La société philatélique de Sainte-Croix a encore une fois pu compter sur le carnet d’adresses de l’Office du tourisme afin d’inviter les artistes et artisans de la région à venir présenter leur savoir-faire lors du traditionnel marché de Noël. Le public est venu très nombreux pour profiter de l’ambiance et de la buvette.
Lorsque l’on pense « marché de Noël », on imagine souvent Montreux, Zurich, Bâle ou encore Strasbourg pour ne citer que les plus réputés. Mais de nos jours l’offre explose et nombreuses sont les bourgades du Nord vaudois à organiser leur manifestation. Yverdon-les-Bains, Orbe, Vallorbe, Grandson, ou encore Orges et bien sûr Sainte-Croix ont ainsi chacune l’occasion d’offrir une vitrine à l’artisanat. La différence principale entre les grands évènements et les petits réside avant tout dans leur aspect local et artisanal. Les grands marchés, qui durent en général un mois, rassemblent davantage de commerçants que d’artisans. Les produits que l’on peut y découvrir sont pour certains les mêmes d’un bout à l’autre du pays, voire de l’Europe. À l’inverse les marchandises proposées samedi dernier à Sainte-Croix viennent quasi exclusivement des artistes locaux, les vendeurs les plus éloignés ayant fait le déplacement de la Brévine ou de Lausanne.
En l’occurrence ce sont trente-quatre tables qui ont été louées et garnies des objets les plus divers ; de la céramique à la bougie, en passant par les cartes de vœux, tricots, bijoux, photos, confitures ou encore sirops. Si de nombreux artisans sont des habitués, le marché a aussi été l’occasion pour certains de se lancer. C’est le cas notamment pour Caroline Recordon. Sans emploi depuis quelque temps, cette mère de famille a décidé de devenir indépendante grâce à son hobby, la couture. Elle réalise des sacs à main en tissu et elle a approché quelques commerces de Sainte-Croix et de France voisine afin de les vendre. C’est donc tout naturellement qu’elle participe aussi au marché de Noël. « J’ai vendu suffisamment de marchandises pour rembourser mes investissements en matériaux. En plus, j’ai reçu beaucoup de commandes. J’ai du pain sur la planche avant Noël », s’enthousiasme la couturière à l’issue de cette journée fructueuse.
Tous les articles n’ont pas la cote
La réussite ne va pas de soi car toute la maîtrise et toute la passion du monde ne suffisent pas toujours à créer le coup de cœur du client. Dans l’artisanat aussi il y a un effet de mode et la demande pour certains produits peut chuter littéralement d’une année à l’autre. Ainsi une fabricante de cartes de vœux explique : « Il y a dix ans en arrière ça marchait très bien mais aujourd’hui je ne vends plus beaucoup de cartes. J’ai arrêté d’en fabriquer de nouvelles, maintenant j’essaye simplement d’écouler mes stocks ».
Même son de cloche pour ce façonneur de bougies : « Il y a des modèles qui s’arrachent pendant quelque temps, et puis tout d’un coup, plus personne n’en veut et je traîne des stocks pendant des années. C’est un travail difficile, aujourd’hui je n’ai plus les reins assez solides pour m’inscrire dans les grands marchés de Noël. Mais heureusement ici le prix est très abordable et l’ambiance est sympathique ».
La société philatélique loue les tables au prix modeste de vingt francs, un budget à la portée de tous. À titre de comparaison, la location d’un chalet au Marché de Noël de Lausanne (ou Strasbourg) revient à quelque 2’000 francs par mois et cela monte à près de 5’900 francs à Montreux. Une somme que la plupart des petits artisans ne peuvent simplement pas se permettre de débourser.
« Avec tous les talents que nous avons dans ce village, je m’étonne qu’il n’y ait pas encore plus d’exposants ici, il y aurait la place d’agrandir », commente une visiteuse.
« Nous avons encore une marge de progression et nous pouvons ajouter facilement plusieurs tables. Il suffit que les personnes intéressées prennent contact avec l’office du tourisme », explique Jean-Pierre Mollard responsable de l’organisation. Le message est ainsi passé pour l’édition 2020.
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