
Le Musée des Arts et Sciences accueille depuis octobre dernier une sélection d’œuvres régionales des photographes de la famille Deriaz de Baulmes. La petite salle du musée expose depuis vendredi dernier une nouvelle série d’environ trente photographies. L’évènement a été marqué par une causerie d’Armand Deriaz, deuxième du nom.
La salle du deuxième étage du musée est plongée dans le noir. Calfeutrée, la vingtaine de personnes qui ont bravé la neige découvre la première photographie qu’Armand II a choisie pour ouvrir la « causerie ». Le cliché date de 1872. C’est un portrait de deux enfants réalisé dans l’atelier morgien d’Alphonse Deriaz Ier. L’homme ne le sait pas encore mais il sera le pionnier d’une famille de photographes qui verra, jusqu’à ce jour, six générations se succéder et enrichir de leurs œuvres le huitième art.
« Chaque génération, chaque photographe a sa propre approche du métier. Il n’y a pas une “ligne” Deriaz », apprécie son arrière-petit-fils, Armand Deriaz II. Tantôt « très sérieux », tantôt axés sur les paysages, les reportages ou l’humain, les œuvres des photographes Deriaz possèdent autant de facettes que de géniteurs. Le public présent ce soir-là a eu la possibilité de le découvrir au fil de la présentation.
L’exposition « Flâneries à Sainte-Croix » ouverte en octobre dernier est axée sur les œuvres d’Armand I (1873-1932) et d’Alphonse II (1915-1995). Les clichés, datant de la première moitié du siècle dernier, présentent des paysages, cartes postales et instantanés de la vie régionale à cette époque.
Patrimoine à conserver
La soixantaine d’œuvres sélectionnées pour l’exposition est publiée dans un livre idoine. Les images ont été scannées, retravaillées tout en gardant leur « ambiance » de l’époque. Pas question de gommer les défauts. « Les plaques en verre sont un support extraordinaire de précision. Mes aïeux étaient d’ailleurs d’excellents chimistes », savoure Armand II.
Ce travail contribue à la sauvegarde d’une collection de plusieurs milliers de clichés. Armand II et la famille Deriaz sont aujourd’hui les détenteurs d’un patrimoine photographique régional qui n’a probablement pas d’égal. « Il est temps maintenant d’en assurer sa conservation », remarque l’orateur.
Si la piste familiale n’est pas totalement fermée, l’homme songe également à d’autres possibilités. La création d’un musée dans la maison familiale, transmettre le patrimoine au Canton, au musée lausannois de photographie de l’Élysée sans oublier la solution locale avec le futur musée sainte-crix ? Aucune possibilité n’est aujourd’hui écartée. Armand Deriaz II a tenu à préciser qu’il a beaucoup apprécié l’accueil que lui a réservé le MAS. Piste privilégiée ? L’avenir nous le dira.
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