
L’embarquement pour cette découverte des œuvres de Caroline Ferrara et Pierre-Bernard Despland a eu lieu le vendredi 28 avril dernier au Bunker.
Elle vient de Crans-près-Céligny ; il habite aux Replans. Elle utilise sans crainte la fusion au four ou le travail au chalumeau ; il manipule pinceaux, couteaux et bien d’autres instruments de création. Elle est artiste verrière et ses œuvres riment avec finesse et transparence ; il est artiste peintre et ses tableaux regorgent de luminosité et de matières. Ils se sont rencontrés lors du Montreux Art Gallery en 2016 et le hasard de la vie les a faits se retrouver au sein de la galerie de Sainte-Croix.
Artistes autodidactes au talent certain
Grande amatrice du monde minéral, qu’elle étudie avec plaisir dans différentes associations d’amateurs, Caroline Ferrara puise son inspiration dans ses émotions et dans sa relation avec la nature. Expérimentation incessante de divers matériaux et techniques, exploitation des propriétés des matériaux pour développer son art sont des aspects essentiels de son travail. Ses œuvres se présentent tout en finesse, épurées, avec une esthétique très minimaliste et marient avec beaucoup de bonheur le monde minéral de l’art verrier à des matériaux aussi divers que le fer, le bois et la pierre. Manipulant le verre à travers de nombreux et divers procédés, elle crée des pièces uniques défiant parfois les lois de la gravité. Ses créations étonnent, font rêver, interpellent et ne laissent en tout cas pas le visiteur indifférent.
Établi depuis quelques années dans notre commune, Pierre-Bernard Despland est un « jeune » artiste : homme de lettres dans sa jeunesse, il effectue un grand virage dans sa vie en s’établissant pendant de nombreuses années comme expert comptable. À l’aube de ses 50 ans, il ose une nouvelle fois faire basculer totalement son existence et se lance dans l’univers de la création artistique. Expérimenter, découvrir les matières, mélanger les pigments, les appliquer avec divers outils, manipuler les encres et les plâtres… ses facettes artistiques sont variées et il livre au public des œuvres qui, selon ses propres mots, lui permettent « d’aller voir derrière l’apparence ». Paysages imaginaires, à la frontière du figuratif, vallées, mers et brumes venues d’ailleurs se révèlent sur ses toiles, invitant le spectateur à participer à une excursion au cœur même de la matière.
Une fois de plus, Jenny-Anne Maeder nous prouve la justesse de son intuition artistique en osant la rencontre de deux artistes qui évoluent dans des domaines très distincts et dont les œuvres exposées entre les murs du Bunker, pourtant, trouvent à communiquer entre elles de belle manière, comme si leurs créateurs avaient collaboré durant leur réalisation.
De l’avis du public présent vendredi dernier lors du vernissage, une très belle exposition a ouvert ses portes à Sainte-Croix. Je partage cette opinion et ne peux que vous recommander d’aller rendre visite à la rue Centrale 10 et de vous laisser transporter dans les mondes imaginaires qui y sont révélés… d’autant plus que l’accueil y est toujours fort sympathique.
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