Une rencontre européenne de Jodo, art martial japonais, s’est déroulée à la salle de gym du 30 juillet au 5 août. Cet événement a rassemblé des pratiquants de 14 nations, y compris de Russie et d’Ukraine, tous membres de la Fédération Européenne de Jodo (FEJ).
Un peu d’histoire
Historiquement, cet art martial consistant à se servir d’un bâton un peu plus long qu’un sabre et pouvant frapper avec ses deux extrémités, a vu le jour vers 1600. Cette période coïncide avec la fin d’une période houleuse de guerres intestines et la mise en place d’un régime militaire féodal au Japon, ainsi que le retour au maintien de l’ordre. D’ailleurs, il y a encore peu de temps, la police japonaise continuait d’arborer le bâton du Jodo dans la plupart de ses postes. Cette discipline martiale a été introduite en Europe grâce à M. Pascal Krieger Sensei, responsable de l’enseignement durant le stage.
Rituels, silence et absence de compétition
Très ritualisée, cette pratique exige énormément de patience, de répétitions des katas (suite de mouvements coordonnés très précisément), voire une forme d’ascèse. La formation, qui dure en moyenne entre 12 et 15 ans, ou plus souvent toute la vie, n’est pas destinée aux enfants. Rien n’a changé, même les vêtements, et cet art est resté authentique et fidèle à ses origines. Quant aux différentes formes ou katas, il en existe 64 qui sont toutes clairement définies, il n’ y a pas de formes libres.
Le jeudi, toute la journée s’est déroulée dans le silence. Rien à voir avec le silence monastique. Ici, le silence permet de pratiquer en diminuant la maîtrise intellectuelle et donc en favorisant l’intégration profonde des répétitions. Le niveau de concentration est nettement plus élevé et les élèves pratiquent deux fois plus intensément.
L’une des particularités de cet art de combat est de ne pas viser la destruction de l’autre, mais l’enrichissement mutuel. En effet, il n’y a aucune compétition. Le but est d’approfondir sa pratique sans annihiler son partenaire, sans qui tout prendrait fin…
Juste pour voir
à l’issue de notre interview, nous avons eu le plaisir d’être initiés à un kata, suite de quelques mouvements simples avec le bâton ! De l’extérieur, tout semble couler de source, les gestes sont fluides. Mais lorsqu’un ou une néophyte se saisit du bâton, il a véritablement besoin d’être guidé pour parvenir à enchaîner deux ou trois mouvements. Dès lors, nous comprenons mieux la nécessité des nombreuses répétitions des mouvements jusqu’à leur intégration la plus profonde. Et aussi la discipline et la patience exigées par cet art martial.
Un grand merci
Pour terminer, l’organisateur de cet événement, M. R. Berney, a tenu à souligner la qualité de l’accueil de la commune et tout particulièrement de son service technique, qui ont largement contribué à la réussite de cette semaine en altitude !
C. Mock
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