Une cinquantaine de personnes ont répondu à l’appel de la commission de promotion économique et de la Municipalité de Sainte-Croix, qui invitaient à un débat d’idées pour faire perdurer, animer et développer les commerces du centre.
Les commerçants et commerçantes des rues du centre ville et de la Charmille, ainsi que des places du Marché et du Pont étaient quasi tous présents ou représentés lundi soir à une séance organisée par la Commission de promotion économique et la Municipalité de Sainte-Croix, en collaboration avec la Société Industrielle et Commerciale (SIC). Tous et toutes partageaient le constat de Joachim Junod, président de la SIC : « depuis la pandémie de COVID, la situation des détaillants et des petits commerçants est devenue plus difficile». Et avec le déplacement du Denner et de la pharmacie Touré de la rue Centrale vers le quartier de la gare, ainsi que la fermeture de quelques petites enseignes, sans oublier la cessation d’activité de la boulangerie tea-room Taillaule, la rue où les petits magasins s’échelonnaient compte désormais huit vitrines vides. Et c’est pour contrer cette désaffection, mais aussi animer et développer les rues du centre, que les commerçants étaient invités à réfléchir ensemble.
Sens unique
« Nous devons mener cette réflexion, et il est primordial que vous, les acteurs concernés, puissiez exprimer vos besoins. Nous pouvons créer des conditions cadre, prendre des mesures, mais ce sera avec votre appui », a évoqué en substance Yvan Pahud.
La discussion a été animée. Les commerçants se sont préoccupés d’un bon accès à leur magasin et de sa visibilité. Plusieurs ont dénoncé une circulation trop dense, trop bruyante, voire dangereuse, en particulier à la rue Neuve. Autre écueil : la difficulté pour certains clients de se garer sur des places de parc latérales. Un stationnement en épi serait beaucoup plus favorable, ainsi que la mise en sens unique de certaines artères, afin de rééquilibrer la circulation, ont plaidé plusieurs personnes qui demandaient aussi l’instauration d’un 30 km/h. Car si la clientèle purement locale fait ses courses à pied, attirer des clients extérieurs est nécessaire à la viabilité de la plupart des commerces. Faute de pouvoir se garer à proximité, les gens commandent sur internet, a-t-il été relevé.
Au niveau du développement, il a été question de dynamiser le marché du samedi, voire de l’étendre au début de la rue Centrale. Plusieurs scénarios ont été échafaudés pour l’emplacement libéré par Denner, dont une halle où les producteurs locaux viendraient proposer leur marchandise, ou un véritable magasin comme La Ferme, à Yverdon, ou encore une activité de loisirs en intérieur pour les enfants, offre qui n’existe pas à Sainte-Croix. Une petite place de jeux, qui fait défaut dans le centre, a aussi été évoquée.
Faire des tests
Pour l’ambiance, des apéros-concerts ont été suggérés. De petites choses, comme la présence de drapeaux – la commune a été remerciée pour cela – et la remise en eau des fontaines, seraient attractives. Et afin de redonner vie aux vitrines vides, il a aussi été suggéré que l’association Artemisia puisse les utiliser pour exposer les créations artistiques de ses membres.
Yvan Pahud a bien entendu les intervenants, mais il a aussi prévenu que le souhait de davantage de places de parc était contradictoire à la volonté d’aménagements urbains. Il a suggéré qu’il serait possible de procéder à des tests. L’architecte Olivier Troyon a imaginé de s’inspirer des exemples des villes d’Estavayer-le-Lac ou d’Orbe, qui disposent de parkings longue durée en périphérie et de places au temps limité au centre. Plusieurs intervenants ont suggéré de cibler les réflexions rue par rue, « plutôt que de partir dans tous les sens ».
À l’issue de la séance, treize personnes se sont annoncées pour participer à des commissions thématiques qui seront chargées d’aller plus en avant dans la démarche. Dans un premier temps, trois axes sont envisagés : immobilier, animation et aménagements routiers et urbains.
« Des propositions qui seront affinées lors de la première séance de travail », précise Hélène Mazerolle, directrice du Technopôle et chargée de promotion économique. Joachim Junod espère que des améliorations se mettront en place « dans des temps humainement satisfaisants».
C. Dubois

