Sous le ciel de Paris

Un dîner-spectacle dans une ambiance conviviale qui a enchanté le public. © Etienne Achermann

Créée au Théâtre du Palais Royal en 1866, « La Vie Parisienne » fut l’un des opéras-bouffe de Jacques Offenbach à avoir le plus de succès. Cette réussite s’explique entre autres par des interprètes triés sur le volet, capables de jouer et chanter avec justesse. C’est dans le même état d’esprit, et avec l’exceptionnel Ensemble Vocal de l’Auberson que Renata Côte-Sznopny revisite l’œuvre ce samedi 15 octobre à la Salle communale de Sainte-Croix.

Satire d’une société vouée au paraître à l’éphémère, ayant pour thème l’art de bien-vivre et la frénésie du cancan, La Vie Parisienne d’Offenbach (1819-1880) « entraîne le public dans une sarabande de gaité échevelée » (L’Univers illustré, 4 octobre 1873) et « multiplie les mélodies de courte dimension, les coule dans des rythmes saisissants dont la popularité s’empare, se prodigue sans s’épuiser.» (Le Figaro, 4 novembre 1866)
L’histoire est digne d’un vaudeville : Raoul de Gardefeu et Bobinet attendent tous deux leur maîtresse Métella. Rivaux depuis une trahison sentimentale, ils se voient contraints de renoncer à leur amour car la belle dame a choisi un nouvel amant.
Tandis que Bobinet, rôle interprété par le grandiloquent Cédric Bourgeois, part à la conquête d’un autre cœur, Raoul de Gardefeu, sous les traits de bonhommie d’André Zulauf, se substitue en hôte pour courtiser la baronne de Gondremarck, élégamment incarnée par Ludivine Chassard, arrivée à Paris depuis la Suède avec son mari le baron. S’en suivront alors entourloupes et rebondissements pour éloigner le baron de Gondremarck, joué par le talentueux Joël Decorbez.
Le public est en liesse lorsqu’il découvre que le but du voyage du baron est de courtiser la séductrice Métella, incarnée avec humour par Valérie Beutler, qui se refuse à lui lors d’une fête organisée chez le Brésilien et lui dévoile son amour pour Raoul de Gardefeu. Le baron, vexé, provoque en duel l’entourloupeur, mais Bobinet intervient et rappelle au Suédois la générosité dont a fait preuve son compagnon pour l’accueillir.
Tout se termine donc bien et Bernard Côte, jouant le Brésilien, s’écrie : « Eh bien ! Puisque tout est arrangé, allons souper. Du bruit, du champagne pendant toute la nuit, buvons et chantons ! »
Les différents extraits choisis à l’occasion de cette soirée sont animés par la cohésion des choristes chantant à l’unisson, et majestueusement illustrés par les performances des danseuses Monica Ryser, Julie Gander, Emylou Jaquier, Victoire Halter, Laurence Junod et Tyffany de l’Ecole de danse de Madame Danièle Barde.

L’Ensemble Vocal de l’Auberson

Actif depuis 2002 et fort de plus de 25 choristes, l’EVA s’identifie à un registre classique sous l’impulsion de leur premier chef Monsieur Léonard Dufour. Avec une ambition montante suite à l’interprétation de la « Grande Messe des Morts » de François-Joseph Gossec en 2010, les voix s’affinent et se perfectionnent sous la baguette de Madame Corien de Jong. C’est en 2013 que la chorale fait appel à la rayonnante Madame Renata Côte-Sznopny qui donne un tournant décisif à l’Ensemble par un répertoire vocal plus large.

Un spectacle éphémère

L’EVA n’a prévu qu’une seule représentation de la Vie Parisienne. On se sent alors privilégié d’avoir assisté à un aussi bel événement. Les visiteurs sont unanimes : ce spectacle est une bouffée d’air frais ! Ils encouragent vivement l’Ensemble Vocal de l’Auberson à réitérer ce genre d’expérience. Comme l’écrivait Victor Hugo dans son poème À l’Arc de Triomphe:« Nul ne sait, question profonde ! Ce que perdrait le bruit du monde le jour où Paris se tairait ! »

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