
ont supervisé les travaux pour SWISSLOL.
© Photo : M. Manzoni
Pour ou contre la tétine ? Là est une question qui crée immanquablement le débat ! Partout et en tout lieu ? Non ! À Sainte-Croix, les palabres ont laissé place à l’action : le prototypage d’une lolette révolutionnaire est en marche.
Nous sommes le 1er janvier 2014. Michel Lacroix, docteur en chirurgie dentaire, dépose un brevet pour un modèle innovant de sucette pour bébé, baptisé SWISSLOL. Avec son partenaire Raphaël Ayer, il en vise la commercialisation puis leur positionnement comme leaders sur le marché. Un projet d’envergure, dont les avancées seront entre autres confiées au CPNV de Sainte-Croix.
Pourquoi SWISSLOL ?
À l’origine du projet, un simple constat : la forme des lolettes classiques nuit au parfait développement de bébé. Ne permettant pas le contact entre les lèvres, elle empêche l’enfant de se sentir bouche fermée et donc en sécurité. Ne permettant pas le contact entre les gencives, elle empêche une pousse des dents homogène. Continuellement entre langue et palais, elle empêche l’abaissement de ce dernier et, de fait, le développement des sinus. En outre, elle crée chez l’enfant la sensation psychologique que la tétine fait partie de lui, d’où la difficulté à la lui ôter. Autant d’inconvénients qui nécessitaient, pour les créateurs de SWISSLOL, l’apparition d’une lolette différente.
Produit innovant réclame technologie adéquate !
Toute innovation va de pair avec le développement d’un outillage adapté, souvent réalisé à l’aide de technologies novatrices. En l’espèce, l’attention de Raphaël Ayer a été retenue par les procédés d’impression 3D, présentés par M. Guinchard, enseignant au CPNV, à l’occasion d’un 5 à 7 au technopôle d’Orbe en octobre 2013. « L’impression 3D consiste à superposer des couches de matière très fines – de l’ordre d’une dizaine de microns ! – pour créer une pièce, explique le professeur. Celle-ci peut être obtenue dans un laps de temps relativement court. C’est cette rapidité de réalisation qui intéresse en développement ! » En parallèle, le développement de SWISSLOL intéresse le centre de formation.
Collaboration avec le CPNV
« Notre participation à SWISSLOL est indéniablement avantageuse, indique M. Guinchard. Elle nous permet d’impliquer nos élèves dans un projet concret, tandis que la start-up profite d’un travail qui lui aurait beaucoup coûté s’il avait été réalisé dans le secteur privé. Pour autant, notre centre ne concurrence pas ce secteur, car à terme, c’est à lui que la production des lolettes reviendra. » Partant d’un prototype de tétine réalisé par impression 3D, ce sont donc les techniciens en 2e année de génie mécanique qui ont développé les moules de la collerette et du bouchon, dans le cadre d’un projet de validation, tandis qu’Ivo Daidzic, dans le cadre d’un travail de diplôme, a développé le moule de la téterelle. « La difficulté du projet a résidé dans les courbes des pièces à réaliser, révèle M. Guinchard. Il n’est pas aisé d’assurer l’étanchéité de moules dépourvus de surface plane ! » Toutefois, avec l’aide de M. Baumer, lui aussi enseignant, le défi a été relevé ; les moules adéquats sont sortis des machines et ont déjà permis de produire une pré-série de lolettes.
Et pour l’avenir ?
L’aventure SWISSLOL n’est pas encore terminée ! Les tests effectués sur les premières lolettes ont révélé que des améliorations sont encore à apporter. Le CPNV, de son côté, souhaite œuvrer pour produire plus rapidement des moules à pièces de lolettes. « Les premiers moules ont été réalisés par usinage conventionnel, ce qui a représenté 250 heures de travail. A l’avenir, nous aimerions parvenir à réaliser ces moules par impression 3D, ce qui ne représenterait qu’une nuit de travail. » N’oublions pas que plus vite les prototypes pourront être obtenus et testés, plus vite la lolette révolutionnaire pourra faire son apparition sur le marché !
Dans l’attente, les intéressés et curieux seront heureux d’apprendre que prototypes actuels et machines seront visibles par le public, le samedi 15 novembre, à l’occasion des portes ouvertes du CPNV.
Texte et photos : Marie Manzoni
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