Une belle affluence, des exposants satisfaits, le Comptoir de Sainte-Croix qui s’est tenu du 23 au 26 février signe un retour loin de toute préoccupation sanitaire et un bilan plus que satisfaisant pour son responsable, François Béguin.
L’entrée de cette 16e édition étant gratuite - pour la première fois depuis la création de la manifestation en 1988 -, les chiffres concernant le nombre de visiteurs manquent à l’apppel. Mais selon François Béguin, responsable de l’organisation du Comptoir, la fréquentation était parmi les plus élevées jamais observées. « Sur les quatre jours, je n’ai jamais vu les couloirs vides, que ce soit aux heures d’ouverture ou de fermeture », indique ce mordu du Comptoir, qui tenait lui-même un stand pour son entreprise.
Les (possibles) raisons du succès
Une affluence dont la cause est probablement multifactorielle. La formule gratuite, contre 5.- auparavant pour les quatre jours, a peut-être convaincu, mais aussi un après-covid qui donne envie de fréquenter les manifestations interrompues ces dernières années (en 2022, la Société industrielle et commerciale de Sainte-Croix et environs (SIC) avait renoncé à mettre le Comptoir sur pied, par crainte d’un retour de l’épidémie et de son cortège de mesures). Et puis, autre facteur sur lequel les organisateurs n’ont jamais prise : les conditions météorologiques. En cette fin de mois de février, elles n’étaient ni trop bonnes, ni trop mauvaises, un entre-deux qui a fait de ces quatre jours un véritable « temps de comptoir ». « Avec l’absence de neige, les remontées mécaniques sont fermées, la MARA qui devait avoir lieu la semaine prochaine a été annulée. Ceux qui se seraient entraînés en temps normal se sont peut-être dit « Allons au Comptoir ! », suppute François Béguin.
Un hôte d’honneur attractif
Mais les véritables raisons de l’engouement du Comptoir cette année, ce sont peut-être eux : les animaux de la ferme. Hôtes d’honneur, au côté de Prométerre, les Paysannes vaudoises groupe Balcon du Jura et la société d’aviculture section Sainte-Croix, poneys, chèvres, moutons et petits lapins ont fait le bonheur des plus ou moins jeunes. Les mines réjouies n’ont pas désempli dans cette partie de hall spécialement aménagée pour leurs bons soins. Pour François Béguin, les animaux ont toute leur place au Comptoir de Sainte-Croix, malgré les défis logistiques et budgétaires que pose leur présence. « Les animaux ont besoin de soins matin et soir, enclos, équipement, déménagement, tout cela a un coût qui a cette année été assumé par Prométerre et les Paysannes, explique-t-il, mais on va essayer de trouver un sponsor pour permettre qu’ils reviennent car cela attire vraiment du monde ».
La prochaine édition
Si tout va bien, le Comptoir reviendra donc avec les animaux en 2025, et sa formule à l’entrée gratuite. La mise en place du stand d’un jour, sur lequel se sont alternés quatre exposants que la formule à la journée, peut-être moins contraignante, a séduit, devrait également faire son retour. « Un deuxième stand d’un jour pourrait même être proposé aux sociétés locales », mentionne François Béguin. Malgré la participation nombreuse, et semble-t-il, en constante évolution des exposants, le responsable de l’organisation du Comptoir ne souhaite pas que la manifestation s’agrandisse davantage. « Le public est content, il aime les exposants qui sont présents, donc on ne va pas changer la recette », explique l’organisateur qui se dit « sur un petit nuage » après la fin de cette édition.
Le Comptoir vu par deux exposants
Pour Jan Eisler, responsable de l’entreprise Eisler SA créée en 1967, qui participe au Comptoir depuis 1996 (à l’époque avec son père), la manifestation représente surtout l’occasion de prendre le temps de côtoyer sa clientèle hors du cadre professionnel. « À l’époque, beaucoup de personnes venaient au Comptoir pour faire des affaires », relève-t-il. « Si on devait changer sa chaudière, on attendait même la manifestation, car on savait qu’il y aurait un rabais. Aujourd’hui, les rabais sont monnaie courante, donc on vient plutôt au Comptoir pour passer un petit moment sympa ». S’il admet recevoir principalement sur son stand sa clientèle, il n’exclut pas la possibilité de se faire connaître. « Il y a quand même de nouveaux habitants, des gens qui rachètent des maisons dans les environs et qui ne connaissent pas vraiment les entreprises de la place », explique-t-il, évoquant également des visiteurs venant du Val-de-Travers.
Selon Jan Eisler, les stands du Comptoir, plus simples aujourd’hui que dans le temps, se seraient professionnalisés.
Comme François Béguin, il fait également le constat d’une affluence particulièrement importante sur ce Comptoir 2023.
Pour Florence Gschwind, en revanche, c’est une première participation. Sa jeune entreprise, l’espace de coworking Les Balcons Partagés, a ouvert à Sainte-Croix le 1er juin 2021 et cherche encore à se faire une clientèle.
Seule sur son stand - sa famille vient lui donner un coup de main et la relayer -, Florence Gschwind explique avoir choisi de participer au Comptoir pour faire parler d’elle. Un complément à la publicité faite via les réseaux sociaux et les mails, et qui permet, elle l’espère, de toucher une autre population. « Je sais que le Comptoir, c’est quelque chose de très important pour les Sainte-Crix, tout le monde vient là. Donc je me suis dit que c’était vraiment l’occasion de me montrer pour que les gens se souviennent de moi, et puissent mettre aussi un visage sur mon nom », explique la jeune femme.
Rencontrée samedi, l’entrepreneuse tirait un bilan positif de sa participation qui lui avait déjà permis de laisser quelques cartes de visite.
En tant que nouvelle participante, elle estime avoir reçu les informations nécessaires, mais reconnaît que le fait d’habiter à Sainte-Croix depuis vingt ans et d’être membre de la SIC lui a certainement facilité les choses. Un plus pour savoir vers qui se tourner en cas de questions.
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