La station d’épuration de la Villette donne de sérieux signes de vieillissement et d’obsolescence. Sa modernisation fera l’objet d’une demande de crédit d’études lors des prochaines séances des Conseils communaux de Sainte-Croix et Bullet. Le mandataire a été trouvé.
Mises en service en 1972, les installations de la station d’épuration de la Villette « sont en partie vieillissantes et pour certaines en fin de vie », écrivent les Municipalités de Sainte-Croix et de Bullet dans un préavis conjoint qui sollicite un crédit d’études de 1,875 million de francs, respectivement 225’000 francs, pour sa modernisation complète. Dimensionnée pour la population et l’industrie de l’époque, toutes deux plus importantes qu’aujourd’hui, ses capacités restent suffisantes pour traiter les eaux de Sainte-Croix et de Bullet, en tenant compte du fait que les réseaux sont en majorité en système unitaire, ce qui induit des débits très élevés en cas d’orage.
Le traitement des eaux usées respecte « la plupart du temps » les normes appliquées à cette génération d’installations, expose Grégoire Wyss, chef des services techniques à la commune de Sainte-Croix. Sauf en cas d’orage où de grandes concentrations de matières en suspension arrivent alors dans la rivière.
Bassin d’eau pluviale
Le chef du service technique rappelle qu’en 2016, la Commune avait mandaté un bureau spécialisé pour étudier une planification des coûts de maintenance et d’entretien des installations, et cibler les gros investissements à prévoir. Les investigations ont révélé que les bétons des bassins étaient très dégradés, avec des fers à nu, et qu’ils ne pourraient pas être sauvés. En outre, les mesures de contrôle, de commande et de régulation ainsi que les processus électro-mécaniques ont été analysés et leur obsolescence s’est vérifiée.
Les variantes étudiées se basent sur un dimensionnement pour 9’000 équivalents habitants. Le débit d’eaux usées admis en entrée des installations est de 300 m3 par heure. Un bassin d’eaux pluviales d’une capacité de 500 m3 permettra de retenir le surplus d’eau en cas d’orage et de la traiter quand les débits auront baissé, explique en substance Grégoire Wyss.
Les installations de la filière « eau » et de la filière « boue » seront modernisées, tout en étant maintenues sur la parcelle existante «avec pour avantage une meilleure intégration paysagère, une plus grande compacité et une meilleure ergonomie d’exploitation», souligne le chef du service technique.
En très résumé, le schéma de l’avant-projet prévoit qu’à leur arrivée à la STEP, les eaux passent par un dégrilleur-désableur avant de filer par gravité vers un décanteur primaire. Leur chemin se poursuit dans un bassin dit biologique, à aération forcée, où des micro-organismes se nourrissent de la pollution qu’ils rencontrent. L’eau gagne ensuite un second bassin de décantation. À sa sortie, un filtre rotatif retient les matières en suspension qui pourraient encore s’y trouver.
La filière « boue » garde presque les mêmes schémas de traitement classiques que jusqu’ici, soit séparation des boues fraîches de l’eau, tamisage des boues primaires (nouveau), épaississement des boues mixtes et digestion avec production de méthane. Les boues digérées sont ensuite déshydratatées, évacuées et incinérées. « Nous allons continuer à produire du biogaz », précise Grégoire Wyss. Deux voies sont envisagées, soit poursuivre la production d’énergie (couplage chaleur-force) soit injecter du gaz purifié dans le réseau de gaz naturel de la commune.
Un appel d’offres a été lancé sur les marchés publics pour réaliser l’ensemble des prestations. Ce qui a induit le groupement de nombreux métiers d’ingéniérie pour mener à bien l’étude, le projet d’exécution et le suivi du chantier jusqu’à la mise en service. Les Municipalités ont déjà fait leur choix parmi les quatre offres reçues de grands bureaux spécialisés. La balle est maintenant dans le camp des organes délibérants des deux communes.
Cédric Roten, syndic de Sainte-Croix, ne le cache pas, la modernisation de la STEP représente « une grosse dépense qui doit être couverte par les taxes d’épuration ». L’investissement articulé à ce stade est de l’ordre de 13,5 millions de francs.
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