C’est la couleur choisie par les responsables des programmes de dépistage du canton de Vaud, le rose étant réservé au cancer du sein, le bleu a été privilégié pour la sensibilisation au dépistage du cancer du côlon.
Ce dernier week-end, le Centre de soins du Balcon du Jura organisait des portes ouvertes, tout d’abord, l’occasion pour les visiteurs, venus nombreux, de rencontrer plusieurs des différents collaborateurs responsables des services d’ergothérapie, de diététique, du groupe « Bien vieillir » et de se familiariser avec toutes les possibilités offertes par le Centre de soins local. L’offre de ce dernier est très étoffée et des consultations chez des spécialistes peuvent se faire à Sainte-Croix, sans avoir à se déplacer jusqu’à Yverdon, un plus pour les personnes à mobilité réduite ! Mais durant ce week-end, l’accent était mis sur le dépistage du cancer du côlon qui, après le cancer du sein chez les femmes, est l’un des facteurs de mortalité le plus important. Deux conférences étaient organisées et la parole a été donnée à des spécialistes, soit la Doctoresse Buyse, gastroentérologue et le Docteur Ducros, médecin responsable des programmes de dépistage dans le canton de Vaud.
Doctoresse Buyse
Très claire dans ses explications, et à l’aide de schémas suggestifs, la doctoresse nous a parlé du développement d’une tumeur colorectale à ses différents stades, d’où la nécessité de se faire dépister régulièrement, surtout en cas de symptômes anormaux chez la personne. Ces signes d’alerte peuvent varier d’un individu à l’autre, mais les plus courants sont une baisse de l’état général (fatigue, amaigrissement), des signes d’anémie, des troubles du transit, des douleurs abdominales inhabituelles, des ballonnements ou des diarrhées ou encore du sang rouge ou noir dans les selles. L’âge est à prendre en compte également, dès 50 ans ou en cas d’antécédents familiaux de cancer colorectal, il est nécessaire de se faire dépister. Le bénéfice d’une coloscopie est le fait que, grâce à la petite caméra introduite dans l’intestin, il est possible de déceler de petits polypes qui peuvent être enlevés directement… Par contre, il a été question des diverticules, ce ne sont pas des tumeurs mais des petites hernies qui se forment à l’extérieur de la paroi intestinale et qui gardent des restes de selles ou de nourriture, ce qui provoque une forte inflammation et de violentes douleurs à cet endroit. Une nouvelle méthode de dépistage moins invasive, la colonoscopie virtuelle est entrée dans le panel de possibilités, simplifiant nettement la procédure puisqu’il n’y a plus besoin de sédation ni de caméra à l’intérieur de l’intestin, elle est réalisée grâce au scanner et rend le dépistage plus accessible au plus grand nombre de personnes, en outre elle permet aux patients de reprendre rapidement leurs activités coutumières…Il existe également des kits que l’on peut se procurer en pharmacie pour prélever très peu de selles à déposer dans une petite boîte que l’on envoie au laboratoire, afin de déterminer s’il y a du sang dans les selles, ce que l’on ne décèle pas forcément à l’œil nu.
Docteur Ducros
Actuellement, c’est le public entre 50 et 69 ans qui est plus spécialement ciblé pour le dépistage, mais à partir de cette limite d’âge, l’examen n’est plus pris en charge par les assurances, raison pour laquelle une extension de l’âge est en discussion… Ce sont 2500 hommes et 2000 femmes, en Suisse, qui sont atteints chaque année de cancer colorectal, soit 6 % des hommes et 3,7 % des femmes qui vont développer ce type de cancer durant leur vie… Plus les polypes grossissent, plus il y a de risque de cancérisation, d’où la nécessité de contrôles réguliers.
La nourriture joue un rôle important dans la formation du cancer, les plats précuisinés, l’excès de viande rouge, l’abus d’alcool, une carence en fruits et légumes augmentent les facteurs de risques, de plus une vie trop sédentaire est également néfaste.
En conclusion, le Dr Ducros nous a livré cette phrase : « Le meilleur test, c’est celui qui est fait, ajoutant que l’adhésion au dépistage est un facteur clé de la lutte contre le cancer du côlon, 90 % des gens peuvent guérir s’ils sont pris en charge tout au début du processus de formation du polype ».
Côlon géant
Il s’agit d’une gigantesque maquette d’intestin, dans laquelle il est possible de pénétrer, qui a été installée à l’attention des visiteurs, elle montre, de manière simple et claire, étape par étape, la façon dont le cancer de l’intestin se forme. La visite de la maquette d’intestin permet de s’informer sur la maladie et son dépistage de façon originale. Mesurant 8 mètres de long, elle montre d’abord une portion d’intestin sain, puis une partie avec différents types de polypes et, finalement, des polypes se transformant en tumeur maligne. Dès le 1er avril 2024, le service de radiologie du RSBJ pourra effectuer des colonoscopies virtuelles.
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