À quelques semaines de son concert attendu au Mad Mountain Festival de Sainte-Croix, la chanteuse suisse Veronica Fusaro nous a accordé une interview en visioconférence. Entre souvenirs de grandes scènes, confidences sur l’écriture et avant-goût de son prochain album, l’artiste se livre avec une sincérité désarmante, naviguant entre douceur et intensité intérieure.
Une voix reconnaissable entre mille : chaude, un brin écorchée, à la croisée de la soul, de la pop et d’une tension rock assumée. Lorsqu’on demande à Veronica Fusaro comment s’est forgée son identité musicale, elle sourit : « Mon père écoutait Vasco Rossi, de la chanson populaire italienne un peu rock. Ma mère faisait tourner les grands hits à la radio, Beyoncé, Michael Jackson… Et puis j’ai découvert Amy Winehouse. » Une révélation pour la Suissesse-Italienne qui sera la tête d’affiche de la deuxième édition de Mad Mountain Festival à Sainte-Croix, le 23 août. De ce mélange éclectique naît une voix singulière, ample et sincère, une voix qui n’imite pas, mais qui s’approprie et transforme.
À côté de la scène, l’écriture joue un rôle tout aussi essentiel. Écrire, pour elle, c’est vital. « Je suis très égoïste, j’écris d’abord pour moi. Ça me soutient, ça peint les couleurs de ma vie. Mais quand je reçois un retour du public… c’est un cadeau. Une chance inouïe. »
Depuis son premier EP autoproduit à l’âge de 18 ans, Veronica avance avec discrétion, mais une détermination sans faille. Et surtout, une intensité scénique saluée par les plus grands festivals : Glastonbury, Montreux Jazz, The Great Escape à Brighton, Reeperbahn, Blue Balls Festival à Lucerne…
La passion de la scène
Mais l’un des moments les plus marquants de sa carrière demeure sa première partie de Mark Knopfler, jouée devant 13’000 spectateurs à l’amphithéâtre de Nice. « C’était complet, à guichets fermés. Un soir d’été, le soleil se couchait, tout était doré… Et Mark Knopfler, d’une simplicité incroyable, m’a félicitée. Il a dit que c’était important que des jeunes artistes comme moi puissent vivre ce genre d’expérience. »
Sur scène, Veronica se sent chez elle. L’adrénaline, l’imprévu technique, le public, tout contribue à ce lâcher-prise vibrant qui fait la magie du live. « C’est grisant et intimidant à la fois. Le temps passe à une vitesse folle lorsque je suis sur scène. » Mais elle aime aussi les formats plus intimistes comme celui de Mad Mountain, où l’on peut « regarder les gens dans les yeux, parler de ses chansons, créer une vraie interaction, un échange avec le public. »
Et l’avenir ? Il s’annonce audacieux. Son deuxième album, intitulé Looking for Connection, sortira le 24 octobre 2025. Un virage plus rock, comme un retour à ses racines, nourri de la maturité acquise sur les routes et les scènes du monde : « C’est un album qui parle de notre besoin de lien, de connexions dans un monde hyperconnecté tant sur le plan humain que technologique. » En tant qu’artiste indépendante, elle revendique sa liberté de création. « Ça commence toujours avec moi, mes pensées, ma guitare. Et ensuite, je choisis avec qui j’ai envie de développer ces morceaux. »
Ses chansons, elle les pense aussi pour la scène. En ce moment, elle aime particulièrement chanter Slot Machine, un titre qu’elle fredonne souvent, même en dehors des concerts. « Elle me trotte dans la tête… ça me donne envie de tout envoyer valser ! » (rires)
Le rendez-vous est pris : Veronica Fusaro vous attend le 23 août à Sainte-Croix, sur le Balcon du Jura, pour un concert à fleur de peau. « Let’s get together, let’s tear down the Röstigraben. »
C. Alkabes