devant : Sergiu-Marian Grosu, Wesley De Araujo Martins de Souza ;
entourés des animatrices : Magali Yeatman (à gauche) et Anne-Joëlle Rochat (à droite).
Et si on (se) racontait…
Ce mois de mars, le Centre professionnel du Nord vaudois (CPNV) à Sainte-Croix a accueilli deux étudiantes en psychologie de l’Université de Lausanne pour leur permettre de faire une « pratique de terrain » dans une classe de préapprentis de mécanique. Ces derniers se sont prêtés volontiers aux diverses activités proposées autour du thème de la transition, thème qui les touche de près, puisque non seulement ils sont à l’âge de transition par excellence, mais ils se trouvent aussi dans une phase de leur vie où le choix des études, des stages ou du travail orienteront leur avenir professionnel encore incertain.
Les transitions, la nécessité de s’adapter, de trouver des ressources en soi ou auprès des autres, ces jeunes en sont des experts car pour la plupart, ils ont dû quitter leur pays et leur famille pour se donner la chance de se construire à Sainte-Croix un métier, des amitiés et un avenir.
Ce sont donc quatre séances dans la classe « SP-P1 » de M. Martinez qui ont été allouées à ces étudiantes pour pouvoir mettre en pratique les concepts étudiés dans la classe de Mme Muller Mirza, Maître d’Enseignement et de Recherche à l’UniL, à travers diverses activités dont celle de la construction d’un récit. L’une d’elle nous explique :
« Nous leur avons demandé d’inventer une histoire en respectant le schéma narratif simplifié, avec une situation initiale, une péripétie et une résolution. Par diverses activités, nous les avons amenés à réfléchir sur ces moments dans la vie où nous sommes en déséquilibre, ou nous ne savons plus vraiment dans quel sens nous allons, où les épreuves surgissent. L’idée qui nous tenait à cœur était qu’ils se rendent compte quelles ont été les ressources cognitives, sociales ou physiques qu’ils ont mobilisées pour traverser leurs difficultés. Nous avons échangé nos différentes manières d’aborder et de résoudre des problèmes. Nous avons vécu des moments forts autour de ces thèmes, souvent drôles et ce fut une source d’encouragement et de respect mutuel. »
Même écho de la part des élèves qui ont reçu à la fin leurs textes sous forme de recueil. Concernant le thème de la solitude dans l’épreuve, l’un dira à ses camarades : « c’est vrai qu’on n’est pas tout seul, on peut aussi compter sur d’autres personnes dans la vie ». Après la lecture d’un texte sur la résilience, un autre s’exclamera : « ce texte est trop puissant ! », et à la dernière séance, un autre dira : « j’ai vraiment aimé faire ça, je n’avais pas envie de terminer l’histoire, je voulais continuer avec d’autres péripéties, ou trouver encore une autre fin ». Une expérience à reproduire, selon le médiateur Claude Rochat.
Les étudiantes, très satisfaites et enrichies de l’expérience, avec l’accord des participants, ont souhaité faire partager quelques-uns de ces textes dans cette édition. Une manière aussi de valoriser les élèves et leur propre travail à Sainte-Croix.
ajpr
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