Les pales ne tournent pas toutes encore, mais qu’importe. Mardi, environ 120 invités étaient conviés pour l’inauguration du premier parc éolien du canton de Vaud, au pied de l’éolienne E5, à la Gittaz-Dessus. En attendant la mise en service fin novembre des six éoliennes qui composent le parc, les acteurs politiques de la région et du canton, ainsi que les responsables de Romande Énergie, ont célébré l’aboutissement d’une « saga » qui aura duré plus de vingt ans.
L’événement s’est déroulé à une date symbolique : près de deux ans jour pour jour après le démarrage du chantier, le 13 octobre 2021. Le soleil est radieux et la température estivale, mais, ironie du sort, le vent, lui, est quasi absent. Pourtant, les pales de l’éolienne E5 semblent bouger très légèrement. C’est que, laissées « libres », elles captent à leur hauteur un brin de vent.
Des bus Travys affrétés pour l’occasion ont acheminé les invités (employés de Romande Énergie, de Suisse Éole, ingénieurs, politiciens, journalistes, etc.) au pied du colosse. Deux gendarmes se tenaient également aux abords de la plateforme, semblant garder l’entrée, face à une opposition en l'occurence fantôme.
Discours d’inauguration
Cinq intervenants se sont succédé au micro, retraçant la genèse du projet, louant le travail effectué, mobilisant souvenirs et anecdotes.
Premier à prendre la parole en tant que représentant de la région, Cédric Roten s’est réjoui qu’à Sainte-Croix, bientôt, on produira plus d’énergie que l’on en consomme. Il a également salué la détermination et le courage qu’il aura fallu pour faire aboutir ce projet amorcé il y a 25 ans.
Pour Christian Petit, directeur général de Romande Énergie, le parc éolien de Sainte-Croix est désormais un symbole de la transition énergétique de notre pays. « Mais il en illustre également toutes les difficultés », a-t-il souligné. « En Suisse, nous avons désormais 47 éoliennes. En Autriche, il y en a plus de 1’300. Notre retard est considérable par rapport au reste de l’Europe », a-t-il déploré, évoquant toutefois l’arrivée de 800 nouvelles éoliennes en Suisse d’ici à 2050, plus de vingt fois le nombre actuel. Un chiffre qui devra pourtant bien être concrétisé si le pays veut atteindre les objectifs fixés par la Stratégie énergétique 2050 qui veut que l’éolien couvre 7 % de la distribution d’électricité en Suisse.
Conseillère d’État de 2007 à 2019, Jacqueline de Quattro a participé à la mise en route du projet du parc éolien de Sainte-Croix et assisté aux aléas qui ont ponctué son aboutissement. « La guerre en Ukraine nous a rappelé notre dépendance énergétique », a-t-elle relevé, citant l’éolien comme l’un des moyens pour développer un approvisionnement énergétique indigène, sûr et avantageux. Son successeur au Département de la jeunesse, de l’environnement et de la sécurité, le conseiller d’État Vassilis Venizelos, a lui mentionné la création de quatre à six nouveaux parcs dans le canton qui importe encore 84 % de son énergie. « C’est beaucoup trop. Nous sommes sur les bons rails, mais le train ne va pas assez vite », a-t-il déclaré. Le projet de modification de la loi sur l’énergie adoptée en juin par le Conseil fédéral afin d’accélérer les procédures visant à produire des énergies renouvelables et raccourcir les procédures de recours devrait ainsi permettre d’augmenter la cadence de ce « train ».
Quant à Florence Schmidt, cheffe de projet, elle était partagée mardi entre la joie et le soulagement face à l’aboutissement du projet qu’elle a rejoint il y a 15 ans. Elle a salué le « travail exceptionnel » réalisé par l’équipe du chantier qui s’est, dit-elle, soudée face à l’adversité. Outre les procédures visant à empêcher la construction du parc, les éléments n’ont pas non plus épargné les travaux, la cheffe de projet évoquant les inspections de chantier sous des pluies battantes, la neige, le verglas, et la pose des pales dans un vent glacial.
Les discours se sont terminés avec l’arrivée surprise de Marie-Thérèse Porchet (l’humoriste Joseph Gorgoni), qui n’a pas manqué d’employer sa verve sur le thème des éoliennes, suivie du traditionnel acte d’inauguration : le coupé de ruban.
Les invités ont ensuite pris le chemin du restaurant de La Gittaz où un apéritif les attendait.
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Les invités étaient bien plus là pour leur visibilité politique et le repas offert aux frais du contribuable et des clients de Romande Énergie que par conviction environnementale ! Comment peut-on accepter une telle mascarade aussi laide qu’inutile sur le plan rendement !
Sans parler de la prestation pathétique de ce/cette pseudo humoriste mandatée pour cette triste inauguration se moquant ouvertement de celles et ceux qui n’adhèrent pas à cette réalisation que plusieurs pays ont abandonné au vu des résultats très mitigés de ces éoliennes terrestres !
Et quand on pense que des naïfs croient encore que le peu d’électricité produite sera pour la région qui en subit les nuisances alors qu’elle sera injectée pour les SIG !