Le cabinet médical des Alpes

Le Réseau Santé Balcon du Jura.vd (anciennement Centre de soins et de santé communautaire) a vécu un grand moment vendredi dernier avec l’inauguration du Cabinet médical des Alpes. Les partenaires, les représentants des autorités communales et cantonales et en particulier le chef de la Santé publique et de l’action sociale Pierre-Yves Maillard ont été impressionnés par le dynamisme de la région et la qualité de cette nouvelle prestation.

La salle du restaurant des Alpes était comble pour l’inauguration du cabinet médical. Le président du conseil d’administration Robert-Tito Haarpaintner a souhaité la bienvenue aux invités et exprimé sa fierté et son bonheur de cette inauguration dans un lieu marqué par l’histoire.

Histoire des institutions de santé

Il a rappelé l’histoire des institutions de santé dans la région depuis les premières démarches de la Municipalité pour trouver un médecin, en passant par la construction de l’infirmerie en 1880, puis de l’hôpital en 1948, complétée par la création des soins à domicile. Avec la désindustrialisation des années 1980 est apparue la crainte de perdre nos institutions, ce qui a été évité grâce au projet novateur du Centre de soins et de santé communautaire sur les sites des Alpes et des Rosiers, marqué par la fusion de l’hôpital et de l’EMS Ma Retraite.

La difficulté de trouver des médecins généralistes dans une région périphérique et montagneuse a fait germer la solution innovante du cabinet médical de groupe, qui fait partie du plan stratégique adopté par le Réseau Santé. Sa force est qu’il propose des soins de premier recours, qu’il soigne, trie et oriente les patients dans le réseau plus large du Nord vaudois et du Canton. Il a remercié les médecins de leur excellente collaboration , ainsi que les communes de Sainte-Croix et de Bullet et le Département de la Santé pour leur soutien.

Cautionnement communal

Le syndic de Sainte-Croix Franklin Thévenaz s’est exprimé pour les trois communes du Balcon du Jura pour souligner cette nouveauté qui permet d’améliorer la qualité des soins avec une économie de moyens. Le cabinet médical permet de résoudre la pénurie de médecins généralistes dans l’Arc jurassien, raison pour laquelle les communes ont accordé leur cautionnement. « Nous n’avons pas de pétrole, mais nous avons de la créativité et le talent de la mettre en œuvre », a-t-il ajouté.

Le directeur Thierry Monod a exposé la genèse du cabinet médical, ainsi que ses caractéristiques. On est parti des besoins exprimés par la population pour proposer une solution de santé publique avec un financement global.

Cabinet clés en mains

Pour convaincre les médecins, on leur a fourni un cabinet « clés en mains », avec un seul système d’information, un horaire de travail partiel et variable, une rétribution sous forme de salaire et sans lien avec les prestations. Les gardes sont partagées avec les médecins de l’hôpital, les horaires sont fixes et la collaboration avec la policlinique garantit une disponibilité à chaque heure et chaque jour.

En plus des trois médecins généralistes, on a engagé un gynécologue et on recherche assidûment un pédiatre. Le Réseau Santé permet d’améliorer la continuité et la coordination de la prise en charge des patients, il offre un langage commun, des outils partagés et un financement global, il est à ce titre un site pilote pour le canton.

Le directeur a explicité enfin le changement du nom de l’institution qui est devenu le jour même le Réseau Santé Balcon du Jura.

Au nom de ses deux collègues, le docteur Adnan Plakalo et la doctoresse Odile Byot-Simon, le docteur Fabien Sylvestre a tiré un bilan très positif du fonctionnement du cabinet de groupe ouvert depuis le 5 janvier 2015. Les conditions de travail sont bonnes, chacun a pris ses repères et les changements ont été bien acceptés par les patients. La collaboration avec l’hôpital et les soins à domicile, logés dans le même bâtiment est excellente.

Un modèle !

Le président du Conseil d’État et chef de la Santé publique et de l’action sociale Pierre-Yves Maillard a conclu brillamment la partie oratoire. « C’est le modèle de ce que l’on doit promouvoir ! » a-t-il déclaré d’emblée, avertissant le directeur que le cabinet médical aurait de nombreuses visites de responsables de la santé intéressés par cette nouveauté. Il a souligné le caractère novateur de la démarche et en particulier l’adoption du salariat pour une profession libérale, et il se réjouit d’observer les effets de cette nouvelle manière de soigner.

Conscient des risques pris par l’hôpital qui ne devrait pas être perdant dans l’opération, il a garanti un financement global pour le Réseau Santé, qui assure une sécurité économique. Évoquant les innovations réalisées à la vallée de Joux et à Château d’Œx, il en a déduit que la vérité en matière de soins venait probablement des montagnes !

Pierre-Yves Maillard a souhaité que le Réseau Santé aille au bout de ses intentions tout en gardant les liens avec Yverdon et lui a présenté ses vœux de succès.

Un panier de produits locaux est venu remercier le ministre cantonal et le syndic de Sainte-Croix pour le soutien apporté.

Les invités ont ensuite visité le cabinet médical et découvert des locaux spacieux et lumineux. Quatre cabinets, deux salles de soins, deux salles d’attente et un secrétariat unique permettent d’offrir les prestations médicales tout en limitant les frais de fonctionnement. Ces locaux ont été réalisés sous la direction de l’architecte Philippe Gueissaz et ils ont été subtilement décorés par Sophie Zazzeroni.

J.-Cl. P.