Un loup s’en est pris à une des trois brebis de la famille Breitler, à la Limasse, dans la nuit de jeudi à vendredi dernier. La nuit suivante, un piège photographique a saisi le prédateur revenu sur les lieux.
« Adèle », une des trois brebis de la famille Breitler, à la Limasse, a péri dans la nuit de jeudi à vendredi dernier, et elle a été en grande partie dévorée. L’attaque s’est produite dans un pâturage, à deux cents mètres de la maison en direction de la forêt. Deux chevaux et un poney partageaient le même pré, clôturé avec deux rangées de fils. « Nous dormons la fenêtre ouverte, mais n’avons rien perçu d’anormal », témoigne Damia Breitler. « Nous avons également des chèvres et nous entendons le tintement des clochettes la nuit ». Le chien, qui dort dans la maison, n’a pas manifesté non plus.
Constatée par le surveillant de la faune, l’attaque a été attribuée à un loup, notamment en raison de l’état de broyage des os du cou de la brebis. Selon le surveillant de la faune, « seul un loup a une telle force dans la mâchoire », rapporte Damia Breitler. Elle qui souligne que l’on voyait bien l’empreinte des crocs sur le cou et sur l’arrière-train de l’animal. Au vu de ce qui restait de la chair de l’ovin, peut-être que les loups étaient deux, ou alors que d’autres prédateurs sont venus se servir.
Piège photo
La nuit suivant l’attaque, le couple a installé un piège photographique sur un piquet de la clôture du pâturage. Il a immortalisé un loup, sans doute le même qui revenait sur les lieux de son forfait pour chercher une nouvelle proie. Mais les deux autres moutons passent désormais la nuit à l’intérieur.
Sur le Balcon du Jura, les attaques de loup répertoriées avec certitude sont rares. Il y a eu un veau tué et en partie dévoré sur un pâturage des Auges, près du Sollier, en septembre 2019. Le canton, qui publie les statistiques de prédation, fait état de deux veaux mort-nés dévorés, à la Frétaz et au Mont-de-Baulmes-Dessus, les 31 mai et 1er juin de cette année, sans attribuer la paternité du festin à un grand canidé.
Porte-parole de la Direction générale de l’environnement, Denis Rychner précise qu’une recherche d’ADN du loup est effectuée sur les carcasses des animaux de rente tués. Si les échantillons sont exploitables, ils permettent de déterminer l’espèce du prédateur, et dans un temps, de l’identifier, pour autant que son ADN ait déjà été recueillie. Cela prend plusieurs semaines. Il est donc trop tôt pour dire si l’attaque survenue à L’Auberson est le fait d’un membre de la meute du Marchairuz ou d’un animal de passage. « Beaucoup de loups circulent de manière isolée », relève Denis Rychner.
Selon Damia Breitler, les agriculteurs des alentours vont être avisés de la présence avérée du loup dans la région.
La perte de la brebis sera entièrement indemnisée. Cette victime n’entrera cependant pas dans le décompte des prédations pour demander le tir du loup, étant donné que la clôture du parc, prévue pour des bovins, n’était pas suffisamment dissuasive pour le grand canidé. Un treillis d’une hauteur de 105 cm, solidement arrimé à des piquets relativement rapprochés, est recommandé pour les ovins, afin de limiter les risques de prédation.
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