Une valse de réservations-annulations a plombé les activités d’hôtellerie et de restauration du Balcon du Jura pendant les fêtes. Isolement et quarantaine ont retenu les touristes et les locaux. Coup de sonde dans une dizaine d’établissements.
Du Grand-Hôtel des Rasses à la Tanière en passant par la Grand’Borne, de l’Hôtel de France à la Pizzeria du Centre, deux mots caractérisent essentiellement la période des Fêtes qui vient de se terminer : annulations et désistements, le plus souvent en dernière minute. La Saint-Sylvestre et le Petit-Nouvel-An, moments festifs attendus, ont le plus souvent été frappés du même mal.
« C’est compliqué cette année, confie Patrice Bez, directeur du Grand-Hôtel des Rasses, nous nous en sommes pas trop mal sortis début décembre, mais depuis deux semaines, c’est le yoyo des réservations-annulations. Du 24 au 29 décembre, nous avons connu une baisse assez importante, liée à des désistements de personnes non vaccinées, cas contact ou malades. » Si les festivités de la Saint-Sylvestre ont accueilli une centaine de personnes, samedi dernier la fréquentation attendue a fait faux bond au Petit-Nouvel-An.
Chute de moitié
« La semaine dernière, nous étions complets au niveau des réservations pour samedi soir », évoque Éliane Divorne. Des 28 inscrits, neuf sont effectivement venus pour le Petit-Nouvel-An à la Tanière. Au Café12, la fréquentation a chuté de moitié par rapport aux réservations pour cette même date : 37 inscrits, 18 présents. Des absents également lors de la soirée privée de la Saint-Sylvestre, planifiée en octobre déjà : au moment du test PCR exigé, sept personnes sur 25 étaient positives. Conséquence : autant de convives en moins.
Christian Weiler, directeur de la Grand’Borne, abonde : « nous avons connu annulation sur annulation. Notamment par des institutions qui venaient en vacances, et dont le personnel, affecté et diminué par la pandémie, ne peut pas envisager de séjour avec un groupe. Des fêtes d’entreprise et d’anniversaires ont aussi été supprimées. Il cite une exception : le 31 décembre, les participants inscrits – à l’exception de quatre personnes – ont tous passé l’autotest effectué sur place aux frais de l’exploitant.
Janvier aussi touché
« Nous sommes rentrés de nos vacances annuelles afin d’ouvrir pour la Saint-Sylvestre, mais nous avons eu peu de monde, en raison d’annulations de dernière minute », relève Marina Capacini, directrice de l’Hôtel de France. Et contrairement aux autres années, le restaurant n’a pas accueilli de « classes » au Petit-Nouvel-An. Les personnes sans certificat et celles concernées par des mesures sanitaires ont fait pencher la balance vers une annulation. Et pour janvier, les groupes d’adeptes de randonnée en raquettes ont aussi tendance à se désister. Patrice Bez constate de son côté 20 à 25 % de réservations en moins pour janvier par rapport à l’année dernière.
Sur les pistes, neige et soleil ont amené la clientèle tant aux Avattes qu’aux Cluds, relèvent respectivement Myriam Afonso et Olivier Chablaix. La deuxième semaine était « un peu morte », selon Myriam Afonso. Olivier Chablaix l’a trouvée « calme ». Sauf pour le Petit-Nouvel-An, où le restaurant a fait entre 80 et 90 couverts tant à midi que le soir, surtout des groupes qui pratiquent la raquette et le ski de randonnée. Aux Petites-Roches, en revanche, Cristina Gonçalves a vite fait le tour : un peu de touristes et quelques habitués venus de la plaine. Au Petit-Nouvel-An, elle n’a accueilli qu’une « classe », fidèle depuis dix ans, mais avec un effectif de 15 personnes au lieu des 25 annoncées.
Difficultés économiques
En ville, les restaurants n’ont pas bénéficié d’une fréquentation accrue pendant les vacances. Au Café de la Gare, Ratchanok Saenkam déplore une clientèle très clairsemée, imputable à la COVID. « Mais le restaurant reste ouvert. Je suis toute seule et je veux tenir. »
Des hôtels sont fermés dans les Alpes en raison du nombre de collaborateurs en quarantaine ou malades. Le Balcon du Jura déplore des situations isolées. « Nous avons dû fermer 10 jours en raison d’un cas dans notre staff », évoque Christian Weiler. « Notre responsable technique a passé dix jours à l’hôpital en décembre », cite Patrice Bez.
Les restaurateurs, qui se sont chaque fois adaptés pour respecter les exigences sanitaires, voient leur situation économique se dégrader encore. « Si nous n’avions pas une Fondation derrière nous, le restaurant serait déjà fermé », confie Christian Weiler. La direction a pris l’option de n’ouvrir que trois week-ends par mois, mais avec une formule étoffée, soirée à thème et/ou karaoké. De son côté, la Pizzeria Le Centre a changé de mains, reprise par Amelle Bernoussi, secondée par son père et par trois anciennes collaboratrices qui conservent leur poste, dont la pizzaïola.
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