Le vice-syndic sortant savoure ses premiers jours de liberté, mais accepte volontiers de revenir sur les huit ans passés à la Municipalité de Sainte-Croix. Et plus particulièrement sur son engagement en faveur du sport.
« Ce dont je suis le plus fier ? » Philippe Duvoisin, sainte-crix pur sucre qui a quitté l’exécutif à fin juin n’hésite pas une seconde : « avoir participé à un esprit de collégialité extraordinaire au sein de la Municipalité». A 67 ans, ce mécanicien de précision, puis maître socio-professionnel, marié, papa et grand-papa, se décrit comme un homme de consensus. De fidélité aussi. Il s’est mis pendant 29 ans au service du Swiss Ice hockey et a été pendant 34 ans engagé dans la coopérative de la piscine. Il a été aussi responsable de la protection civile de l’ancien district de Grandson et commandant des sapeurs-pompiers de Sainte-Croix. Non politisé avant d’être aspiré à la Municipalité en 2011, il s’est engagé sous la bannière radicale-libérale et il se reconnait dans le courant humaniste de ce parti incarné notamment par l’ancien conseiller fédéral Didier Burkhalter. Il se réjouit d’être maintenant plus disponible pour sa famille.
Un de vos premiers dossiers à la Municipalité a été la remise en fonction de la patinoire de L’Auberson. Jadis, Sainte-Croix et L’Auberson étaient de grands ennemis sur la glace, avez-vous eu l’impression d’une infidélité ?
Philippe Duvoisin : (qui sourit). Il y a eu de grosses bagarres, mais c’était surtout le fait des supporters. Et la situation s’était déjà pacifiée avec la fusion des deux clubs. Le dossier de la patinoire était latent à l’exécutif. Nous avons assaini le marais, tout en gardant une place pour les grenouilles en amont, et aménagé une surface plane.
Avec le recul, restez-vous persuadé que le site des Champs de la Joux était le bon endroit pour le skate-parc, eu égard à des nuisances sonores?
Le skate-parc est venu suite à une pétition des jeunes. Le jour de l’inauguration, j’avais responsabilisé un garçon en lui disant que je ne voulais pas de tags sur le centre sportif. Cela a fonctionné pendant des années. Les nuisances sonores n’émanent pas du skate-parc, mais de la place inférieure du centre quand elle est utilisée par les patineurs. Le skate-parc est à sa place, et il faut quand même laisser une certaine liberté à ses usagers.
Vous quittez l’exécutif après l’obtention du crédit d’études pour une salle de gymnastique près de la gare. N’avez-vous pas eu envie de mener à bien ce projet?
Le centre sportif ne suffit plus pour répondre aux besoins des écoles et des sociétés sportives. J’ai toujours plaidé pour un mini-campus avec les écoles de la Poste et de la Gare et le CPNV. Le projet est sur les rails. C’est l’une des réalisations pour lesquelles je me suis beaucoup engagé, mais il y a des gens aptes à gérer la suite.
Vous avez été longtemps responsable technique au comité de la piscine des Replans. Comment répondre aux besoins de cette infrastructure en ménageant les finances communales?
Le projet porte sur la destruction du bâtiment et la construction d’un restaurant ouvert toute l’année ainsi que la création de trois lignes d’eau aussi utilisables en hiver. Je vais suivre le dossier d’un bon œil et y apporter mon soutien. Le financement, de plusieurs millions de francs, est du ressort de la Coopérative. La commune peut intervenir au niveau des garanties financières.
Quel bilan tirez-vous de l’utilisation de l’eau des bassins pour les canons à neige ?
Cela a réglé le problème de fonctionnement du téléski des Planches, dont les jours d’ouverture ont triplé l’hiver dernier.
Vous avez lancé la commission sportive, puis le mérite sportif. Qu’est-ce qui en a été le déclencheur ?
C’était une réponse à la commission de gestion qui souhaitait plus de clarté dans les soutiens accordés aux différentes sociétés. Certaines touchaient une certaine somme, d’autres la moitié et d’autres rien du tout. Nous avons mis en place une tabelle avec huit critères pour subventionner les sociétés sportives, en prenant en compte le nombre de jeunes qui sont recrutés par ces dernières. Il y a aussi un système de bonus-malus : par exemple une société qui demande moins de 100 francs de cotisation annuelle à ses membres sera pénalisée.
Le mérite sportif, qui existait déjà dans le passé, est une suite logique. Il ne récompense pas forcément une performance, mais une personne qui fait rayonner le sport.
Ressentez-vous une déception que Sainte-Croix n’ait été retenu que pour des démonstrations de snowscoot lors des JOJ 2020 ?
J’en ai même été très fâché. On nous donne un susucre. Je ne comprends pas que l’on finance des améliorations d’installations sportives en France alors que nous aurions eu la possibilité d’accueillir une partie des épreuves chez nous.
Avez-vous un regret par rapport aux dossiers dont vous vous êtes occupés?
J’aurais bien voulu voir aboutir l’AOC pour le bois du Jura. Avec Pierre-François Reymond, ancien garde-forestier, nous avons travaillé pendant quatorze ans pour mettre sur pied cette appellation avec les propriétaires de forêts, les exploitants et les scieurs. Or ces derniers n’ont pas voulu signer la convention. L’AOC bois du Jura est cependant née cette année dans le Jura français.
Face aux réclamations
Quand vous avez repris le dicastère du déneigement, avez-vous imaginé que vous auriez affaire à autant de mécontents qui appelleraient chez vous même le dimanche ?
Oui, quand même, en tant que natif de Sainte-Croix ! Certaines réclamations sont justifiées, d’autres pas. Mais ce dossier est très bien géré par le chef du service technique, qui répond à 95 % des questions soulevées. Pour être plus efficace sur le réseau communal, nous avons renoncé au déneigement des routes privées et de petits axes, qui sont nettoyés par des entreprises locales. La tâche est compliquée, mais le système s’améliore chaque année. Et ce malgré le fait que le passage de la lame est perturbé par les voitures qui restent stationnées la nuit sur les bords des rues.
Quelles sont les conclusions de l’étude liée à la protection des eaux et des sols de la décharge de Combe-de-Ville? Un décret du canton mentionne cette décharge comme une menace de pollution pour les sources de l’Areuse, dans le Val-de-Travers.
Nous avons exécuté des forages à deux endroits : au pied de la décharge, et dans les gorges de Noirvaux. A l’époque, il était d’usage que les entreprises viennent verser leurs déchets industriels dans cette décharge. En résumé, les analyses montrent nous ne sommes pas dans le vert, mais pas non plus dans le rouge, pour éviter la percolation des eaux de pluie. Nous attendons le rapport final de l’étude qui nous informera sur les travaux à entreprendre.
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