Les membres du LeZarti’cirque, les parents, amis et amateurs de cirque ont vécu un week-end de rêve du 23 au 25 juin dernier dans et autour du chapiteau installé à la rue de l’Industrie 11, à côté du Centre de requérants d’asile. Le beau temps étant de la partie, tous ont eu bien chaud et ont pu prolonger le plaisir du spectacle à la buvette.
C’est une gageure de présenter un spectacle incluant plus de deux cents élèves de l’École, en accordant une place à chacun, dans un numéro qui soit à sa portée et qui permette de valoriser ses facultés et ses acquis. Et pourtant LeZarti’cirque y parvient.
Chacun son tour
Sous le thème de la mode, Constance Bugnon a imaginé des numéros originaux, souvent loufoques, servis par des déguisements tantôt élégants tantôt risibles, qui tiennent plus de la dérision que de la haute couture, tendant ainsi à désacraliser le phénomène. La plupart des activités circassiennes sont utilisées : tissu, boules, cerceaux, jongle, trapèze, corde, monocycle, acrobaties au sol, toujours en fonction de l’âge et de la formation des élèves.
Les poses dignes des mannequins, l’agitation des photographes sur un fond musical branché, tout s’est déroulé sous une chaleur torride, augmentée encore par le fait que le cirque était comble à chaque fois.
Les deux spectacles de l’École, proches dans leur mise en piste, engageant chacun une centaine d’élèves, ont soulevé l’enthousiasme des spectateurs et quelques élèves particulièrement doués se sont taillé un joli succès. On a découvert notamment un duo de trapézistes émouvant et performant, plein de grâce et de force, ainsi qu’un moment tendre et touchant de prestations mères-père-enfants.
Un spectacle époustouflant
En complément des présentations de l’École, chaque jour, la troupe spectacle LeZarti’cirque a présenté une bonne heure de numéros tous plus captivants les uns que les autres, dans un enchaînement subtil et avec un fonds musical parfaitement adapté. Vingt-sept artistes, en grande majorités féminines, ont donné le meilleur d’eux-mêmes pour distraire et ravir le public qui en redemandait.
« Simplement » annonçait le programme… mais la simplicité cache une belle complexité et un travail incroyable pour parvenir à donner aux numéros l’apparence de la facilité et de la simplicité.
Le talent d’Yves Bugnon associé à celui de Clément Bugnon dans une complicité père-fils ont su donner beaucoup de sensibilité et de sens poétique. Cette mise en piste a permis de tenir en haleine un public qui passait de l’éblouissement à la rigolade devant les exploits des artistes.
Ceux-ci commencent la représentation autour de la scène, puis ils se découvrent par des acrobaties au sol, en groupes dans une ambiance très conviviale. Mais le rythme accélère bientôt avec des exercices à la corde et au tissu de trois filles dont les mouvements forcent l’admiration. Le ton du spectacle étant dans la simplicité, on assiste ensuite à des exercices à la corde, au houla-hoop, des numéros de jongle sur un fond de rap et de rue, et des jeux à la corde à sauter plus élaborés que ceux de la récré.
Mort de rire…
Puis vient une démonstration de bowling humain, une création d’une extrême drôlerie qui à elle seule valait le déplacement. Et le cirque au sens classique reprend ses droits avec le mât chinois toujours impressionnant et un numéro au tissu dans lequel l’artiste exécute les figures les plus audacieuses en tenant une balle rouge serrée au-dessus du pied, c’est digne des grands cirques professionnels. La tension continue avec trois filles au tissu, trapèze et anneau qui montrent une coordination, un courage et une force étourdissants, ainsi qu’une démonstration époustouflante à la barre russe.
On revient alors sur terre avec des acrobaties au sol dans une ambiance aquatique, qui met en valeur la souplesse et la puissance des acteurs, en particulier un couple aussi agile qu’audacieux, tout cela en donnant l’impression que c’est facile et simple… Le spectacle se termine comme il a commencé, l’ensemble des artistes déambule sur scène, puis quitte celle-ci pour se fondre dans le public.
Les applaudissements retentissent alors et la troupe se présente et salue à plusieurs reprises, rappelée par des spectateurs ravis de ce moment passé sous chapiteau. Ce qui touche le cœur des spectateurs est de sentir l’entente et le respect que chaque artiste dégage et qui donne toute la force et l’harmonie de cette troupe, une vraie leçon de vie.
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