Après le Chablais, le Balcon du Jura sera doté d’un Rapid Responder, soit un ambulancier à bord d’un véhicule d’urgence bien équipé. Le nouveau service, qui prend le relais d’une ambulance la nuit, se mettra en place le 1er juillet 2020.
« On peut dire que c’est une ambulance de moins sur le Balcon du Jura la nuit », commente Cédric Roten, syndic de Sainte-Croix. « Mais le Rapid Responder (répondant rapide) qui entrera en service au 1er juillet sera beaucoup plus agile au niveau de la sécurité sanitaire. Il répond aussi aux nécessités économiques du secteur de la santé et il est très innovant. » Lundi, lors de la présentation du nouveau dispositif, Cédric Roten représentait les communes du Balcon du Jura, aux côtés de Philippe Michel, directeur du Centre de secours et d’urgences du Nord vaudois et de la Broye (CSU-nvb) et de Alain Périat, président du CSU-nvb et directeur du Réseau de santé du Balcon du Jura (RSBJ), partenaires du projet.
Le Rapid Responder opère sept jours sur sept avec un véhicule 4x4 aux couleurs jaune et bleue du CSU-nvb, basé à l’hôpital de Sainte-Croix. Chaque nuit, de 19 heures à 7 heures du matin, il prendra le relais de l’équipe d’ambulanciers qui descendra en plaine pour soutenir les besoins croissants dans la région yverdonnoise.
À bord du véhicule, un ambulancier chevronné, spécialement formé et volontaire, intervient seul dans un délai de 15 minutes après une alarme du 144. Face à la gravité du cas de la personne secourue, il rend compte au 144 qui pourra solliciter le SMUR (service mobile d’urgence et réanimation), la REGA ou le médecin REMU (renfort médical d’urgence qui intervient sur demande du 144). À Sainte-Croix, le REMU est assuré par trois médecins, dont la Dr Elena Roger. Sollicitée, cette dernière s’étonne de ne pas avoir été contactée au préalable. « Nous ne sommes pas au clair par rapport à ce que le Rapid Responder, qui se met en place dans moins de deux semaines, attend du REMU », dit-elle.
Le futur
Lionel Mercier, ambulancier diplômé de 29 ans, qui ouvrira les feux le 1er juillet, est très motivé : « C’est le futur de la profession, il préfigure ce qui va se développer dans le canton et je voulais en faire partie », relève le jeune Urbigène. Une quinzaine de personnes se forment pour ce nouveau service.
L’équipement d’intervention a été repensé pour permettre à un seul ambulancier d’avoir sous la main tout ce qui est nécessaire en fonction des résultats de l’examen initial du patient, adulte ou enfant, dont une bouteille d’oxygène, du matériel pour poser une voie veineuse, des médicaments ou un kit pour les accouchements à domicile. Outre un défibrillateur, l’ambulancier dispose d’un appareil de massage cardiaque mécanique. « Lucas », c’est son nom, fonctionne avec un portique auquel est attaché une ventouse qui va appuyer sur le thorax à une profondeur de 5 cm, à raison de 100 fois par minute. Les mains de l’ambulancier sont ainsi libres pour s’occuper des voies aériennes du patient.
Les communes et le RSBJ ont demandé une évaluation du Rapid Responder à la Direction générale de la santé (DGS), après six mois de fonctionnement. Relativement nouveau, ce service spécifique d’urgence pré-hospitalière est en activité depuis novembre 2019 dans le rayon d’activité de l’Hôpital du Chablais à Rennaz. Il pallie l’allongement du temps d’indisponibilité des ambulances en raison des kilomètres supplémentaires parcourus sur le terrain. Il pourrait être développé dans d’autres régions du canton. Le concept a aussi fait l’objet d’essais en Valais, au Val d’Entremont et à Gampel.
En 2019, l’ambulance de Sainte-Croix a comptabilisé 432 interventions et 174 déplacements stratégiques (manœuvres de rapprochement).
Huitante ambulanciers pour la région
Le CSU-nvd compte cinq bases – Yverdon, Payerne, Vallée de Joux, Sainte-Croix et Saint-Loup, ces deux dernières étant dirigées par Damaris Bourgeois, de Sainte-Croix. Elles disposent au total de sept ambulances de jour et six de nuit et, depuis le 1er juillet 2020, d’un Rapid Responder. Quelque huitante ambulanciers diplômés et techniciens ambulanciers y travaillent. À Vallorbe, quinze personnes formées comme premier répondant 144 interviennent en même temps que l’ambulance. Les prestations du CSU-nvd s’étendent aussi à la Broye fribourgeoise.
L’élargissement de la prise en charge des patients dans le secteur du Nord vaudois a débuté en 2016, précise Philippe Michel. La délocalisation de la base du Sentier vers l’Abbaye a permis une augmentation de courses, en reprenant le secteur de Vallorbe.
Le renforcement de la base d’Yverdon la nuit impacte la base de Sainte-Croix, qui perd son ambulance de nuit, d’où la mise en place d’un Rapid Responder.