La Croix du Cochet a été descendue pour être rénovée à l’atelier, puis elle a disparu. À partir des nombreux indices de la scène de crime : un cheveu, une trace de pas, une empreinte digitale, un bloc-notes et bien d’autres, chaque visiteur pouvait mener l’enquête.
Les élèves des classes de sciences principalement et leurs enseignants ont préparé pendant plusieurs mois tous les éléments qui ont fait de cette exposition interactive un grand succès : « Ce fut une réussite à tous les niveaux ! » déclare Elena Court, l’initiatrice du projet. C’est d’abord les écoliers, durant les heures de classe qui, accompagnés de leurs professeurs, ont pu tenter de résoudre l’énigme. Dès 17 heures, toute la population était invitée à participer. Une intrigue bien pensée, dont le point de départ était l’un des symboles de notre région. Au total plus de deux cents visiteurs se sont prêtés au jeu, encouragés par l’enthousiasme des élèves participants.
Un dénouement digne d’une série policière
Tout commence à l’aula du collège de la Gare. L’un des professeur de sciences nous accueille et nous invite à nous munir d’un livret et d’un crayon, puis nous guide vers l’angle de la salle pour y visionner un film (également réalisé par les élèves des classes informatiques). On y découvre un monsieur à la barbe blanche étendu sans connaissance sur le sol. Les différents indices repérés dans l’atelier ont déjà été numérotés. En fond sonore, un perroquet siffle la mélodie de « qui a volé l’orange du marchand », devenue pour l’occasion « qui a volé la croix de Sainte-Croix ». Le narrateur nous informe sur les récits de deux témoins, l’un aurait aperçu un nuage de fumée, l’autre une voiture noire. Notre enquête continue du côté de la scène de crime reconstituée, délimitée par les scellés. L’agent en faction nous présente les différents indices et nous renvoie vers le premier atelier où les élèves ont endossé le rôle d’experts de la police scientifique. Pour la démonstration d’extraction d’ADN, il nous est demandé de cracher dans un tube. Avec l’ajout de savon, d’eau salée et d’alcool, les jeunes scientifiques en ressortent notre ADN, que nous pouvons même emporter. Nous apprenons alors que l’ADN du cheveu retrouvé correspond à une personne de sexe masculin. Les experts suivants nous démontrent que l’on peut produire du courant électrique et allumer une diode au moyen d’un citron ou d’une pomme de terre.
Nous suivons ensuite les flèches directionnelles au sol qui nous emmènent dans la cour. Derrière des fioles colorées desquelles s’échappe de la fumée, les jeunes manipulent des produits et créent des réactions chimiques impressionnantes. Une nouvelle expérience nous révèle que le suspect devait avoir du permanganate de potassium sous les chaussures, puisque ce produit chimique réagit au contact de l’eau oxygénée (répandue sur le sol de la scène de crime) en produisant un nuage de fumée. Notre investigation se poursuit dans la salle de gym où des microscopes sont disposés ça et là. Il est très intéressant d’y jeter un œil pour comparer les différents sangs, humains, d’oiseaux, de batraciens, etc. Plus loin, les scientifiques en herbe nous informent au sujet des méthodes de prélèvement d’empreintes digitales ; encore un souvenir à emporter.
Il est temps de découvrir ce qu’a révélé le papier blanc retrouvé dans l’atelier : un message écrit à l’encre invisible. En le plaçant au-dessus d’une source de chaleur, comme la flamme d’une bougie, les lettres apparaissent et nous indiquent que le suspect s’est rendu au col des Étroits. Quatre voitures noires y sont garées, contenant chacune un stylo. Les quatre conducteurs deviennent suspects. Les jeunes scientifiques nous expliquent l’utilité de la chromatographie, une technique de séparation des substances chimiques. L’expérience est simple, il suffit de faire tremper le bloc-notes sur lequel a été écrit l’adresse de l’atelier, dans de l’alcool, et de comparer le résultat aux stylos analysés de la même manière. Deux seulement correspondent, ainsi deux suspects peuvent être éliminés. Il reste un jeune homme et une demoiselle, dès lors l’ADN du cheveu nous permet d’éliminer la jeune fille. Après environ une heure d’investigation, les preuves nous ont permis d’identifier le coupable.
Il reste à vérifier notre résultat en regardant un second film au foyer de la salle communale. Nous y découvrons de belles images prises au sommet du Cochet, au moyen d’un drone, et constatons avec soulagement, que la croix a bien repris sa place !
Un scénario aux multiples rebondissements qui nous a entraînés dans une aventure originale en plein cœur de notre village. Une façon amusante et ludique de découvrir les sciences tout en interagissant de façon très agréable avec les jeunes.
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