Fermons les yeux ; les lampes doivent scintiller ; ces dames en toilettes rivalisent pour paraître ; les messieurs en frac les conduisent à la bonne travée. Tous s’installent confortablement. Le chef est attendu dans cette salle prestigieuse.
Silence. Les premières notes s’envolent. D’un coup de baguette magique, la salle à l’acoustique irréprochable s’est transformée en pâturage, l’éclairage est solaire, les travées : un talus.
Le public s’est installé d’une manière tout à fait aléatoire, qui sur un pliant, qui sur une couverture ou sur un tronc, dans une tenue très décontractée, et ce dans une ambiance bon enfant.
Mais ne vous y trompez pas ! L’orchestre accorde ses instruments, le public est connaisseur.
Dans ce cadre champêtre, un troupeau de vaches disciplinées et ses clarines occupent l’arrière-scène. Avec les cors des Alpes des Corpedz, on reste dans une atmosphère bucolique.
La cheffe d’orchestre (en remplacement du titulaire pour cause d’heureux évènement) lève sa baguette et la musique de Borodine envahit les pâturages de la Grand’Borne. L’orchestre de Besançon enchaîne avec des extraits de la comédie musicale My Fair Lady, des musiques de film, et Edvard Grieg.
Le nombreux public, conquis et enthousiaste, ne veut pas lâcher l’orchestre qui joue le jeu des rappels.
La preuve est faite que l’orchestre symphonique des pâturages a désormais sa place au calendrier.
D’ailleurs, M. Franklin Thévenaz, syndic de L’Auberson et environs, clôt ce moment sympathique en appelant de ses vœux une troisième édition en 2015 !
Serge Ravay
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