Le 22 octobre dernier, l’une des équipes d’escrime du Cercle des Armes de Lausanne s’est hissée en ligue A, lors du 3e tournoi de la saison des Championnats suisse élite. Membre de cette équipe, Alexandre Broulis, 20 ans, performe également en individuel.
Pour le Cercle des Armes de Lausanne, l’enjeu était de taille le dimanche 22 octobre passé à Küssnacht (Schwytz). Plusieurs de ces équipes de ligue B visaient à retrouver une place en première ligue. L’une d’elles a atteint ce but dans la discipline épée au terme d’une journée de combats. « Le matin, ce sont les qualifications. On rencontre six adversaires et cela détermine le classement général. Puis vient la phase éliminatoire ; en équipe, on procède en relais et c’est la première équipe à 45 points », explique Alexandre Broulis qui a à cœur de partager sa passion pour son sport. Le jeune homme de vingt ans fait partie d’une des équipes du Cercle des Armes de Lausanne, composée de Diego Erbetta, Paul Rivera et Aurélien Degorce, avec lesquels il partageait le podium ce dimanche-là. Tous âgés de la vingtaine, les quatre jeunes s’entraînent dans les locaux du club lausannois à la Vaudoise Arena, au-dessus de la piscine olympique. Considérée comme l’une des plus modernes de Suisse, la salle d’escrime est homologuée pour accueillir des compétitions internationales. Elle reçoit d’ailleurs, chaque mercredi, l’équipe de Suisse basée à Berne qui vient profiter de ses 20 pistes d’entraînement et de ses infrastructures ultramodernes.
Ligue A
Pour l’équipe d’Alexandre Broulis, rejoindre la ligue A c’est passer un cran au-dessus dans le niveau de compétition. Et espérer, qui sait, représenter un jour la Suisse lors de la Coupe d’Europe des clubs... et la remporter, comme l’a fait la société d’escrime de Sion cette année.
Malgré la faible attention médiatique portée à la discipline, la Suisse est une nation qui performe en escrime, et plus particulièrement à l’épée. En 2018, elle a remporté, pour la première fois de son histoire, le titre de champion du monde par équipe. Le pays détient aussi de nombreuses médailles aux Jeux olympiques et aux championnats du monde.
De quoi faire rêver l’enfant de 9 ans qu’était Alexandre Broulis lorsqu’il découvre pour la première fois l’escrime, lors des Jeux olympiques de Londres en 2012 aux côtés de son père. « Il a vu que j’avais des étoiles dans les yeux. Je trouvais les escrimeurs élégants dans leur tenue, tout en blanc. C’est un sport qui paraît agressif mais qui est en fait très codifié et respectueux, tout en étant très explosif ». Ses parents l’inscrivent alors au club du Cercle des Armes de Lausanne dans lequel il s’entraîne depuis maintenant dix ans.
Gagner en expérience pour voir plus grand
Aujourd’hui étudiant en première année en HEC à l’université de Lausanne, Alexandre Broulis, toujours aussi passionné, se donne à fond pour l’escrime et participe à un maximum de compétitions. Le 21 octobre, il a atteint la 15e place au classement en individuel des Championnats suisse élite, ce qui lui a permis de participer à une étape de Coupe du monde à Berne en novembre. Réunissant les vingt premiers escrimeurs suisses au classement général, l’étape comptait pour la qualification aux Jeux olympiques de Paris 2024. Une belle victoire de pouvoir donc déjà y participer, mais confronté à des tireurs plus âgés et plus expérimentés, Alexandre Broulis n’a remporté qu’un seul match. « C’était vraiment difficile, mais c’est ce genre d’événements que je cherche car cela va me permettre d’acquérir un bagage. J’espère surtout parvenir à performer à ce niveau d’ici 2-3 ans », explique-t-il. Son rêve : faire un jour partie de l’équipe de Suisse et participer aux championnats d’Europe. « Et on peut toujours rêver d’olympisme », ajoute-t-il en souriant.
Combiner sport et études
En Suisse, rares sont les escrimeurs qui parviennent à vivre de leur sport. « Peu de représentativité dans les médias signifie peu de sponsoring et cela rend donc très difficile de ne faire que ça », explique Alexandre Broulis, en citant l’exemple du Biennois Marcel Fisher. Médaillé d’or aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004, celui-ci avait poursuivi sa carrière de médecin par la suite.
Alexandre Broulis se consacre donc à ses études en économie en parallèle à ses cinq entraînements hebdomadaires, pour un volume de huit à dix heures au total. « J’ai aussi la chance d’être soutenu par mes parents qui m’ont toujours encouragé et soutenu à 100 % dans ce sport », reconnaît Alexandre Broulis.
S’il n’y a pas effectué sa scolarité, en raison des activités politiques de son père, Pascal Broulis, qui ont impliqué le rapprochement de la famille à Lausanne, le cœur du jeune homme est à Sainte-Croix. Il y a passé la plupart de ses week-ends depuis son enfance, les vacances scolaires, et y vient encore régulièrement pour passer du temps avec sa famille et ses amis.
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