Suivant le mouvement de ce début d’année, une quarantaine d’élèves ont profité des mesures exceptionnelles qui autorisaient les plus grands à participer à la mobilisation des jeunes pour le climat, dans le but de faire évoluer les consciences.
Les participants se sont donné rendez-vous sur le quai de la gare de Sainte-Croix. Le temps est à la pluie, les jeunes se pressent. Les wagons ne sont pas encore pleins et ils trouvent facilement à s’y installer. L’atmosphère est énergique, l’excitation d’une première manif étudiante, sans doute. Un autre groupe est parti plus tôt, des échanges téléphoniques prévoient de les retrouver à Lausanne.
Le train se remplit petit à petit d’autres manifestants pour la plupart. Parmi eux, Camille Mermod et sa famille, engagée depuis plusieurs années. Une maman présente engage la conversation, puis Camille vient discuter avec les élèves. Romane propose un système de carte pour limiter l’achat de téléphones mobiles. Mia ne boit jamais d’eau en bouteille. Anna organise chaque année un stand WWF. Un débat intéressant tandis que le train poursuit son chemin.
À chaque arrêt, il s’emplit davantage. Au terminus, les voyageurs s’empressent d’emprunter le passage sous voies pour ne pas manquer la correspondance. Étudiants, grands-parents et familles avec jeunes enfants occupent le quai, brandissant déjà leurs pancartes. Le train arrive, les élèves se précipitent. À chaque arrêt à nouveau, de nombreux usagers entrent. Les gens sont calmes, mais le brouhaha des discussions s’ajoute au bruit du train.
À Renens, quantité de personnes devront rester sur le quai et attendre le prochain convoi. Il est presque 10h30 quand la troupe arrive à Lausanne. Il ne pleut plus, un soleil discret essaie de percer les nuages. Les jeunes sont rapidement bloqués à la sortie de la gare par des milliers de militants. Le bruit est assourdissant, il faut presque crier pour se comprendre.
Quelques minutes passent et les organisateurs se font entendre. Tout le monde se tait. Après les salutations et remerciements d’usage, ils scandent quelques slogans que les jeunes reprendront durant la marche, d’abord discrètement puis, emportés par l’ambiance générale, de façon plus revendicatrice : « On est plus chaud, plus chaud, plus chaud que le climat ! ».
Les élèves s’engagent dans la masse humaine derrière une banderole «La vie sur terre, sans effet de serre ». Les voilà mêlés à des personnes de tous âges, unis pour la même cause. Ils sont conscients des enjeux ; Lucien explique : « J’ai des efforts à faire, mais si on s’y met tous, on pourra faire quelque chose ».
Les Sainte-Crix sortent un instant du cortège pour tenter de retrouver l’autre groupe. Ils scrutent la foule et les nombreuses pancartes. Certains slogans interpellent « Je suis désolé maman et papa, j’ai séché, comme la planète » ou « Tu la préfères comment, ta planète, bleue ou saignante ? ».
Plus tard, enfin tous se retrouvent et reprennent la marche. Arrivé à la place de la Riponne, le groupe s’est éclaté sans vraiment s’en rendre compte. La faim se faisant sentir, les jeunes présents décident de casser la croûte et s’éloignent sans même passer par les stands ou écouter les discours, et surtout pas Henri Dès – « C’est pour les petits », diront-ils.
Il est 13h passées maintenant, la foule se disperse, tout redevient plus calme. Il est temps de regagner la gare. Le trajet du retour est plus tranquille ; des places assises, il y en a maintenant. Les jeunes parlent de tout et de rien. À la question « Qu’attendez-vous de ce mouvement? Ils répondent qu’ils espèrent que cela fera réfléchir les dirigeants des différents pays pour changer les choses ». Certains iront encore partager un milk-shake à Yverdon, d’autres préféreront rentrer directement.
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