Un crédit de 35,1 millions de francs sera soumis d’ici à la fin de l’année au Grand Conseil vaudois. Les travaux de tunnel et de réfection de la route sont prévus sur quatre ans, dès 2024.
Le projet de correction de la Route de la Côte RC 254 sur son tracé à l’approche de Sainte-Croix avance d’une case. Le 20 septembre dernier, le Conseil d’État a validé le dossier, et il va demander d’ici la fin de l’année au Grand Conseil un crédit d’ouvrage de 35,1 millions de francs. La date de l’examen du projet n’est pas encore arrêtée, la commission chargée de l’étudier doit encore être nommée et faire son travail.
Le trafic sur cette artère qui relie la plaine à Sainte-Croix et au Jura français s’est accru de 4,7 % de 2015 à 2019, pour atteindre entre 5’670 et 6’541 véhicules quotidiens selon le point de comptage, dont une centaine de camions.
Le coût des ouvrages projetés a également pris de la hauteur. Au départ, c’est un montant de vingt millions de francs qui était articulé pour réhabiliter ce tronçon de route accidentogène - 57 accidents recensés par l’Office fédéral des routes entre 2012 et 2018 - avec sa géométrie variable, sa largeur parfois insuffisante et l’absence de voie de dépassement.
Rapport coût-efficacité
En 2019, le Grand Conseil a voté un crédit destiné aux études d’avant-projet et de projet, les demandes d’autorisation et les appels d’offres. La pertinence d’un élément phare du projet, la construction d’un tunnel sous le hameau du Château de Sainte-Croix, avait été mise en doute. La variante retenue avait été défendue par la Cheffe de département : « Six grandes familles de variantes ont permis de déterminer qu’un tunnel court était la meilleure solution en fonction du rapport coût-efficacité », avait plaidé Nuria Gorrite.
En 2022, lors de la soirée d’information liée à l’enquête publique, près de soixante personnes avaient fait part de leurs inquiétudes et remarques. Dix-sept oppositions ont ensuite été déposées dans le cadre de l’enquête, dont certaines comportent plusieurs signataires. Elles émanaient pour la majeure partie de privés, ainsi que de deux associations. Elles portaient principalement sur les nuisances du chantier et les risques pour leur maison lors du percement du tunnel.
« Sous réserves des procédures d’autorisation en cours », précise le communiqué du canton, c’est un chantier étalé sur quatre ans qui attend les usagers quotidiens dès l’année 2024. La première année, le chantier nécessitera des fermetures ponctuelles de la route pour les travaux d’excavation des parois rocheuses.
Train à prix réduit
Des compensations sont prévues pour des déplacements en train à prix réduits pendant les périodes de fermeture de la RC 254 où le trafic sera dévié par Mauborget et Bullet. La DGMR et la compagnie Travys devront se coordonner pour éviter des coupures simultanées de la route et du rail. Par la suite, le trafic sera maintenu en alternance et réglé par des feux sur le tronçon en réhabilitation, soit 3,7 km entre le lieu-dit le Grand-Contour et « Le Rocher ».
Les travaux porteront sur la correction géométrique de la chaussée, la création d’une voie de dépassement alternée, la rénovation des murs de soutènement ou leur remplacement par de nouveaux ouvrages et la sécurisation des parois rocheuses le long du tracé. « Ils vont être menés par secteur, et non pas par ouvrage, sauf pour le percement du tunnel, dont le chantier sera indépendant, car situé hors du trafic actuel », relevait Didier Kreis lors de la séance d’information. Durant toute la durée du chantier, l’accès au hameau du Château sera garanti. L’épingle délaissée par l’utilisation du tunnel sera rendue à la mobilité douce à la fin des travaux.
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