Dans la nuit de mercredi à jeudi derniers, sous un ciel dégagé et une lune scintillante, le Journal de Sainte-Croix et environs a eu le privilège de partir découvrir le travail de surveillance, de recensement et de gestion de la faune de nos montagnes, en présence d’Olivier Dick, garde-faune auxiliaire. Ce travail est fondamental pour la sauvegarde de notre environnement qui constitue aujourd’hui une valeur essentielle de notre patrimoine.
Au départ de Sainte-Croix en début de soirée, l’émotion est vive. Partir à l’inconnu dans les recoins les plus reculés de nos forêts pour remplir la mission essentielle à l’équilibre et à la sauvegarde de la faune locale est une expérience palpitante. Après quelques kilomètres de route, Olivier Dick installe son matériel : un projecteur, ses jumelles d’approche et se munit de toute son attention pour un parcours de près de cent kilomètres.
En effet, conduire un véhicule tout-terrain, un projecteur à la main, l’autre sur le volant, sur de petites routes, des chemins vicinaux et même des chemins cahoteux au cœur des pâturages, demande une attention de tous les instants. La tâche est d’autant plus ardue qu’elle s’effectue des heures durant, en solitaire, par des températures glaciales comme ce fut le cas lors de notre sortie. Ce travail est d’autant plus admirable que les gardes-faune œuvrent bénévolement, par passion et amour de la nature.
Mission : recensement des cerfs
La sortie de la semaine dernière avait pour objectif premier de recenser les cerfs en tentant d’entendre leurs brâmes. Cette activité s’exerce traditionnellement du Jeûne fédéral à fin octobre où le cerf est en période de rut. Ce cri fait partie de sa parade nuptiale. C’est elle qui fait la réputation du cerf, le plus grand cervidé de nos bois. Il résonne dans toute la forêt dès fin septembre. Il aura lieu plus tôt si l’automne est chaud, plus tard dans le cas contraire. Cette période est idéale pour l’observation des cerfs et biches car ils sont rassemblés dans des zones dégagées. Les cerfs sont aussi beaucoup moins craintifs, ils sont concentrés sur la quête amoureuse.
Malheureusement, ce soir-là, selon M. Dick, le froid mordant a retenu les bêtes en bordure de forêt, limitant leur activité. Nous n’avons donc pas eu le privilège d’entendre le puissant animal dans ses joutes de séduction.
Une activité prenante et exigeante
Observer les animaux sauvages, leur état de santé et leurs déplacements, leur assurer de bonnes conditions de vie nécessite l’engagement continu de nombreux gardes-chasse auxiliaires sur l’ensemble du territoire. Ils sont amenés à prendre des mesures contre les dérangements causés par les chiens errants ou certaines activités humaines. Ils sont chargés de contrôler tout spécialement les sites protégés et prévenir et dénoncer les infractions à la législation sur la chasse et sur la protection de la nature. Et leurs missions ne s’arrêtent pas là et ont lieu toute l’année, de jour comme de nuit, été comme hiver, en voiture, à pied, à peaux de phoque. Bref, un véritable sacerdoce.
Sur notre chemin, nous avons également pu constater la présence marquée du sanglier qui occasionne d’impressionnants dégâts dans les pâturages. Ceux-ci imposent aux gardes-faune un surplus de travail important pour la réfection des dégâts durant la belle saison.
Remerciements
Le Journal de Sainte-Croix et environs remercie M. Olivier Dick pour sa précieuse collaboration et ses explications sur un métier qui reste souvent mystérieux aux yeux du public. Notre gratitude va aussi au Service des forêts, de la faune et de la nature du canton de Vaud pour nous avoir autorisés à mener ce reportage.
Pas de cerfs mais bien du beau de sortie
Durant notre périple, nous avons eu l’enchantement de voir plus d’une quinzaine de renards, certains jouant sans même porter garde à notre présence. Les lièvres étaient également présents, démontrant des qualités de coureurs impressionnantes. Enfin, nous avons eu la joie d’admirer une dizaine de chevrettes paissant paisiblement tout en nous observant. Et, dernière surprise, un blaireau a fait furtivement son apparition. Ce furent des instants magiques.
Forêts de Sainte-Croix bien gardées
Sur le territoire de Sainte-Croix et environs, Olivier Dick travaille avec deux collègues gardes-faune : Denis Mayland et Jean-Claude Garin. à eux trois, ils arpentent nos monts pour rendre compte de la situation et des problèmes éventuels à leur hiérarchie qui prend ensuite les décisions qui s’imposent pour garantir la préservation de la faune et de son écosystème.
Les photos de Jean-Philippe Chavey sont extraites de son livre : « Cueillir la beauté ».
0