Le comité de la SCRMBJV a reçu de nombreux commentaires et des critiques de la part de coopérateurs qui se sont exprimés dans le cadre de l’assemblée virtuelle liée à l’exercice de la saison précédente.
Au sortir d’une saison de ski dont le bilan est positif, avec 57 jours d’ouverture et 32’237 journées skieurs, c’est sur les résultats calamiteux de l’exercice 2019-2020 que les membres de la Société coopérative des remontées mécaniques du Balcon du Jura viennent de se prononcer par correspondance. L’activité se résume à une vingtaine de jours d’ouverture; le chiffre d’affaires de 328’000 francs a été réalisé aux trois-quarts avec l’abonnement « T’es Royé »; la perte s’élevait à 170’000 francs, avant l’intervention des communes, et plaçait la société en état de surendettement.
343 invitations à participer à l’assemblée virtuelle ont été envoyées, et 79 coopérateurs ont répondu, précisent Michael Schmutz, vice-président et Michael Jubin secrétaire de la SCRMBJV. Les comptes ont été acceptés par 66 votants, et refusés par six (sept bulletins blancs.)
Nouvelle équipe
Parmi les commentaires, celui d’Alain Petitpierre, un pilier des remontées mécaniques dès les années 1990, parle de « parodie d’assemblée » et qualifie la suppression du poste de responsable technique à plein temps « d’irresponsabilité la plus crasse ».
Eric Simon, qui a quitté la société en 2015, ainsi que Paulo Lombardo, remettent également en question la suppression de ce poste permanent. Pour rappel, le contrat du titulaire se termine à la fin de cette saison hivernale. Dans ses réponses, le comité présente la structure en place. Alain Pointet, administrateur-général, a été engagé à 20% sur l’année. Il est responsable de l’exploitation et chef d’équipe. Gabriel Bonard (exploitation et technique), Yann Dorset (sécurité), Stéphane Cornuz (machines et dameuses) ainsi que Michael Schmutz (caisse) apportent leurs compétences. Alain Pointet et Gabriel Bonard suivront en septembre 2021 un cours en vue d’obtenir la certification RMS. « L’équipe en place a trouvé une stabilité et un savoir-faire qui vaut de l’or », relèvent les signataires du procès-verbal.
La société change
« La société change, et cela peut amener des ruptures dans les fonctionnements qui perduraient il y a vingt ans », explique le comité. La SCRMBJV « s’inscrit aujourd’hui dans un projet régional, piloté par l’Office du tourisme, l’ADNV et les communes. Avec des points essentiels pour la station, comme l’abonnement T’es Royé ou la mise en place d’un tourisme quatre saisons » dont s’occupera Laurent Hall, chef de projet. Dans sa longue intervention, l’ancien président «exige » en outre au moins quatre laisser passer, reconduits automatiquement, pour le quatuor qui se partageait les responsabilités à son époque.
Remarques constructives
Eric Simon s’inquiète aussi du report d’amortissements décidé par le comité, eu égard au mauvais résultat financier. Certains devraient être faits, notamment sur les machines de piste, dont la dépréciation est rapide, estime-t-il. Il constate la baisse des recettes publicitaires et préconise une gestion serrée des ressources humaines et de l’énergie (électricité-mazout) en fonction des conditions météo et des horaires. Il relève enfin quelques points à épurer au plan comptable et demande la clarification du statut d’Alexandre Jaques, dont le mandat se limite à la tenue des comptes, selon le rapport des contrôleurs. Or, il est enregistré comme administrateur-caissier au Registre de commerce et a une responsabilité de gestion. Ces remarques « constructives » sont appréciées par le comité, qui s’engage à y donner suite.
De son côté, Marc-Olivier Burdet suggère une augmentation du capital-social de la coopérative par une implication des propriétaires de biens immobiliers concernés par la présence des remontées mécaniques.
Une demi-douzaine de messages enfin portent des remerciements et des encouragements.
Magic Pass, ou pas
Bernard Gremaud et Michel Egger questionnent le Magic Pass, les conditions pour y accéder et son potentiel. En résumé, le comité précise que Magic Pass coûte aujourd’hui 399 francs et comprend aussi des activités estivales. C’est cher pour les familles qui veulent skier à proximité. T’es Royé, à 109 francs, inclut un enfant de moins de 12 ans. La rémunération des stations partenaires se fait sur la base des passages au tourniquet. En cas de manque de neige, comme en 2018-2019, la société ne reçoit quasi rien. Magic Pass entraîne des contraintes : l’offre Chasseron conclue avec Buttes/La Robella (qui a adhéré au Pass) a dû être annulée. Tout abonnement hors ce forfait doit être vendu au prix de sept journées de ski, soit 224 francs dans le cas de la SCRMBJV. Selon un sondage de la coopérative au début de 2020, les clients ne veulent pas d’augmentation de prix et pas d’activité estivale, ou alors en option.