Le traditionnel marché d’été a bénéficié d’une météo idéale. Le recentrage sur les artisans, essentiellement locaux, a obtenu l’adhésion du public. De la place du Marché au bas de la rue Neuve, restaurants et traiteurs d’un jour ont cartonné.
Il est sept heures, Sainte-Croix s’éveille, en ce samedi matin de marché d’été. Les espaces libérés des voitures ont été balisés. Comme dans un ballet bien rodé, fourgons, remorques et voitures se délestent de leurs caisses, cartons et matériel divers. Ici, on branche les tireuses à bière, là on sort les transats, tandis que des bras musclés alignent tables et bancs dans les rues et sur les places. Les pavillons sont montés et garnis, chacun s’affaire. Avant 9 heures déjà, les quelque 65 exposants sont prêts. Le ciel, gris jusqu’ici, s’éclaircit pour les premiers visiteurs. Selon les habitués, l’affluence est un peu plus réduite que lors d’éditions précédentes, mais l’ambiance est chaleureuse, réchauffée par les trois groupes de musique invités, et les prestations de l’Union instrumentale de L’Auberson ainsi que de l’infatigable troupe des Jura Boots Club.
« Le comité a souhaité un recentrage sur les artisans, en particulier locaux », avisent tant Maria Caramia, cheville ouvrière du marché d’été que le président de la SIC Joakim Junod. La formule convainc public et exposants : « C’est vraiment un marché artisanal, de la région, les stands sont aérés et le contact est facile avec les exposants », soulignent par exemple Anaïs Mermod et Peter von Känel. Tandis que Luigi Mondia, de l’Atelier Atypique, salue la volonté de la SIC d’attirer des exposants qui proposent de la qualité.
Retrouvailles
« Depuis quelques années, les visiteurs des marchés locaux y viennent surtout pour retrouver des amis et manger ensemble », constate Nancy Fressineau, qui tient un stand d’objets en bois avec son mari. La fréquentation des nombreuses tables qui colonisent l’espace de la place du Marché jusqu’au bas de la rue Neuve donne raison à l’exposante. Traiteurs et restaurants ont mis les bouchées doubles. Ambiance Pirates des Caraïbes à la Rose des Vents, cuisine antillaise au Cageot associé aux Délices de Zaza, chat chaud (saucisse en pâte) et burgers au boutefas et poireau au Café 12, assiettes de jambon, saucisses frites à la boucherie Naef, blanc de poulet et salades au Fleury Bar, il y en avait pour tous les goûts en sus de l’offre des pizzerias de la place. En s’essuyant les mains à son tablier, Sébastien Osti (boucherie Naef) fait le compte dans l’après-midi : « Cela a démarré plus tard que d’habitude, mais ensuite, il y a très vite eu une file d’attente ». Son équipe a servi 120 assiettes de jambon et 200 saucisses. Présente pour la première fois, la société des pêcheurs tire aussi un bilan positif par la voix de Stéphane Guex : « tous nos beignets de poisson ont trouvé preneur ». Cet engagement réjouit le président de la SIC : « ils ont vraiment joué le jeu ».
L’affluence était moindre à la rue Centrale, où les stands étaient très espacés par la force des choses : « Nous avons eu des changements jusqu’au dernier jour, et ce matin, quatre exposants ne sont simplement pas venus », regrettait Maria Caramia
Cependant, Vincent Junod se montre satisfait d’une fréquentation « un peu comme d’habitude ».
Outre une visibilité accrue pour les commerçants qui déploient des étalages sur le trottoir, le marché d’été offre l’opportunité aux sociétés et associations de se présenter. Aux fidèles Ski Club, ludothèque, bibliothèque, se sont ajoutés des stands militants pour des causes diverses, les personnes âgées (ci-dessous), l’autisme, mais aussi des structures informelles comme le Jardin de la Dryade ou l’Association À la base. Toutes relèvent avoir reçu un « bon accueil » du public.
De son côté, l’ADAM pour Association des amis du MuMAPS, a recueilli une douzaine d’adhésions. « Nous sommes ravis de notre participation au marché et des échanges avec les gens », confie Patricia Leuba.
À la rue de la Charmille, les rutilantes carrosseries de voitures anciennes ont attiré un public d’aficionados, qui s’arrêtaient au passage pour déguster une absinthe, tandis que l’Atelier Le Dressing faisait le plein.
De la hauteur
« C’est trop bien. On a survolé L’Auberson, les éoliennes et le Cochet. J’ai regardé le compteur de l’hélico, il indiquait 280 km/h. Et pourtant on n’avait pas l’impression d’aller vite ». Luka, 14 ans, fait partie des 76 personnes qui se sont offertes un baptême de l’air à bord du « Colibri », un appareil propriété de la compagnie Héli-Lausanne.
Installées au haut de la rue Centrale avec des amis, Garance et Souris, de l’association À la base, proposent de leur côté un tour en « Trônicoptère », une alternative pour « ceux qui n’ont pas les moyens de voler en hélico ». Assis sur un trône installé sur une remorque à bras, abrité sous une ombrelle, le passager fait ainsi le tour des rues commerçantes.
« Quand le beau temps est là, une bonne partie est faite », commente Joakim Junod, à l’heure du bilan. Il n’a eu que des échos positifs des uns et des autres. Mais il lui reste un souhait : attirer encore davantage de sociétés locales, à l’image du FC Sainte-Croix/La Sagne, présent pour la seconde fois et qui a attiré bien du monde. Le comité réfléchit à des améliorations pour l’an prochain, en collaboration avec le Mad Mountain Festival qui se déroulera le même jour que le marché d’été.
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