La musique balkanique, on croit la connaître parce qu’on en a écouté de nombreuses interprétations sur des sources bien différentes que ce soit sur un 33 tours, sur Mezzo ou sur YouTube. Rien ne vaut d’avoir la chance de participer à un concert et d’y apprécier les musiciens dans un lieu comme à l’église catholique ce dimanche dernier. La Guilde de la musique y organisait son dernier concert de la saison. Un nombreux public avait rejoint cette manifestation.
Felix Froschhammer laissa chanter son violon, le fit pleurer, vibrer et danser sur les rythmes de Sborenka ou La vstretil vas, qui sont des morceaux issus des traditions musicales bulgare et russe. Au violoncelle, Nico Prinz, natif de Lugano, ajouta les sons plus graves si proches de la voix humaine, quelquefois en accompagnement ou bien en premier instrument. Quant à Tashko Tasheff à la contrebasse il compléta la famille des instruments à cordes frottées ou pincées. Quelle surprise quand lors de la danse hongroise de Johannes Brahms, il changea le rythme par quelques pas de tango ! C’est lui qui, dans un humour savoureux, donna les commentaires à chaque occasion. On ne l’a pas compris jusqu’au fond de la salle, mais son parler provoqua un rire communicatif qui traversa toute l’assemblée.
Dans les instruments à cordes, il faut mentionner bien sûr la harpe, instrument très connu à Sainte-Croix. Asami Uemura est née à Fukuoka au Japon. Elle amena dans le concert ce velouté inégalable que confère la harpe aux diverses pièces de musique.
Le dernier instrument sans qui la musique balkanique ne serait rien, c’est l’accordéon. En Suisse, l’accordéon est très connu, il fait partie de notre folklore national. Sous les doigts d’Ivaylo Dimitrov, la fenêtre de ses possibilités s’ouvrit sur une infinité de sons, de rythmes et aussi de surprises. Né à Ruse en Bulgarie, Ivaylo Dimitrov joue de l’accordéon depuis sa plus tendre enfance. À six ans déjà, il se passionnait pour le folklore bulgare.
La prestation du groupe Tri i Dve serait incomplète si on ne mentionnait pas le chant où excella le duo de Tashko Tasheff et Felix Froschhammer. Tantôt nostalgique et triste et soudain joyeuse et endiablée la musique balkanique nous surprendra toujours.
Le groupe Tri i Dve occupa non seulement la scène mais se plut à s’asseoir dans la salle ou à se promener dans la travée centrale.
Les concerts de la Guilde laisseront dans la mémoire des musiciens le souvenir d’une salle de très bonne acoustique mais aussi de moments partagés après les concerts avec chacune des trois familles d’accueil. Sans elles, ces rencontres ne seraient pas ce qu’elles sont. Une très bonne carte de visite de Sainte-Croix.
Rendez-vous donc pour la prochaine saison musicale.