, qui réunit des jeunes de moins de douze ans, « attire autant de filles que de garçons », constate Alain Dugon, qui regrette que la motivation de ces dernières ne s’effrite ensuite. Seules deux filles ont commencé leur cursus cette année, et malheureusement, comme le relève le doyen, « ce n’est pas toujours rose pour elles de trouver leur place. Mais nous y prêtons beaucoup d’attention ».
Une quinzaine de professeurs encadrent spécifiquement cette filière, auxquels s’ajoutent les enseignants qui dispensent des cours transversaux, mathématiques, physique, langues, à Sainte-Croix et Yverdon.
Nouvelle doyenne de la filière informatique, après un parcours d’enseignante en informatique à l’École des Métiers (ETML) à Lausanne depuis 2013, Cindy Hardegger a vécu sa première rentrée au CPNV. « J’avais envie de prendre des responsabilités dans une équipe, et ce poste de doyenne m’attirait », confie celle qui habite près d’Estavayer-le-Lac et apprécie la campagne et la montagne.
Cindy Hardegger a accueilli 39 jeunes qui préparent leur CFC, dont 8 en maturité, en grande majorité des garçons. En outre, 15 étudiants entament une formation accélérée en 2 ans et 21 autres, qui ont déjà décroché un CFC, se lancent dans une formation de niveau École supérieure (ES). Globalement, estime-t-elle, les effectifs sont stables, avec toutes années confondues, dix classes en CFC, quatre en maturité et quatre ES, soit 192 apprenants au total. L’an dernier, les nouvelles volées ont entamé un nouveau plan de formation en informatique. Cette année, ce sont les ES qui bénéficient de changements : « Nous sommes en train de mettre en place des modules de formation orientés vers les compétences qui intègrent le français, l’anglais et l’économie ». Trente et un enseignants sont actifs dans la filière informatique.
L’arrivée de l’IA
Sans surprise, la filière médiatique en formation « école » est à nouveau la plus courue lors de cette rentrée, juste devant l’informatique. C’est aussi le domaine où les filles sont le plus représentées, mais n’atteignent pas la parité. 80 nouveaux apprenti.e.s ont rejoint la filière, répartis en quatre classes, dont une en formation accélérée de 2 ans ainsi qu’une autre de pré-apprentissage (6 élèves), précise Marcel Jubin, doyen. Comme les volées précédentes, les élèves viennent de tout le canton de Vaud, et la moyenne d’âge se situe entre 17 et 18 ans, de même que dans les autres voies. La médiamatique occupe quinze classes. L’enseignement qui est dispensé fait désormais une place à l’intelligence artificielle (IA), qui imprime une « véritable révolution », relève Marcel Jubin. « 50 % des élèves l’utilisent déjà pour réaliser leur projet, ils sont plus rapides que nous. »
Parmi la quarantaine de professeurs actifs dans la filière, nombreux sont ceux issus d’entreprises de la branche et viennent enseigner une à deux journées par semaine. Le site d’Yverdon du CPNV reçoit également 120 apprentis médiamaticiens en formation duale.
Très attaché à cette filière, mise sur pied et développée pendant près de 25 ans à Sainte-Croix jusqu’au succès qu’elle connaît aujourd’hui – 240 élèves - Marcel Jubin espère fermement son maintien sur le Balcon du Jura. Des décisions du Conseil d’État pourraient tomber à l’automne.
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