Les amateurs de cirque ont été comblés avec les trois spectacles du LeZarti cirque déclinés en sept représentations s’échelonnant de vendredi à dimanche après-midi. Et si l’on excepte le vendredi soir (à cause du match Suisse-Serbie sans doute), le chapiteau érigé à la rue de l’Industrie était comble à chaque fois, témoignant ainsi de l’attachement et de l’admiration du public pour les prestations de la troupe sainte-crix.
Chaque année à fin juin, l’école de cirque dirigée par Yves et Dominique Bugnon conclut l’année «scolaire» par des représentations originales qui font intervenir les élèves et la troupe. Intitulés « FripShow 1 » et « FripShow 2 », les spectacles de l’école mis en scène par Marylène Rouiller font intervenir une centaine d’enfants et une poignée de plus grands. Ils ont été inspirés par l’accumulation en quinze ans d’activités d’une montagne de fringues chamarrées, hétéroclites et rigolotes qui ont été réunies à l’occasion de la construction de la nouvelle salle d’acrobatie. D’ailleurs à l’entrée du chapiteau une friperie était organisée où l’on pouvait trouver son bonheur pour un franc…
FripShow
Les zartistes ont donc trouvé l’inspiration à partir de ces costumes très colorés pour présenter des numéros exhalant un goût immodéré de la créativité, de la gaîté et de la liberté. Le spectacle réunit l’art de la danse, avec des musiques choisies, et l’art du cirque dont la plupart des facettes sont exploitées : jongle, exercices au sol, au tissu, à la corde, avec des anneaux et des cerceaux, mais aussi des numéros au mât chinois et au trampoline, sur des boules ou un monocycle. Un véritable festival coloré entrecoupé de prestations des clowns qui rythment le spectacle et permettent des transitions harmonieuses. Les numéros sont plus ou moins spectaculaires, car adaptés à l’âge et aux capacités des enfants dont les prestations les plus périlleuses sont assurées avec attention par les moniteurs. Enfin, quelques membres de la troupe présentent des numéros audacieux qui permettent de mesurer le niveau que l’on peut atteindre au Zarti.
Un surplus d’humanité
Intitulé «Bureau 16-18», le spectacle de la troupe a été donné trois fois et a confirmé le talent des artistes et des metteurs en piste, soit Clément et Yves Bugnon. Or ce spectacle ne se raconte pas, il se vit ! Une heure de bonheur qui s’écoule sans interruption avec des transitions parfaites sur un rythme effréné. Au pupitre, une joyeuse équipe de réceptionnistes vous reçoit, prête à vous donner des étincelles et à vous dynamiser.
Ce «Bureau 16-18» donne un spectacle total. Les réalisateurs ne se contentent pas d’aligner des numéros de cirque, ils les intègrent dans une mise en scène, emmenée par la vibrillonnante Aïna, qui inclut la danse, voire le théâtre, afin de délivrer non seulement des exercices spectaculaires, mais surtout un message, ils donnent une âme au mouvement. En effet les zartistes emmènent dans leur sarabande les exclus, les cabossés de la société afin de leur redonner goût et plaisir à la vie. Par exemple, la jonglerie s’exerce avec des quilles et des balles, mais aussi avec des livres ; l’exercice avec les diabolos est exécuté par un acteur fébrile et un autre déprimé qui réalisent un véritable duo d’artistes ; le numéro à la barre russe, très périlleux, est entrecoupé de dialogues…
Le dernier numéro qui voit les zartistes tourner autour de la bascule donne la véritable synthèse du spectacle. Au plus fort des mouvements, un jeune projeté très haut ouvre une valise d’où sortent des «passeports d’êtres humains» que les zartistes remettent «à toutes les personnes capables de faire preuve d’amour, de rire et de légèreté». Enrichis de cette heure hors du temps, les spectateurs se retrouvent à quitter le chapiteau avec un brin d’humanité supplémentaire offert par Le Zarti cirque.
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