Réaliser un ensemble formé d’une horloge, d’une boîte à musique et d’un automate. Six lauréats du cours de Mécanique d’Art ont reçu récemment leur diplôme à Sainte-Croix.
« Ils ont pris un mois de vacances pour le passer avec nous. Au début, certains pensaient qu’ils avaient deux mains gauches ou qu’ils n’avaient rien compris à la mécanique d’art », évoquait le maître horloger Denis Flageollet au moment de la remise des diplômes à six participants de la quatrième volée du cours de Mécanique d’Art, dispensé au CPNV. Venus de l’horlogerie et de la joaillerie pour la plupart, ils ont perdu leurs appréhensions au fur et à mesure que leur pièce école prenait forme, grâce à la préparation de Renaud Lelièvre. Le coutelier de La Chaux avait organisé également la logistique, les visites de musées et d’ateliers d’artisans sans omettre la découverte du terroir local. « Renaud, c’est une Rolls ! » lâchait Nicolas Court, soulignant l’engagement de Renaud Lelièvre en faveur des participants.
Immersion totale
Durant quatre semaines qui leur ont paru bien courtes, les six personnes se sont immergées dans le monde des boîtes à musique, de l’horlogerie et des automates, sous la houlette experte de différents acteurs locaux : constructeur de mécanique d’art, Boris Masur leur a transmis les bases des matériaux et leur découpe, Victoire Halter, bijoutière et décoratrice en horlogerie, les a initiés au maniement de la lime et des scies pour un travail tout en finesse. Puis Denis Flageollet leur a enseigné les fondements de l’horlogerie, tandis que Nicolas Court, automatier et horloger, ainsi que l’enseignant et arrangeur Jean-Michel Bolens les ont accompagnés dans l’arrangement du morceau de leur choix et le report des goupilles sur un rouleau de boîte à musique. Enfin, l’automatier François Junod leur a révélé les rudiments du montage d’un automate dans un mouvement et leur a donné un aperçu de la minutie des finitions.
Émulation
Destinée à faire rayonner le savoir-faire de la Mécanique d’art et à le faire progresser sur les plans technologique et artistique, la formation dispensée chaque été crée une émulation au-delà de son berceau du Balcon du Jura. « Certains anciens participants travaillent avec les artisans de Sainte-Croix, d’autres ont monté des ateliers et collaborent entre eux », rapporte Renaud Lelièvre.
Ces cours n’existeraient pas sans l’engagement du CPNV, des artisans locaux, de la commune et du canton. Les élèves versent également une contribution financière. Pour les prochaines éditions, Denis Flageollet caresse l’espoir de pouvoir allonger la formation et, dans le futur, de disposer de locaux dédiés.
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