Isabelle Bandi remet son commerce d’épicerie et de produits du Sud avec la satisfaction d’avoir trouvé des repreneuses pour poursuivre l’activité du magasin. Rencontre au moment de la fête d’adieu sous une cantine dressée pour l’occasion.
« Les Délices de Zaza » ont été à la fois un baume et une ressource pour Isabelle Bandi, qui venait de perdre brutalement son mari Thierry, en 2017. En 2018, encouragée par ses enfants, Anaïs et Tony, qui connaissent ses aptitudes de cuisinière et de commerçante, elle reprend les locaux de la cordonnerie de Mario Macaluso à la place du Marché. En complément à ses propres confitures et conserves, elle achalande la boutique qu’elle baptise Le SUD avec des produits du Midi de la France, un hommage à son mari qui aimait tant la région de l’Hérault. Les charcuteries du Tessin tiennent aussi une place de choix. Aujourd’hui, en jetant un regard en arrière, Isabelle Bandi confie que « ce métier de contact m’a beaucoup aidée ».
Debout à 3h30
Le magasin étant équipé d’une cuisine, Isabelle Bandi se met aux fourneaux pour mijoter des menus de midi à prix doux, à l’emporter ou à livrer. « Je me levais tous les jours à 3h30 pour cuisiner et livrais 130 à 150 repas par semaine, parfois davantage quand je préparais de la langue », confie la future retraitée au caractère bien trempé. Avec la bénédiction de ses habitués, la préparation des repas a été reprise depuis quelques semaines déjà par Vincent Junod, de la boucherie éponyme.
Le SUD fait aussi traiteur pour des événements mis sur pied par les pompiers, la SIC, ou encore lors de la Spartan. Pour les deux éditions de la course à obstacles, Isabelle Bandi retrouve l’allant de la période où elle montait une cantine de 300 places devant le restaurant des Fleurettes avec son mari. Avec une brigade essentiellement familiale au taquet, elle a servi une quantité impressionnante de portions de pâtes dès le matin, assorties d’une variété de sauces. « C’est une question d’organisation, mais cela en valait la peine ».
Dans le bain
Cuisiner, pour Isabelle Bandi, a toujours fait partie intégrante de sa vie, bien que la jeune femme née à Baulmes ait débuté dans la coiffure. « Les parents de mon mari tenaient le chalet de Grangeneuve et j’ai vite été mise dans le bain. Un établissement avec lequel elle a gardé un lien, en confectionnant jusqu’il y a peu des tartelettes à la raisinée et des madeleines pour les tenanciers Camille et Patrick Joseph.
Plus tard, Thierry et Isabelle tiendront pendant dix ans le restaurant du Chapeau de Napoléon, propriété de la famille Bandi, puis le couple s’établit à Sainte-Croix où il reprend le Beau-Séjour, aujourd’hui converti en studios. Ensuite, ce sera l’Hôtel restaurant les Fleurettes, de 1995 à 2001. Parmi les clients des 22 chambres figurent beaucoup d’étudiants en pension complète, se souvient Isabelle Bandi. La création d’une caféteria au CPNV modifie un peu la donne. Les Fleurettes sont reconvertis en relais-moto, ce qui rejoint la passion de Thierry Bandi pour les deux-roues motorisées. Isabelle partage cet engouement, mais en passagère seulement ! ». Depuis, le bâtiment des Fleurettes a été transformé en appartements.
L’active sexagénaire vient de rendre son tablier. « Je suis fatiguée et je ne voulais pas reprendre un bail de cinq ans. J’aimerais profiter du temps qu’il me reste ainsi que de mes deux petits-enfants ». Le contact avec eux est étroit, le Sud est leur accueil parascolaire privilégié. « Et ma petite-fille me fait progresser en bricolage ! ».
Vendredi dernier, au moment du pot d’adieu autour d’un buffet généreusement garni avec le concours des commerçants voisins – la laiterie Sottas et le primeur Barrière - Isabelle Bandi avait un autre motif de satisfaction : la boutique ne mettra pas la clé sous la porte. Très prochainement, elle rouvrira avec Cindy Joliat au gouvernail, qui change de cap après vingt ans dans l’immobilier. La quadragénaire sera accompagnée de Christina Demelais qui secondait déjà efficacement Isabelle Bandi. À l’avenir, l’assortiment de charcuterie tessinoise sera toujours disponible, et les clients amateurs de plats de viande froide pourront conserver leurs habitudes.
Les rayons feront la part belle à des produits locaux et régionaux, fournis par la ferme du Petit Creux à Culliairy et les Bottés Toqués à Essert. Cindy Joliat pense aussi à des gourmandises un peu moins locales, comme les fameux Panettone à l’époque de Noël. Le tout étant à découvrir prochainement ou le 14 octobre, jour de l’inauguration.
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