Les très faibles chutes de neige annoncées pour ces prochains jours ne permettent pas de maintenir les épreuves de ski de fond des Rasses les 2 et 3 mars prochains. Les organisateurs espèrent pouvoir assurer une édition en 2025.
« Malgré un petit retour du froid et quelques centimètres de neige annoncés, le comité d’organisation de la MARA a décidé d’annuler la 54e édition de la course, agendée aux 2 et 3 mars 2024, en raison des très faibles chances d’avoir suffisamment de neige pour que se déroule une compétition de ski de fond », annonçait mercredi matin Michel Roulet, président du Groupement des skieurs de fond des Rasses (GSFR).
Les organisateurs ont également tenu compte du fait que la clientèle habituelle de la MARA a très peu skié durant cet hiver particulier. Le manque de possibilités d’entraînement et les annulations successives – 2020, 2021, 2023 et maintenant 2024 – ont également eu une influence sur la participation escomptée, 35 personnes seulement étaient enregistrées à fin janvier. La finance d’inscription leur sera remboursée à hauteur de 90 %, précise Michel Roulet.
La course emblématique du Jura vaudois s’est déroulée en 2022 pour la dernière fois. Le comité d’organisation rappelle que la MARA avait pu avoir lieu dix années consécutives avant 2020, et assure qu’il fera tout son possible pour assurer une édition en 2025.
Réchauffement climatique
Paradis du ski de fond, le Jura suisse et français est confronté à une baisse avérée de l’enneigement, liée au réchauffement climatique. La plupart des courses populaires ont dû être annulées cette saison. Le Kids Nordic Tour a pu avoir lieu le 17 décembre à La Vue des Alpes, ainsi que le premier des Viteos Ski Tour, aux Breuleux, relève Deborah Pittier, de Romandie Ski de fond. Dans l’espoir de meilleures conditions, la course Les Franches Nordique (Saignelégier) a été déplacée du 18 février au 17 mars. Tandis que la S’kiffé Froid, à la Brévine, prévue le 10 février, a été repoussée au 9 mars. En cas de manque de neige, l’événement sera disputé en baskets, annonce le comité d’organisation.
Dans le Jura français, la « Transju » de la station des Rousses, qui comporte sept épreuves sur deux jours s’est disputée les 10 et 11 février, « sur de la neige de culture », précise Michel Roulet.
Les événements prévus dans les Alpes, en revanche, se déroulent dans de bonnes conditions de neige, à l’image des championnats romands à la Fouly.
Et si les flocons retombaient en mars ?
Le comité du GSFR ne perd pas espoir que la neige fraîche revienne pour un temps sur le Jura d’ici à la fin de l’hiver, et en quantité suffisante. « Nous restons prêts à mobiliser deux chauffeurs et nous pourrons tracer rapidement les pistes », annonce Michel Roulet.
Si les exploitants des parcours de ski nordique peuvent assez facilement jouer la carte de la souplesse, cela s’avère beaucoup plus compliqué pour relancer le ski de piste. Faute d’or blanc, le domaine des Rasses est fermé. Il n’a pu accueillir les skieurs que douze jours cette année, précise Corinne Graf, responsable communication de la Société coopérative des remontées mécaniques du Balcon du Jura vaudois (SCRMBJV). « Nous avons quand même pu profiter un peu, mais beaucoup de gens sont partis en Valais », constate la jeune femme. Est-ce déjà la fin de la saison aux Rasses ? « Nous avons discuté avec le comité de l’éventualité d’une réouverture du domaine, mais nous attendons de voir la météo ces prochains jours ». Le comité est conscient qu’il faudrait alors complètement repréparer les pistes, ce qui représente des frais. La question viendra sans doute sur le tapis lors de la prochaine assemblée de la SCRMBJ, agendée au 29 février à la salle Bertha Bonnet à Bullet (19 heures).
La responsable communication des remontées mécaniques évoque un autre phénomène, celui du relatif désintérêt des skieurs pour ce sport en mars, alors qu’en plaine, les prémices du printemps incitent davantage à ressortir les vélos ou aller se balader au bord des lacs.
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