
© Photo : P. Leuba
L’orage, qui a sévi mercredi dernier vers 03h du matin, a été localement très violent. Ainsi dans la forêt entre les Granges-Jaccard et Vers-chez-Henri, au lieu-dit « La Caïffenaz », plusieurs arbres centenaires ont été cassés par ce qui semble bien avoir été une mini-tornade.
Contrairement à l’ouragan Lothar qui avait soufflé de façon soutenue durant plusieurs heures, déracinant et arrachant ce qui se trouvait sur son passage, le phénomène qui s’est produit la semaine dernière n’a probablement duré qu’une dizaine de minutes, mais il a surpris par son intensité. Les forestiers présents au lendemain de l’évènement assurent qu’ils n’avaient jamais vu, auparavant, ce genre de dégâts. Dans un couloir d’une trentaine de mètres de large, partant du Corbet en direction de Vers-chez-Henri, plusieurs sapins et épicéas, âgés de 250 à 300 ans environ, ont littéralement été écimés à quelques mètres du sol. Le garde-forestier, Benoit Margot, estime qu’il a fallu des rafales de vent de 150 à 200 km/h pour casser ainsi des arbres qui ne présentaient ni faiblesse, ni maladie. L’une des cimes a même été projetée par la force des vents à une cinquantaine de mètres de son tronc.
Bien qu’il soit difficile de se prononcer sans avoir vu les lieux, Marianne Giroud-Gaillard, prévisionniste à MétéoSuisse, avance qu’il pourrait s’agir d’une mini-tornade, avec des bourrasques de vent verticales, très violentes et extrêmement localisées. En effet, les relevés effectués cette nuit-là, par exemple à La Frétaz, n’ont enregistré des vents qu’à 72 km/h, tandis qu’ils ont été mesurés à près de 120 km/h du côté de Bière. Toujours selon MétéoSuisse, le ciel a été particulièrement illuminé durant les quelque deux heures qu’a duré l’orage. À L’Auberson, on a relevé huit éclairs proches (situés dans un rayon de 3 km) et 403 éclairs lointains (entre 3 et 30 km), alors qu’un orage « normal » génère une moyenne de 200 éclairs lointains ! Une nuit un peu spéciale donc, doublée d’un phénomène météo très rare dans nos contrées. Mais grâce au travail des forestiers, tout est désormais rentré dans l’ordre dans ce coin de forêt dit « des centenaires ». Il ne subsistera rien de cette mini-tornade, hormis le fait que deux plaques dédiées à des citoyens de la commune à l’occasion de leur centième anniversaire ont dû être « relogées », leurs majestueux supports n’ayant pas résisté cette nuit-là à la force des éléments !
Texte et photos : P. Leuba
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