Cédric Roten va prendre la tête de l’École Technique-École des Métiers de Lausanne (ETML) au 1er janvier 2025. Le presque quinquagénaire, actif depuis 20 ans dans la formation professionnelle, quitte en conséquence ses fonctions politiques, à Sainte-Croix et au parlement cantonal.
L’annonce de la nomination par le Conseil d’État de Cédric Roten au poste de directeur de l’École Technique - École des Métiers de Lausanne (ETML) dès le 1er janvier 2025 a surpris tout le monde, jeudi dernier. L’intéressé tenait à laisser la primeur de l’information au gouvernement, seul un proche collaborateur avait été mis au courant de l’éventualité du départ du syndic, membre du PS entré à la Municipalité en 2011 et syndic depuis 2019. À 49 ans, il avait cependant déjà annoncé qu’il se retirerait à la fin de la législature.
De gauche à droite, les échos sont unanimes. Stéphanie Bassi, présidente du PS Sainte-Croix, Stéphane Champod, secrétaire municipal, Patrice Bez, chef de file du PLR local ainsi que Steve Benoit, président et chef de groupe UDC – Indépendants se réjouissent de ce nouveau défi professionnel qui attend Cédric Roten et lui souhaitent plein succès. « C’est une belle opportunité, et il a raison de la saisir, même si c’est un peu précipité », note Stéphanie Bassi.
Des regrets
Les regrets sont aussi au diapason : « Cela fait maintenant plus de onze ans que nous nous côtoyons et nous avons construit des liens privilégiés », évoque Stéphane Champod. Patrice Bez salue « le magnifique parcours de vie » de Cédric Roten, dit « apprécier son calme et sa gentillesse » mais regrette de perdre le titulaire de la syndicature : « Il n’avait pas un rôle facile en reprenant le poste après Franklin Thévenaz, mais il a su se mettre en place et poursuivre l’aventure. J’ai eu beaucoup de plaisir à le côtoyer au Conseil communal mais aussi lors d’évènements sur Sainte-Croix. Et j’aurai encore la chance de faire deux Conseils avec Cédric, comme président du Conseil communal ». De son côté, Stéphane Champod souligne « la manière très humaine de diriger la commune, en privilégiant le dialogue et le consensus, la capacité à mettre de l’huile dans les rouages et à soutenir ses collègues ».
Le secrétaire municipal rappelle que Cédric a toujours été très actif dans le soutien et le développement du RSBJ. Comme municipal, il a supervisé la construction de l’école des Métiers 3 et le développement des Trolls (garderie et UAPE).
D’autres appétits ?
Une élection complémentaire est agendée selon toute probabilité au 24 novembre 2024. Cédric Roten espère qu’un ou une socialiste soit élu. Il prône un certain équilibre, qui se traduit actuellement à l’exécutif de Sainte-Croix par deux élus de gauche et trois de droite. Ce qui permet de fédérer les énergies de tous les membres pour trouver des solutions portées par tout le monde. « J’ai eu beaucoup de plaisir à travailler avec mes collègues dans cette configuration ». Il estime aussi que la personne qui entrera à l’exécutif à la faveur de l’élection du 24 novembre aura le temps de se faire une place avant les prochaines échéances communales.
« C’était si soudain », réagit Stéphanie Bassi. Le PS se préparait pour 2026, mais l’échéance arrive beaucoup plus vite que prévu, avec un dépôt des listes agendé probablement au lundi 14 octobre. La formation va se réunir dans la semaine en assemblée extraordinaire et désigner un.e candidat.e.
Le siège socialiste qui se libère va-t-il aiguiser l’appétit des autres partis ? Steve Benoit déclare : « À ce stade et vu l’annonce récente de la démission de notre syndic, notre groupe ne s’est pas encore rassemblé. La question reste donc ouverte ». « Ce n’est pas exclu », laisse entendre de son côté Patrice Bez. « Nous allons discuter entre nous et ensuite avec les différents partis si besoin ».
La syndicature est également à repourvoir. « Nous verrons après l’élection complémentaire », avise Stéphanie Bassi. « Le PLR pourrait présenter une personne pour la place de syndic, mais à ce jour, ça n’engage que moi, je vais regarder avec notre section », avance Patrice Bez. «Notre Municipalité doit déjà retrouver son effectif complet, avant de discuter “syndicature” », avise Steve Benoit. Il souligne que Cédric Roten « a fait un très bon travail en mettant notre commune et notre région en avant, à chaque fois que c’était possible. Pour ma part, je souhaite que la syndicature soit assurée par une personne compétente, qui saura promouvoir et protéger notre région et qui sera en mesure de relever les défis économiques futurs qui nous attendent ».
Avec la démission de Cédric Roten du Grand Conseil, le Balcon du Jura perd encore un député – après le départ de Yvan Pahud pour le Conseil national. Le socialiste était entré au parlement cantonal en 2022, mais ses fonctions ne sont pas compatibles avec un mandat politique. Il sera remplacé par Stéphane Balet, d’Yverdon. Jean-Franco Paillard est désormais le seul représentant des communes du Balcon du Jura au Grand Conseil.
Le vice-président du comité de l’ADNV se retire également de cette fonction. « Nous allons perdre une personne de qualité, cela va engendrer une réorganisation au sein du Comité exécutif », réagit Stéphane Costantini, président de l’ADNV.
Malgré le retrait d’un certain nombre de représentations de la commune au sein de différents organes, Cédric Roten côtoiera encore les Sainte-Crix. « J’ai prévu de penduler. Mon cœur est à Sainte-Croix ».
0