À un jour près, sa « naissance » aurait coïncidé avec le 1er août, jour de Fête nationale. Lundi 31 juillet, sous un ciel azur, la partie haute de la première éolienne du canton de Vaud, basée au Mont des Cerfs, a été hissée sur son mât.
Ironie du sort, les conditions météorologiques très venteuses ont rendu l’élévation de la partie finale de l’éolienne E4 incertaine, presque jusqu’au dernier moment. Reportée plusieurs fois depuis mercredi 26 juillet, la pose du hub, les trois pales et le rotor (partie rotative de l’éolienne) assemblés, ne pouvait commencer qu’à condition que la force du vent n’excède pas les 7 mètres par seconde. Au sol, cette partie attendait depuis plusieurs jours d’être montée d’une pièce par une grue géante.
Lundi 31 juillet, au petit matin, les ouvriers spécialisés prenaient encore des mesures, avant de décider in extremis le lancement des opérations. « C’est bon, le vent se calme », annonce Florence Schmidt, cheffe du projet chez Romande Énergie, venue assister à ce moment très spécial. Le coup d’envoi est finalement donné aux alentours de 8h15.
Un travail d’orfèvre
La tâche de hisser le hub de 66 tonnes et de le greffer sur le mât a été effectuée par une équipe d’une dizaine d’ouvriers spécialisés d’Enercon venus du Portugal. Une mission délicate, les pales nécessitant d’être orientées de manière à ne pas prendre le vent durant leur élévation.
Lentement, pour une montée plus stable, presque imperceptiblement, le mastodonte est soulevé peu à peu, sous le regard rivé vers le ciel de nombreux curieux, jeunes et moins jeunes, présents pour assister à l’événement. Environ 35 minutes sont nécessaires pour que le hub atteigne le haut du mât. « C’est un joli démarrage, très impressionnant », commente Florence Schmidt.
Au sommet du mât de 98 mètres, trois ouvriers attendent la réception du hub pour le positionner de façon précise. Reste alors l’étape la plus complexe : connecter le rotor à la nacelle, où se trouve le générateur, ce qui peut durer entre 5 minutes… et deux heures. Les ouvriers s’activent à l’intérieur et pendant une dizaine de minutes, vu de l’extérieur, rien de nouveau ne semble se passer. Et puis, l’information arrive, vers 9h15. « C’est fixé », informe Florence Schmidt. La cheffe de projet est satisfaite, et même un peu émue en contemplant l’éolienne qui atteint 139 mètres. Un projet qui se matérialise enfin. « C’est quand même magnifique, non ? », demande-t-elle.
Même satisfaction du côté de Gaël Geraud, construction manager pour Enercon. « C’est un soulagement. La fenêtre météorologique était très courte. On avait une heure un peu diffuse, et ce matin, on s’est dit « on le tente » ».
Les cinq éoliennes restantes devraient continuer à être assemblées durant le mois d’août, suivant les aléas, plutôt capricieux ces derniers temps, de la météo. L’éolienne E7 sera la dernière. Une fois une éolienne érigée, l’équipe s’attelle finalement à sa partie électrique et à des tests qui permettront, si tout va bien, le démarrage de la production officielle du parc éolien en novembre prochain.
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