Les sociétaires des deux coopératives devraient se prononcer avant l’été sur la fusion de leurs entités en une nouvelle société qui prendra la gestion de la piscine des Replans et des remontées mécaniques des Rasses, et peut-être le tourisme de manière plus globale par la suite.
« L’avenir est orienté vers le tourisme quatre saisons » a relevé Yvan Pahud, président de séance lors de l’assemblée de la SCRMBJV jeudi soir à Bullet. Il a annoncé le calendrier actuel de la création de la future société qui coiffera les deux entités touristiques phares du Balcon du Jura, après leur fusion. Un point ajouté en dernière minute à l’ordre du jour qui portait sur l’examen de l’exercice 2022-2023. Selon Yvan Pahud, les sociétaires seront convoqués par un avis publié dans la FAO et dans le Journal de Sainte-Croix et environs à deux assemblées extraordinaires en mai et en juin. Les propriétaires de parts sociales souscrites pour l’une ou l’autre des coopératives auront 30 jours pour annoncer s’ils maintiennent leur engagement. Ils seront alors conviés à l’assemblée qui devra décider de la fusion et de la dissolution des comités actuels. Cependant, toutes les questions juridiques ne sont pas réglées.
Les communes resteront majoritaires dans la nouvelle entité, qui pourrait s’appeler Société sportive et touristique du Balcon du Jura, a indiqué Yvan Pahud, qui a prévenu : « La fusion, qui pourrait intervenir au 30 juin, ne va pas résoudre les difficultés financières des remontées mécaniques, mais elle permettra d’obtenir des fonds. Et la société sera dotée en personnel administratif ».
Magic Pass en question
La saison 2022-2023 s’est déroulée « sans casse, hormis la chute d’un arbre sur un pylône aux Avattes I », a relevé Yvan Pahud. Ce secteur des Avattes n’a pas pu ouvrir. Une collaboration a été instaurée avec la Robella. 9000 m3 d’eau ont été utilisés pour produire 18’000 m3 d’or blanc. La saison s’est terminée le 19 février.
La décision du comité de passer au Magic Pass pour 2023-2024 a fait réagir Véronique Duvoisin. Elle a exprimé l’incompréhension de familles du Balcon face à ce changement qui met le ski hors de portée pour beaucoup, ceci sans avoir été consultées par un sondage, pas plus que les actionnaires. Pressé de questions, Yvan Pahud a reconnu qu’aucune enquête n’avait été réalisée auprès des abonnés de « T’es Royé » pour connaître leur intérêt vis-à-vis du Magic Pass : « Le choix d’adhérer au Magic Pass était une question de survie, les réponses des clients n’auraient rien changé à cette décision », explique-t-il après coup.
Un sondage via Internet « avait été réalisé en janvier 2020 pour savoir si la clientèle était intéressée par un abonnement incluant une activité estivale », rappelle Corinne Graf. Cependant, selon différents témoignages, un certain nombre de destinataires n’en avaient pas eu connaissance.
Pour assurer des liquidités, le comité avait élevé le prix de « T’es Royé » de 99 à 109 puis à 149 francs (1 ad. 1 enf.) Selon les comptes, sa vente a rapporté 240’800 francs en 2019/2020, 215’500 l’année suivante et 201’000 en 2022/2023. « Cette année, il aurait fallu mettre T’es Royé à 250 francs », a défendu Yvan Pahud. « Soit 500 fr pour une famille de skieurs, la moitié du coût du Magic Pass », a rétorqué Véronique Duvoisin. Elle a regretté également la perte d’un abonnement de soutien pour les non-skieurs.
Pour cet hiver, le produit encaissé d’avance de Magic Pass est de 104’649 francs. Un solde d’environ 30’000 francs est encore possible. Les remontées ont tourné douze jours, la saison est terminée.
Candidat refusé
Olivier Chabloz, entré en fonction en 2020, a démissionné. Corinne Graf, secrétaire et responsable de communication, a été réélue avec trois abstentions. Sébastien Meige représentant le ski-club de Sainte-Croix, enrôlé depuis un an, a été élu (deux abst.)
Yvan Pahud a fait état de la difficulté de trouver des personnes désireuses de s’engager. Véronique Duvoisin a rebondi en demandant pourquoi le comité avait écarté la candidature de Clément Huguelet, titulaire d’un brevet fédéral de spécialiste de transports à câbles et ancien chef technique et exploitation de la SCRMBJV de 2016 à 2018. Il a aussi été responsable de l’enneigement technique de 2016 à 2020 et a travaillé ensuite comme dameur. Réponse du président de séance : « Notre société va être fusionnée dans quelques mois et un nouveau comité sera nommé. Et on est encore libre de choisir qui va entrer au comité ou pas ! ». Selon l’article 10 des statuts, « l’assemblée générale a le droit inaliénable de nommer les administrateurs ».
De son côté, Pierre Duvoisin s’est dit attristé de voir les accessoires du snowpark empilés « comme à la déchetterie », près du bâtiment des remontées, du balisage à moitié enterré dans les champs et du matériel d’exploitation traîner ici et là pendant l’été.
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