«Une expo vachement sympa !»

Mythique Limousine. © J. A. Petronio

Tels sont les mots judicieusement choisis par Jenny-Anne Maeder pour qualifier l’ensemble des œuvres de Cécile Dauriac-Vuibert et DeLaPerouze, présents à la galerie Le Bunker du 18 mars au 9 avril  2017.

C’est sur le thème bovin que les deux artistes ont allié leur talent, la peinture figurative pour l’une, la sculpture hyperréaliste pour l’autre, et leur façon d’exprimer la nature avec humour et légèreté. Mais que l’on ne s’y trompe pas, à travers les yeux si caractéristiques de douceur des vaches de Madame Dauriac-Vuibert ou les vives couleurs en peinture jetée qu’arborent les spécimens en brique de lait de DeLaPerouze se cache un message d’actualité que le député Hugues Gander, nous honorant de sa belle éloquence durant le vernissage, nous rappelle la situation écologique, économique et sociale de l’agriculture et de la production laitière en Suisse : « Depuis une dizaine d’années, la consommation de lait par habitant a drastiquement diminué et la détresse des paysans face à son prix est toujours aussi importante. »

C’est donc un véritable hommage rendu à cet animal faisant partie intégrante de notre culture helvétique ainsi qu’une dénonciation des dommages que nous lui causons en lui retirant ses défenses par l’écornage et en le diminuant en simple produit de consommation intensivement exploité.

La « Tétra-vache »

DelaPerouze, originaire de Granges, Fribourg, s’est forgé une solide réputation dans le domaine du Design sur Harley Davidson et casques de champions au début de sa carrière artistique. S’inspirant de la brique de lait alias « Tétra-vache », il a fait de la vache son « cheval de bataille » depuis une dizaine d’années. Ses expositions se multiplient dans de nombreux pays tels que l’Allemagne, la France mais également en Inde, aux États-Unis et en Chine. Cet artiste audacieux et iconoclaste est notamment le créateur de la plus grande représentation en trompe-l’œil au monde, ornant la façade de l’Hôtel Les Nations à Genève, de la montée en alpage « La Poya ». Il a également réalisé la fresque du Collège de la Poste à Sainte-Croix, mandaté par Monsieur Gander.

DeLaPerouze n’a de cesse de constamment innover et c’est de là qu’est né le fabuleux parc de sculptures à Lausanne, élaboré en dix-huit stations, une pour chaque page du livre « Légende d’Automne » écrit par son épouse, également artiste. L’idée étant de rendre accessible l’art aux aveugles, ces derniers peuvent lire les pages en braille et toucher l’œuvre y attachée. Riche de cette expérience culturelle et humaine, le couple a pour projet de créer un second parc de sculptures dans le canton du Valais.

Ces vaches qui regardent les trains passer

Cécile Dauriac-Vuibert, née à Paris, démarre des études d’Art en France qui la conduiront au professorat d’Arts plastiques et appliqués qu’elle pratiquera pendant douze ans au sein de l’Éducation Nationale. C’est en retrouvant sa campagne natale en 1999 que Madame Dauriac-Vuibert se découvre un véritable amour pour les vaches qu’elle peint en série, traquant les attitudes et les regards de chacune en gros plan. Appréciant la récupération, l’artiste exprime l’envergure de son originalité et son atout dans la métonymie en utilisant et explorant au mieux les supports de ses œuvres. Par ajourage de sa peinture sur les palettes de rails ferroviaires, elle crée des illusions de barrières derrière lesquelles les vaches ont tout le loisir de pratiquer leur activité favorite : regarder les trains passer.

Particulièrement sensible à la rencontre avec son public et le partage de sa passion autant pour les arts et la peinture que de l’univers bovin et sa dimension culturelle, l’artiste participera au Salon Unicréa à Morges au Château de Morges au mois de mai 2017.

Be the first to comment

Leave a Reply

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*