Sans leurs concerts annuels et participations à d’autres manifestations, nous avons peu l’occasion de nous intéresser aux sociétés de musique locales. Comme de nombreux autres secteurs, elles souffrent en silence de la pandémie et sont en « stand-by » depuis des mois. Le point avec la société d’accordéonistes L’Anémone et la fanfare La Montagnarde de Bullet.
Ces deux sociétés ont un point commun, leur dernière prestation publique remonte au comptoir de Sainte-Croix, il y a presque une année. Pour l’Anémone, cette date marque le début de la grande pause qui n’a pas connu de répit. Quant aux souffleurs bullatons, ils ont repris les répétitions au mois de juin 2020, enthousiastes à l’idée de pouvoir organiser la soirée en novembre et participer, entre autres, au jubilé du Boxon. Des ambitions anéanties au fur et à mesure de l’évolution de la pandémie et des mesures sanitaires à respecter. La Montagnarde a stoppé complètement ses répétitions depuis le mois d’octobre. Elle devait également participer à la Fête Fédérale de musique à Interlaken au mois de mai 2021, cette dernière a été annulée et ne sera pas organisée avant 2026 pour ne pas perturber la rotation entre les cantons.
Salaires à honorer
Du côté financier, pas de produits, mais des charges à payer pour la Montagnarde qui souhaite avant tout garder son directeur et sa sous-directrice. Ces derniers « ne peuvent pas prétendre au chômage partiel, il nous est alors apparu normal de les soutenir », relève la présidente Karen Mermod. Pour pallier le manque de revenus lié aux soirées/concerts annuels, l’Office fédéral de la culture, par le biais de l’Association Suisse des Musiques, a décidé de soutenir ses membres en octroyant des indemnités pour pertes financières. Une demande a été déposée par la fanfare, mais les indemnités ont d’abord été versées aux sociétés qui ont dû annuler leurs manifestations au printemps 2020, pour celles qui devaient se tenir dès la deuxième vague, rien n’a encore été reçu.
Effectif limite pour les accordéonistes
Pour l’Anémone, la problématique de payer un directeur est antérieur à la pandémie. Leur effectif de membres actifs, 8 membres et 4 élèves, ne leur permet plus d’organiser une soirée rentable. « L’organisation d’une soirée nécessite beaucoup de ressources, pas seulement au niveau musical mais aussi la mise en place et le rangement de la salle, la buvette, la partie administrative et la préparation de la tombola », confie Juanita Amaudruz, secrétaire de la société. Elle ajoute encore que « nos revenus proviennent essentiellement des membres passifs et de la tombola, sans soirée il n’y a pour ainsi dire plus de revenus ». Dans ces conditions, il ne leur a pas été possible de renouveler le contrat avec leur directeur. Bien que quelques nouveaux musiciens aient commencé l’instrument avant l’arrêt COVID, ce qui laisse la présidente Janique Ferrari assez confiante pour l’avenir, il faudra encore voir les conséquences de cette pause qui s’éternise sur la motivation des membres à reprendre le chemin des répétitions. Pour l’heure, quand la situation sanitaire le permettra, quelques petits concerts pourraient avoir lieu dans les EMS et chalets d’alpage.
Porte ouverte pour de nouveaux membres
Que ce soit l’une ou l’autre des sociétés, elles sont toujours ouvertes à accueillir toutes personnes motivées qui souhaiteraient intégrer leurs rangs. La Montagnarde peut compter sur la formation dispensée par l’école de musique et à l’Anémone c’est la présidente qui occupe également la fonction de formatrice.