Dimanche 22 octobre, chaque canton votait pour renouveler son Conseil national, ainsi que pour élire son ou ses représentants au Conseil des États. Le Balcon du Jura aura deux représentants à Berne puisque Pascal Broulis et Yvan Pahud ont été élus au Conseil national. Le premier nommé vise cependant une place au Conseil des États dont le deuxième siège est soumis à un second tour. Analyse des résultats avec un focus sur les candidats du Balcon du Jura.
De manière générale, ces élections ont été marquées par la forte poussée de l’UDC dans tout le pays. Le parti agrarien a raflé 29 % des voix au National, soit 62 sièges, 9 de plus que durant la précédente législature. Un résultat record, proche de celui établi en 2015. Il faut dire qu’en 2019, 12 sièges avaient été perdus par le parti de droite. De leur côté, les Verts ont de quoi faire grise mine : 23 sièges au National, soit 5 de moins qu’il y a quatre ans. Les Vert’libéraux déplorent aussi la perte de 6 sièges et retombent à 10 élus. Et entre deux, le PS et le Centre ont fait légèrement mieux, respectivement 41 (deux de plus qu’en 2019) et 29 sièges (un siège de plus), tandis que le PLR est en léger recul, 28 sièges, avec moins un siège.
Dans le canton de Vaud, les 19 sièges à pourvoir ont été attribués à 6 membres du PS (+1 siège par rapport aux élections de 2019), 4 membres de l’UDC (+1), 4 membres du PLR (-1), 3 membres des Verts (-1), 1 membre du Centre (+1) et 1 membre des Vert’Libéraux (-1).
Yvan Pahud, élu
Candidat au National pour la deuxième fois, le municipal de Sainte-Croix et député au Grand Conseil Yvan Pahud est l’un des candidats UDC à avoir acquis un siège, récoltant 16,41 % des suffrages. Très satisfait, il attribue notamment sa réussite au travail effectué au Grand Conseil depuis 2016. « Ceux qui suivent un peu la politique ont vu que j’étais quelqu’un sur qui l’on peut compter, travailleur, et c’est ce genre d’élu que veut la population ». Il faut dire que le Sainte-Crix n’a pas chômé au parlement vaudois, multipliant les interpellations et les postulats, bataillant pour défendre les intérêts du Nord vaudois. Un investissement local (il est également vice-syndic de Sainte-Croix) et cantonal (il est chef de groupe au Grand Conseil) qui lui ont permis de se faire connaître. « Pour être élu au Conseil national, il faut vraiment avoir un large réseau, et pas seulement à Sainte-Croix. Et ça, ça se construit année après année », explique Yvan Pahud.
Et dimanche 22 octobre, en arrivant au stamm de l’UDC, au restaurant-brasserie le Vaudois à Lausanne, le Sainte-Crix semblait en effet comme un poisson dans l’eau. Au même moment, le dépouillement semblait déjà le donner vainqueur. Pourtant, dans la journée, le candidat UDC n’était pas totalement serein. « Je n’ai pas très bien dormi la nuit précédente », partage-t-il. « J’ai essayé de ne pas consulter les résultats dans la journée, mais c’est mon fils qui a regardé et m’a dit que j’étais devant ». La journée avançant, l’espoir devient certitude. Le district du Jura-Nord vaudois à lui seul a donné 6’546 voix à Yvan Pahud (28,53 % des voix). Un plébiscite qui, pense le nouvel élu, a dépassé les logiques partisanes. « Beaucoup ont voté pour la personne que je suis, le représentant de leur région, et pas uniquement pour le parti », avance-t-il, reconnaissant du soutien. D’ailleurs, le politicien et tout nouveau conseiller national compte bien sur sa position à Berne pour faire parler de la région au niveau suisse, et relayer les informations auprès du Parlement et de ses futurs collègues. Une influence qui devrait être facilitée par le fait qu’il parle déjà le suisse allemand, grâce notamment à ses activités professionnelles.
Après son entrée en fonction au Conseil national le 4 décembre prochain, Yvan Pahud cumulera trois mandats politiques. Il indique qu’il ne quittera pas la Municipalité, une activité qui lui tient très à cœur. Il a d’ailleurs été félicité par le syndic sainte-crix Cédric Roten venu assister aux résultats à l’aula des Cèdres à Laussane. Yvan Pahud pourrait, en revanche, sortir du Grand Conseil mais pas avant la fin de l’année, afin d’assurer son rôle dans la commission des finances.
Kelita Lambert : pas de siège, mais un score honorable
Inscrite sur la liste des Jeunes PLR vaudois (JLRV), Kelita Lambert ne s’attendait pas vraiment à être élue au Conseil national. Mais les 1’174 voix qu’elle a obtenues, dont 241 sur le Balcon du Jura, l’ont surprise. « C’est un résultat qui m’a étonnée. J’ai trouvé ça très bien », réagit-elle. La jeune femme, qui est aussi présidente du Conseil communal de Bullet, n’avait jamais mené campagne, mais l’expérience lui a plu. « On apprend beaucoup, on débat, on défend des choses. Et j’ai trouvé intéressant et enrichissant de côtoyer d’autres jeunes PLR et d’être en contact avec des figures du parti, comme Jacqueline de Quattro ». Ainsi, l’engagement en politique de Kelita Lambert ne s’arrêtera probablement pas là. Elle indique qu’elle restera dans le groupe des jeunes PLR avec pour objectif de dynamiser l’image du parti dans le Nord vaudois, en cherchant à y mobiliser d’autres jeunes notamment. Enfin, elle continuera à présider le Conseil communal de Bullet, une activité qu’elle dit adorer. Du côté de la formation «Les Libres», la Sainte-Crix Sylvie Villa a récolté 2’354 suffrages et termine 7e de sa liste sur 15 candidats.
Pascal Broulis, le Conseil national : oui. Le Conseil des États : peut-être bien que oui…
Dans la course pour le Conseil des États vaudois, le PLR Pascal Broulis avait face à lui plusieurs candidats, dont l’un de taille : son ancien collègue au gouvernement, le socialiste Pierre-Yves Maillard. Celui-ci a obtenu la majorité absolue dès le premier tour avec 52,30 % des suffrages. Juste derrière, Pascal Broulis a lui obtenu 43,72 % des voix, ce qui l’oblige à repartir en campagne pour le deuxième tour. « C’est la règle du jeu. Il y a un deuxième tour, on va tout faire pour que ça se passe bien. Mais il faut se battre jusqu’au bout, que les gens se déplacent. On n’est jamais à l’abri d’un risque », déclare-t-il. L’UDC Michael Buffat, avec qui l’Alliance vaudoise avait été conclue, est arrivé troisième au scrutin (26,96 % des suffrages). Il a déjà annoncé son retrait, ne souhaitant pas faire de l’ombre à Pascal Broulis. Pour ce dernier, l’adversaire prendra ainsi les traits du Vert Raphaël Mahaim (24,68 % des suffrages) qui devra quant à lui également mobiliser, notamment, l’électorat du PS. Le parti à la rose part également en campagne aux côtés des Vert-e-s dans ce second tour. «Le réservoir de voix constitué par les suffrages attribués à toutes les autres candidatures ouvre entièrement le jeu», ont communiqué les deux partis lundi.
C’est donc en grande partie l’électorat UDC que le candidat PLR devra maintenant mobiliser. Il était d’ailleurs lundi soir au congrès de l’UDC dans le but de récolter des voix. Pour le soutenir, il pourra aussi compter sur son concitoyen de Sainte-Croix Yvan Pahud qui a déjà annoncé le soutenir. De son côté, Pascal Broulis a félicité ce dernier : « Yvan Pahud a fait une très belle campagne. Il est engagé, c’était une élection méritée ».
Seule certitude pour Pascal Broulis, l’obtention d’un siège au Conseil national. Les résultats du deuxième tour au Conseil des États seront annoncés le dimanche 12 novembre.
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