L'abondance de neige et le besoin de liberté de la population font du Balcon du Jura vaudois une destination prisée cet hiver.
Les exploitants des installations hivernales régionales étaient dans l’attente des nouvelles mesures annoncées par le Conseil fédéral ce mercredi. Le verdict est tombé, les stations de ski peuvent rester ouvertes. Du moins pour l’instant. Nous ne débattrons pas ici de la pertinence, ou non, de cette décision. Si certains secteurs sont durement touchés par les décisions du gouvernement, force est de constater que les exploitants des remontées mécaniques sont plutôt chanceux. Et ceci d’autant plus que, pour une fois, l’or blanc est de la partie. «Avec l’hiver que l’on connaît, cela aurait été un véritable crève cœur de devoir fermer nos installations», souligne Alain Pointet, administrateur de la Société coopérative des Remontées mécaniques du Balcon du Jura vaudois.
La crainte que l’application des mesures en lien avec les plans de protection, et notamment le port du masque, ne décourage les skieurs d’arpenter les pistes a très vite disparu. Que ce soit à Mauborget (voir notre édition de mercredi), à Sainte-Croix ou aux Rasses, les stations ont été, au contraire, fortement sollicitées. «Nous sommes très contents de ce début de saison. Cela fait plaisir», se réjouit Sébastien Meige, président du ski-club de Sainte-Croix, exploitant la piste éclairée. «Nous avons vraiment connu une belle période des fêtes et la neige qui est arrivée cette semaine nous offre de belles perspectives. Nous pourrons ouvrir toutes nos installations ce week-end et nous nous attendons à une forte affluence», complète Alain Pointet.
Arrivée au bon moment
Le retour de l’or blanc ces derniers jours est une aubaine pour les stations du Balcon du Jura. «Effectivement, le haut du domaine devenait mauvais. Nous avons connu des vents assez tempétueux qui ont poussé la neige hors de la piste. Nous avons décidé de former des digues pour la retenir Avec cette nouvelle neige, cela devrait mieux aller», souligne le responsable des Rasses.
D'ailleurs, il n’y a pas que les pistes qui ont été fortement sollicitées, les caisses d’entrée l’ont été elles aussi. «La météo changeante nous oblige parfois à adapter notre dispositif d’ouverture de une à trois caisses. Nous sommes assez réactifs mais il peut parfois y avoir un peu d’attente», reconnaît l’administrateur. Le 31 décembre, une panne informatique sur le système Skidata, qui permet de générer les cartes d'accès aux téléskis, a suscité quelques remous à la station de départ des Rasses. «Certains skieurs ont eu des attitudes déplorables. Il a fallu que l’on comprenne ce qu’il se passe. Dès que l’on a constaté que ce n’était pas de notre côté, mais que la panne touchait l’ensemble du pays, nous avons libéré les tourniquets d’accès aux téléskis afin que les skieurs puissent skier librement. Nous avons ensuite passé le message qu’ils pouvaient nous envoyer le nombre d'heures skiées par mail afin qu'on leur transmette un bulletin de versement pour les payer. La majorité de nos clients ont été corrects et l’ont fait», explique Alain Pointet.
L’administrateur souligne d’ailleurs la bonne ambiance qui règne en général sur les pistes. «Nous savons que nous pouvons toujours nous améliorer et nous faisons un bilan quotidien avec les équipes pour corriger le tir s’il le faut. Je crois que les gens le remarquent. Il faut dire que la mise en place et le respect du plan de protection nous sollicitent beaucoup. Nous avons d'ailleurs la chance de pouvoir compter sur les «Covid Angel's», de la PC pour nous appuyer dans ce domaine. Le moindre manquement pourrait nous faire fermer», ajoute-t-il. «Il est essentiel que les gens respectent bien les consignes, notamment en portant le masque dès la sortie de leur voiture. C’est comme cela qu'ils pourront continuer de se faire plaisir sur nos pistes», sourit-il.
Si les amateurs de ski alpin en ont pour leur compte cette saison au Balcon du Jura, il ne faut pas oublier non plus les skieurs de fond ainsi que les amateurs de ski de randonnée et de raquettes qui bénéficent de conditions idéales. Un prochain article traitera de l’engouement particulier que connaissent ces trois sports.